Je pense que Rickards a raison, et partage l’avis de beaucoup d’autres dont
Kyle Bass, qui en raison de leurs expériences personnelles sont bien plus
difficiles à ridiculiser pour les créatures des banques commerciales. Dans
certaines de leurs remarques les plus récentes, le désespoir est presque
palpable. Et ici et là, certains rats commencent à quitter le navire.
Lorsque s’effondrera cette pyramide de manipulation des
prix, chose qui devrait éventuellement se produire, un grand nombre d’investisseurs
chercheront à obtenir des explications de la part de régulateurs et de
banquiers qui ne sauront quoi leur répondre et chercheront à excuser leur
manque de responsabilité et de jugement.
Je me demande s’ils attendront un « évènement majeur »
pour l’admettre, dans l’espoir que moins de questions ne leur soient posées,
et que les questions posées puissent plus facilement être ignorées.
Comme le note Rickards, et je pense qu’il a raison, il se
pourrait que « le guichet du négoce de l’or se trouve fermé » pour
forcer les règlements en liquide à un prix prédéterminé, et soit ensuite
rouvert pour permettre à l’or de flamber malgré la campagne déterminée de
leurs amis des médias.
Peut-être que je me trompe, mais il me semble que la
situation ressemble depuis un certain temps à l’affaire Madoff et à d’autres
arrangements qui dépendent de l’acceptation par un grand nombre de personnes
d’une proposition mas constituée, mal représentée et mal évaluée en termes de
risques.
« Même si
JP Morgan emprunte de l’or au Trésor des Etats-Unis, cela ne veut pas dire qu’un
camion est envoyé à Fort Knox pour enlever de l’or. Il n’est pas nécessaire
de déplacer du métal. Une transaction papier suffit. L’or peut rester à Fort
Knox. JP Morgan en obtient simplement la propriété hypothécaire. Une fois que
JPM obtient cet or, elle en vend cent fois plus à des investisseurs qui
pensent avoir de l’or, mais qui ne possèdent en réalité que ce qu’on appelle
de l’or non-alloué.
Le terme ‘or
non-alloué’ n’est qu’un euphémisme qui signifie que l’or n’existe pas. Si j’appelais
JPM et lui demandait ‘puis-je acheter un million de dollars d’or ?’,
elle me répondrait ‘oui, voici notre contrat, envoyez-nous un million de
dollars’. Je signerais le contrat. J’enverrais le million de dollars. Je
recevrais une confirmation stipulant que je possède un million de dollars d’or.
Mais en lisant les
mentions légales de mon contrat, je réaliserais que mon or est non-alloué, et
qu’aucune barre au numéro de série spécifique ne m’est attribuée. Une même
barre a en réalité été vendue à une centaine d’autres investisseurs.
Ce n’est pas un
problème tant que tout le monde est satisfait de son contrat, mais si une
centaine d’investisseurs se présentaient pour retirer leur métal et qu’une
seule barre d’or était disponible, seule la première personne à se présenter
pourrait obtenir son métal. Les autres verraient leur contrat annulé. Ils
obtiendraient un chèque de la valeur de leur métal à la fermeture des marchés
de la veille, mais ils ne toucheraient rien de l’éventuelle hausse de prix
survenue depuis le matin même, ou encore de la flambée du lendemain. L’or
joue le rôle de protection lorsque tout le reste s’effondre. Et à ce
moment-là, mieux vaut ne pas découvrir que vous n’en possédez pas. »
Lisez l’entretien
intégral avec Jim Rickards ici.
Peu probable,
dîtes-vous ? Vous souvenez-vous de ce qui est arrivé à ceux qui
conservaient leur métal dans les entrepôts de MF Global ? Et ce n’était
là qu’un évènement isolé. Si la chaîne des risques de contrepartie à effet de
levier de cent pour un venait à se briser, la dislocation des marchés qui s’ensuivrait
serait relativement mémorable.