Les
ministres européens des affaires étrangères se sont réunis aujourd’hui à
Bruxelles pour discuter de nouvelles sanctions à imposer à la Russie au vu du
regain de violence à l’est de l’Ukraine.
Une femme pousse un
caddie dans un hypermarché français Auchan, à Moscou, le 15 janvier 2015. Un
récent sondage a montré que 80% des Russes seraient prêts à abandonner la
nourriture occidentale pour une économie plus stable. Reuters
L’Union
européenne et les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions à la Russie et
gelé les actifs de certains individus et entreprises russes, à qui ont aussi
été imposées des interdictions de voyager.
Selon
l’OTAN, des centaines de chars et véhicules blindés russes se trouveraient actuellement
à l’est de l’Ukraine. Moscou nie toute implication, mais a déclaré que certains
volontaires russes se battent aux côtés des rebelles.
Les tensions s’intensifient
entre la Russie et l’Occident. Le président Obama a menacé d’exclure la
Russie du système de transfert bancaire SWIFT, une déclaration qui a attiré
une hostilité qui n’était jusqu’alors pas d’usage pour le gouvernement russe.
Le premier ministre
Medvedev a décrété que « la réponse de la Russie – économique ou autre –
ne connaîtra pas de limites ».
La volonté de l’Union
européenne à imposer davantage de sanctions à la Russie pourrait s’avérer
imprudente et pourrait dégrader davantage la situation. Les mesures
actuellement discutées incluent le gel d’actifs, l’imposition de restrictions
de déplacements à certains individus, et la restriction de l’accès aux
marchés des capitaux.
Les conséquences
pourraient en être déplorables. La Chine a clairement expliqué qu’elle
pourrait si nécessaire verser des liquidités à la Russie, une offre que les
Russes n’ont pas encore ressenti le besoin d’accepter. La Russie dispose
encore de vastes réserves de dollars, qu’elle pourrait déverser sur les
marchés pour acheter des yuans chinois ou d’autres devises alliées, ou encore
des métaux précieux comme de l’or ou du palladium.
La Russie pourrait
également décider de cesser d’alimenter l’Europe en gaz, une décision qui s’avèrerait
catastrophique pour les ménages et les industries du continent et pourrait
paralyser l’industrie et l’agriculture des économies périphériques déjà en
difficulté.
Le conflit en Ukraine,
qui a déjà causé la mort de 5.000 personnes, gagne en intensité.
La Russie pourrait
décider de faire escalader le conflit – une décision justifiée si l’on
considère le fait que les ethnies russes de Donetsk ont voté en faveur d’une
sécession suite au renversement de leur président élu, Ianoukovitch.
Les risques aujourd’hui
présentés par la Grèce, en parallèle aux tensions avec la Russie et l’avancée
de la crise en Europe, soulignée par les récentes mesures de QE, signifie que
les menaces d’un effondrement bancaire, économique ou monétaire sont bel et
bien réelles.
Les bail ins demeurent
une possibilité.