Selon le NPR, dans 29
des 50 Etats américains, le métier le plus commun est celui de camionneur.
Voilà qui pourrait sembler tiré par les cheveux, et qui dépend certes de la
manière dont les métiers sont catégorisés, mais voici un graphique qui rendra
les choses plus claires :
Il est tiré du rapport
du NPR intitulé Planet Money, qui stipule que :
Nous
avons utilisé les chiffres du Bureau des recensements, qui comporte deux
catégories très vastes : « managers n’entrant dans aucune autre
catégorie », et « vendeurs n’entrant dans aucune autre catégorie ».
Parce que ces catégories sont vagues et larges au point d’être
insignifiantes, nous les avons exclues de notre tableau.
La
grande claque des camions sans chauffeur
Voici l’extrait
d’un article intitulé Self-Driving Trucks Are Going to Hit Us Like a Human-Driven
Truck :
Un simple coup d’œil devrait suffire à
rendre évidente la dépendance de l’économie américaine aux camionneurs. Selon
l’American Trucker Association, il y a actuellement 3,5 millions de
conducteurs de camion aux Etats-Unis, et 5,2 millions de personnes sont
aujourd’hui employées par l’industrie de la conduite de camions – qui ne sont
pas des chauffeurs. Voilà qui représente 8,7 millions d’emplois.
Un autre détail à prendre en
considération est le fait que les conducteurs de camion sont bien payés. Ils
enregistrent un salaire moyen de 40.000 dollars par an. C’est plus que ce que
gagne près de la moitié (46%) des autres déclarants, à l’inclusion des couples
mariés. Un grand nombre de camionneurs n’ont pas de diplôme d’études
supérieures. La conduite de camions et l’un des derniers secteurs à offrir un
salaire de classe moyenne sans demander de diplôme supérieur. Les camionneurs
sont tout ce qui reste d’une population constamment appauvrie, autrefois
employée par le secteur manufacturier avant qu’il ne soit en grande partie
délocalisé à l’étranger.
Perspectives d’emploi de court terme pour
le camionneur américain
L’industrie de la conduite de camions s’attend
à voir créés 21% d’emplois de camionneur supplémentaires d’ici à 2020. Elle s’attend
également à faire face à une pénurie de conducteurs, et estime à 100.000 le
nombre d’emplois de camionneur qui pourraient ne pas trouver preneur. Une
demande supérieure à l’offre laisse aussi supposer une hausse de salaire pour
les conducteurs de camion. Pour ce qui est des cinq prochaines années, la
situation s’annonce plutôt bien. Mais tout pourrait se retourner si la
demande en camionneurs sortait de la route et plongeait dans un ravin.
Ce ravin, c’est celui des camions sans
chauffeur. Quand les camions autonomes envahiront-ils nos routes ?
Echéancier de l’adoption des camions
autonomes
Selon Morgan Stanley, une autonomie
totale serait possible avant 2022. Les camions sans chauffeurs pourraient
intégrer les marchés en masse d’ici à 2026, et il ne faudra que vingt années
de plus pour que disparaissent les voitures que nous aimons et conduisons
aujourd’hui.
Autres estimations
- Navigant
Research: « D’ici à 2035, les ventes de véhicules autonomes
atteindront 95,4 millions annuellement, soit 75% des ventes de véhicules
légers. »
- IHS
Automotive: « Nous devrions enregistrer près de 54 millions de
véhicules autonomes à l’échelle globale d’ici à 2035. »
- ABI
Research: « D’ici 2032, la moitié des livraisons de nouveaux
véhicules en Amérique du Nord concernera des véhicules autonomes aux
capacités robotiques. »
- Nissan:
« En 2020, nous disposerons d’une capacité d’autonomie accrue. Nous
sommes sur le point de traverser un processus évolutionnaire, et ces
capacités devraient commencer à être introduites à tous les véhicules d’ici
2020. »
Je pense que cet échéancier n’est pas
correct, pour deux raisons :
- L’évolution
technologique et l’adoption de nouveaux produits prennent place à un
rythme stupéfiant. Les véhicules autonomes devraient arriver parmi nous
bien plus rapidement que les estimations ci-dessus le suggèrent.
- Les emplois
de chauffeur routier disparaîtront plus vite que les emplois de
camionneur urbains.
A 40.000
dollars l’année, il serait très avantageux de pouvoir remplacer des
camionneurs par des camions autonomes. Et beaucoup de sociétés le feront. Le
coût des assurances diminuera également. Une majorité des accidents de la
route impliquant des camions sont liés à une erreur du conducteur :
excès de vitesse, conduite en état de fatigue ou sous les effets de l’alcool,
etc.
Les
robots ne boivent pas, ne se fatiguent pas, ne roulent pas trop vite pour
arriver plus rapidement à destination, et ainsi de suite. Mon point de vue
initial est que des camionneurs seront toujours nécessaires en ville, mais
que les opérations long-courrier seront prises en main par des camions sans
chauffeur dès que des licences seront disponibles.
Qu’en
sera-t-il des taxis et d’Über ?
Les
conducteurs de taxis et de limousines seront aussi des reliques du passé.
Travis
Kalanick, fondateur d’Über, a expliqué l’année dernière lors d’une conférence
qu’il remplacerait dès que possible ses chauffeurs humains par des voitures
autonomes. « Vous ne faites pas que payer pour une voiture, vous payez
aussi pour l’autre personne assise dedans. Quand vous êtes le seul à bord, le
coût de transport est réduit, et devient inférieur au coût de propriété d’un
véhicule ». Voilà qui selon lui devrait « porter le coût de propriété à
la baisse pour tout le monde, avant que ne disparaisse complètement les
voitures personnelles ».
Beaucoup
de gens continuent de me poser des questions relatives aux assurances, parce
que nombreux sont ceux qui pensent que leur coût atteindra des sommets. Selon
moi, le nombre d’accidents devrait baisser, et le coût des assurances avec
lui.
Qu’arrivera-t-il
aux vendeurs d’assurances ? Aux responsables des procédures d’enquête ?
Pour ce
qui est de la propriété de véhicule personnel, ceux qui vivent en ville et n’en
sortent que très rarement auront toutes les chances de se débarrasser du
leur.
Pensez à
tous les emplois manufacturiers qui disparaitront. Quand les voitures seront
robotisées, ils auront déjà disparu.