Ce mercredi, l’or a reculé en début de séance alors que les
investisseurs retrouvaient de l’appétit pour le risque en se retirant quelque
peu des valeurs refuges. Mais à mi-séance, elles tenaient bon, attendant
simplement une baisse des taux pour franchir cette barrière de l’inertie.
Répondant aux questions de Kitco en marge de la Vancouver Resource
Investment Conference, le CEO d’U.S. Global Investor, Frank Holmes, a déclaré
que les investisseurs pourraient être en train d’examiner les écarts entre
les devises, et qu’ « en cas de baisse des taux, quelle que soit la
forme, l’or pourrait rapidement atteindre les 1500 $ l’once ».
Dans ce contexte, la première réunion monétaire de 2019 de la FED, qui
démarrera dans quelques jours, devrait être le point de toutes les attentions
en ce qui concerne l’or.
Joe Foster, gestionnaire de la stratégie or et métaux précieux de VanEck,
entrevoit 2 scénarios possibles :
- La FED pourrait rester sur sa ligne dure, ce qui
pourrait engendrer une récession ;
- La FED pourrait se montrer plus accommodante, ce qui
affaiblirait le dollar.
« Chacun de ces 2 scénarios est positif pour l’or », a
déclaré Foster à Kitco.
Si on doit se fier aux messages envoyés par la FED, la prochaine réunion
devrait communiquer une posture plus accommodante. L’année dernière, nous
avons vu le dollar grimper alors qu’il volait le statut de valeur refuge de
premier choix au métal jaune sur fond de tensions commerciales et d’autres
incertitudes. Il pourrait cependant en aller différemment en 2019 en raison
de la hausse des taux, qui mettent trop de pression sur le dollar. Des taux
plus bas sont généralement favorables à l’or, au détriment du billet vert.
Mercredi, ce dernier a atteint un plus bas de 5 jours tandis que les
actions jouaient au yo-yo, le marché tentant de trouver le prix juste entre
la publication des résultats trimestriels des entreprises et les tensions
commerciales. Le dollar index a reculé de 0,2 % à 96,127 points, tandis que
l’euro regagnait du terrain sur la devise américaine.
Le recul de l’or de mercredi matin a néanmoins été partiellement effacé
par les tensions persistantes entre les États-Unis et la Chine, soit lorsque
Pékin a promis de répondre de façon décisive à l’annonce de la demande
d’extradition par les États-Unis du CFO de Huawei. Celle-ci a été arrêtée à
Vancouver à la demande des États-Unis, qui la soupçonnent d’avoir violé les
sanctions contre l’Iran.
Toujours mercredi, Société Générale indiquait, dans une note à l’attention
de ses clients, que plusieurs facteurs jouent en faveur de l’or. Notamment
« un regain de demande dictée par la recherche de la sécurité et la
diversification alors que les investisseurs cherchent à protéger leur
portefeuille contre les turbulences des marchés, les récessions potentielles
et le sentiment négatif qui s’amplifie ».
Simultanément, les craintes concernant la croissance mondiale sont de bon
augure pour l’or. Ces inquiétudes qui font monter le métal jaune et baisser
les actions sont toujours présentes et actives. Ces craintes se sont
davantage concrétisées lorsque la Chine a publié des statistiques économiques
montrant que son économie a affiché l’année dernière une croissance de 6,6 %
seulement, la plus basse depuis 1990. L’or a également été dopé lorsque le
FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année de 3,7 à
3,5 %.
Source : SafeHaven.com