- L’or et les réserves
de devises étrangères fournissent un « filet financier supplémentaire »
à la Russie face aux « incertitudes externes »
- La Russie a acheté 77 tonnes d’or au troisième trimestre de 2015
- La volatilité du rouble ne met pas en péril la stabilité financière en
Russie
- La Russie portera ses réserves d’or et de devises étrangères à 500
milliards de dollars au cours de ces prochaines années
- L’or offre une « garantie totale » contre les risques légaux et
politiques
La gouvernante de la
banque centrale russe, Elvira Nabiullina, a mentionné aujourd’hui les
réserves de devises étrangères de son pays, et précisé qu’elles seraient
portées à 500 milliards de dollars au cours de ces prochaines années. Plus
important encore, elle a confirmé que la Russie continue de percevoir ses
réserves d’or comme un important actif financier – et, selon ses propres
mots, comme un « filet financier supplémentaire ».
Selon l’agence
médiatique russe TASS,
Nabiullina aurait déclaré que « pour ce qui concerne notre or et nos
devises étrangères, nous nous sommes fixés un objectif de 500 milliards de
dollars, non pas sous trois ans, mais d’ici ces cinq à sept prochaines années ».
Comme l’a rapporté Reuters, la Russie ne s’est pas fixé d’objectif pour ses
réserves d’or : « Nabiullina a également précisé qu’aucun objectif
n’a été fixé concernant la part de l’or dans les réserves russes ».
La Russie, comme
beaucoup d’autres pays, perçoit ses réserves d’or comme une forme de
couverture monétaire et d’assurance financière : « Nous pensons que
l’or est nécessaire, en termes d’établissement d’un filet financier face aux
incertitudes externes », a expliqué Nabiullina.
La Russie et la Chine
représentent les plus gros acheteurs du secteur officiel depuis quinze ans.
Les fonctionnaires de la banque centrale russe ont déjà annoncé par le passé
que leur pays perçoit
l'or comme une garantie totale face aux risques légaux et politiques.
La Russie est désormais
le septième plus gros propriétaire d’or mondial après les Etats-Unis, l’Allemagne,
le FMI, l’Italie, la France et la puissance montante qu’est la Chine. La
Russie a plus de triplé ses réserves d’or depuis 2005, et possède le plus
grand nombre de barres d’or enregistré depuis 1993, comme le montrent les
chiffres publiés par le FMI.
L’or demeure un actif d’importance
pour les banques centrales, bien que les monnaies papier et électroniques ne
soient plus garanties par l’or depuis 1971.
Les nations du monde
entier ont accumulé de l’or ces dernières années, après deux décennies de
ventes. La Chine, le Kazakhstan, l’Ukraine et la Biélorussie compte parmi les
nations à avoir augmenté leurs réserves d’or.
La Russie ne cesse plus
d’acheter de l’or depuis 2007 et le début de la crise financière globale.
Elle accumulait déjà de l’or bien avant les tensions avec l’Occident et les
sanctions internationales imposées suite au conflit en Ukraine.
Si la situation venait à
se détériorer avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni et certains pays de l’Union
européenne, nous pourrions nous attendre à ce que la Russie intensifie ses
ventes de dollars et son accumulation d’or, ce qui soutiendrait le prix de l’or.
Si la Russie se montrait agressive en termes de guerre des monnaies, elle
pourrait multiplier ses achats d’or et faire davantage pression sur un marché
de métal physique de réserve fractionnaire déjà en difficulté.
Les achats des banques
centrales demeurent importants avec 175 tonnes d’or acquises au troisième
trimestre de cette année – le deuxième record d’achats nets jamais
enregistré. La Russie a, une fois de plus, été le plus gros acheteur, avec 77
tonnes de métal.