L’une des leçons les plus difficiles à apprendre dans la vie, mais aussi l’une des plus utiles, est que les choses que l’on veut atteindre prennent plus de temps à arriver qu’on le voudrait. C’est de là que viennent les dictons financiers « avoir raison trop tôt équivaut à avoir tort » et « le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pourrez rester solvables ».
Tout ceci s’applique parfaitement à l’or. Après un marché haussier long d’une décennie, une correction était inévitable. Mais lorsqu’elle a eu lieu, au lieu d’être courte et cathartique, elle fut au contraire longue et usante, s’étalant de 2012 à 2015 et poussant ceux qui étaient revenus sur le marché prématurément à s’en aller, complètement dégoûtés.
Puis, après une belle envolée durant la première moitié de 2016, la correction actuelle, longue et « au ralenti », met à mal les nerfs des investisseurs restants dans l’or.
Cette correction en cours n’est peut-être pas terminée, mais, sur base de l’engagement des traders (CoT), le plus bas approche.
Le CoT fournit une vue d’ensemble des positions des acteurs majeurs du marché de l’or. Sur le graphique ci-dessous, les barres violettes représentent les positions long des spéculateurs tels que les hedge funds, tandis que les barres rouges mettent en exergue les positions short des « commerciales », à savoir des acteurs comme les banques ou encore les producteurs. Les spéculateurs sont souvent mal positionnés durant les renversements de tendance majeurs, donc lorsqu’ils ont énormément de positions long, l’or a tendance à baisser, et vice versa. Les commerciales ont tendance à être la contrepartie des paris des spéculateurs, et elles ont souvent raison lorsque le marché se retourne de façon significative.
Au début de l’année 2016, les spéculateurs étaient hyper pessimistes, comme le montrent leurs positions long nettes proches de zéro. L’or a ensuite grimpé pendant six mois consécutifs. Le mois de juillet arrivé, les spéculateurs étaient super enthousiastes, trop, préparant le terrain d’une correction qui n’a cessé de se poursuivre.
Aujourd’hui, les positions long des spéculateurs et short des commerciales convergent à nouveau. Elles doivent encore se rejoindre mais si les choses devaient se poursuivre ainsi pendant quelques mois encore, cet événement aura lieu. Les choses sont donc en train de se mettre en place pour une nouvelle période positive pour le cours de l’or et de l’argent, et par extension pour les actions minières.
En ce qui concerne ces dernières, le graphique du GDX, un ETF majeur des actions minières, est instructif. Après avoir été littéralement démoli durant les quatre derniers mois du dernier marché baissier, il a décollé en janvier 2016, progressant de près de 150% en six mois. Depuis, il a abandonné environ la moitié de ses gains.
En supposant que le plongeon de 2015 fut le résultat d’un marché baissier ridiculement long ayant poussé la plupart des investisseurs à capituler – quelque chose qui a peu de chances d’arriver dans le cadre de la correction, moins rude, que nous vivons –, cela signifie qu’un mois ou deux supplémentaires de faiblesse de l’or pourrait faire baisser les actions minières, mais probablement pas jusqu’à leur plus bas de janvier 2016. Aujourd’hui, un bon point d’entrée se situe donc entre le prix actuel et le plus bas de l’année dernière ; 17$ semble être un objectif raisonnable. Après quoi, le reste de l’année, et peut-être de la décennie, devrait être amusante.
Article de John Rubino, publié le 1er janvier 2017 sur SafeHaven.com