|
Les investisseurs, dans la plupart des pays, font l’erreur de mesurer
leurs rendements en se basant sur leur marché et leur devise nationale. Cela pouvait
être le cas quand ils n’avaient accès qu’à leur marché local. Mais ce temps
est révolu. Nous sommes maintenant dans une économie mondiale et la
plupart des Occidentaux ont accès à des titres à l'échelle mondiale.
Mais en Allemagne, au Royaume-Uni ou au Japon, les investisseurs mesurent
encore leurs rendements avec leur propre devise – et encore plus aux
États-Unis. À cause de la taille de l’économie américaine et de l’importance
du dollar US, très peu d’Américains se préoccupent des marchés ou des devises
étrangères.
Marché boursier américain : mauvaise performance et surévalué
Récemment, un de mes lecteurs a commenté que je n’avais pas considéré le
marché boursier américain comme étant un bon endroit pour investir et que,
donc, j’avais manqué une énorme opportunité. Laissez-moi vous dire que, pour
plusieurs raisons, le marché boursier américain n’a pas été un bon
investissement. Premièrement, je considère qu’un marché autant surévalué
comporte des risques importants, et que l’on doit l’éviter, même s’il peut
encore grimper. Il est vrai que quelqu’un qui aurait vendu ses actions
sur le marché boursier américain en 2000, les aurait rachetées en 2002,
revendues en 2007 et rachetées en 2009, aurait pu faire beaucoup d’argent.
Mais l’investisseur moyen n'agit pas comme cela, sauf avec du recul.
Il y a deux principaux types d’investisseurs. L'investisseur le
plus typique ne vend pas souvent et traverse toutes les tempêtes
dans l’espoir que les actions grimpent perpétuellement. Cette théorie a
merveilleusement bien fonctionné durant de longues périodes, au cours des
cent dernières années. Il y a eu, bien sûr, de sévères
périodes d’exception, comme après le krach de 1929 et le creux de 1932.
Les investisseurs, à l’époque, ont dû attendre 25 ans pour revoir leur
argent.
Ensuite, il y a les investisseurs qui échangent régulièrement sur le
marché. Un certain nombre d'entre eux achètent au prix fort et vendent à
bas prix, performant moins bien que le marché.
S&P : performance réelle catastrophique
L'ensemble des actions boursières ont été un bon investissement, ces
cent dernières années, à cause de l’expansion massive du crédit et de
l’impression monétaire à travers le monde. Mais si, par exemple, nous faisons
une analyse critique du rendement réel qu’aurait obtenu un investisseur sur
l’indice S&P depuis le début du siècle, nous obtenons d’intéressants
résultats :
Trois méthodes différentes pour mesurer la performance du S&P
dans les années 2000
Le tableau ci-dessus donne des résultats vraiment différents pour le même
investissement. Pour un Américain qui mesure en dollars, le rendement semble
bon. Mais 55% sur 16 ans ne représente, en fait, que 2,8% par année (plus les
dividendes), ce qui n’a rien de remarquable. La plupart des Américains
voient leurs rendements en dollars, ce qui est acceptable si la devise est
forte. Mais ce n’est pas le cas du dollar, qui est extrêmement faible depuis
1971. Un pays qui vit continuellement au-dessus de ses moyens paiera toujours
sous la forme d’une devise affaiblie. Par rapport au franc suisse, le dollar
a perdu 77% depuis 1971 et 37% depuis 2000. Si l’on mesure la performance du
S&P en francs suisses depuis janvier 2000, il a baissé de 4% ! La
plupart des investisseurs américains diront que cela leur est égal, mais
c’est une erreur. Un rendement de 55% qui se transforme en -4% dans une autre
devise montre que le gain, mesuré en dollars, n’est un gain qu’à cause de la
devise faible. Ainsi, ce gain de 55% n’en est pas un; il n’est qu’une mesure
de l’inflation.
L’or est le révélateur de la performance réelle
Pour mesurer la vraie performance du S&P, il faut utiliser une devise
qui ne peut pas être imprimée et qui, avec le temps, maintient un pouvoir
d’achat constant, c'est-à-dire l’or. Alors, là, le tableau est très
différent. Au lieu d’un gain de 55% en dollars-papier, le S&P a perdu
65%, mesuré en monnaie véritable.
Les gouvernements essaient constamment de tromper les gens en dévaluant la
monnaie. C’est pour cela que les gouvernements haïssent l’or : l’or
révèle la vérité en exposant leur mauvaise gestion de l’économie. Le prix de
l’or est aussi manipulé, surtout sur le marché papier, mais il reste encore
la meilleure mesure de la performance réelle. Pour la simple et bonne raison
que l’or est la seule monnaie qui ne soit pas produite par l’homme. L’or est
la monnaie de la nature et continuera d'être la seule monnaie à survivre à
travers l’histoire.
Pour revenir au tableau ci-dessus, on voit que très peu de gens réalisent
qu’un gain illusoire de 55 000 $ est, en fait, une perte de 65 000
$, en monnaie véritable. Cela démontre à quel point il peut être dangereux de
mesurer la performance et la richesse en se basant sur la mauvaise règle de
mesure.
Comme je l’ai expliqué dans de nombreux interviews et articles, la
destruction de la papier-monnaie va bientôt s’accélérer, alors que les
gouvernements essaieront de sauver une économie mondiale et un système
financier en faillite. Comparé à l’or, les actions boursières, les
obligations et l’immobilier déclineront encore de 90%, au moins,
dans les années à venir.
Nous avons maintenant la recette parfaite pour un désastre :
1. Toutes les économies majeures, soit les États-Unis, la Chine, le Japon,
l’Europe et les marchés émergents, ont une dette qui a crû de manière
exponentielle et qui ne pourra jamais être remboursée.
2. Le système financier a une exposition brute de 2 000 000
milliards $. Lorsque les contreparties feront défaut, tout cela s’effondrera.
3. Avec l’administration Trump en tête, le monde entrera bientôt dans une
phase finale de dépenses effrénées, ce qui accélérera la vitesse de
circulation de la monnaie et mènera à l’hyperinflation. Toutes les devises
perdront de la valeur jusqu’à atteindre zéro.
4. Les points 1 à 3 ci-dessus provoqueront une implosion déflationniste du
système financier. Cela éliminera la dette et réduira la valeur de la plupart
des actifs d’au moins 90%.
5. Cette destruction totale de la dette est la seule chose qui
puisse permettre au monde de repartir du bon pied, avec une base solide
sur laquelle construire la future croissance et la prospérité.
L’antidote
Évidemment, l’or performera très bien durant cette période
d’hyperinflation, et il pourrait atteindre les niveaux observés lors de la
République de Weimar.
Mais le niveau absolu que pourrait atteindre le prix de l’or est sans
importance. Le plus important est que l’or constituera la meilleure
forme de préservation de richesse et d’assurance. L’or maintiendra aussi son
pouvoir d’achat, mais fera sans doute beaucoup mieux. L’or performe bien en
période de déflation, même s'il redescendra quelque peu de son haut
hyperinflationniste. Mais ce sera la même chose avec le prix des biens et
services. Au début de l’implosion déflationniste, il n’y aura sans doute pas
de système bancaire opérationnel. L’or sera alors la seule monnaie disponible
et, donc, jouera un rôle critique.
Je pense que l’année 2017 est celle où l’or et l’argent défieront leurs
anciens sommets. Aux niveaux actuels, les métaux précieux physiques sont
l’assurance la moins chère et le meilleur investissement que l'on puisse
détenir.
|
|