Le dollar canadien,
affectueusement surnommé huard en raison de l’animal représenté sur sa face,
s’est effondré face au dollar américain.
Taux de change
mensuel entre le dollar américain et le dollar canadien
Le taux de change entre
le dollar canadien et le huard est remonté pour atteindre un niveau qui n’avait
plus été vu depuis mai 2004.
Les outils
nécessaires
Une devise en baisse n’est-elle
pas sensée soutenir les exportations et l’économie en général ? Pas dans
ce cas-là, mais c’est tout de même ce que pensent les banquiers centraux.
Si la thèse monétaire
des banques centrales s’avérait correcte, la devise canadienne devrait être
bien plus élevée. Et pourtant, la Banque du Canada a annoncé qu’elle
adopterait si nécessaire des outils allant au-delà des taux d'intérêt négatifs.
Les
législateurs ont encore quelques tours dans leur sac pour stimuler la
croissance en cas de crise, même avec des taux d’emprunt proches de zéro, a
expliqué Stephen Poloz, gouverneur de la Banque du Canada.
Bien que
la banque centrale ne s’attende pas à avoir besoin de recourir à des politiques
non-conventionnelles, d’autres outils lui sont disponibles, tels que l’imposition
de frais sur les dépôts ouverts par les banques ou encore l’achat d’actifs.
Le stimulus fiscal pourrait s’avérer plus efficace encore que les politiques
monétaires en cas de circonstances extrêmes, a-t-il ajouté.
« J’espère
de tout cœur que nous n’aurons pas à utiliser ces outils », aurait
ajouté Poloz, selon la transcription de son discours donné mardi à Toronto. « En
revanche, dans notre monde incertain, les banques centrales doivent se
préparer à toutes les éventualités ».
Selon
Poloz, la banque estime que le taux d’intérêt réel pourrait passer à -0,5%,
contre les 0,25% annoncés en 2009 dans un rapport non-officiel. La Banque du
Canada est désormais persuadée que les marchés financiers du Canada seront
capables de fonctionner dans un environnement de taux d’intérêt négatifs et
dans lequel les banques devraient payer des frais de dépôt plutôt que de
recevoir des versement d’intérêts, comme cela a jusqu’à présent été la norme.
« Si
le besoin se faisait ressentir, nous serions prêts. L’efficacité de chaque
outil dépendra de la situation, et il sera plus question de choisir le bon
outil au bon moment ».
Le
bon outil au bon moment
J’ai une
question très simple à poser à Poloz : si vous saviez quel outil
utiliser à quel moment, pourquoi le Canada est-il en récession ?
Si la
Fed savait comment utiliser ces outils, pourquoi avons-nous traversé un
effondrement financier ?
Si la
BCE savait comment utiliser ces outils, pourquoi la zone euro ne
parvient-elle pas à achever ses objectifs d’inflation ?
Il se
peut qu’il soit question de choisir le bon outil au bon moment, mais ne vous
attendez pas à ce que les banques centrales y parviennent.
En
pratique, les banques centrales inventent les outils à utiliser à mesure que
de nouveaux obstacles se dressent devant elles, dans l’espoir qu’ils puissent
régler les problèmes causés par leurs propres politiques. Les résultats
parlent d’eux-mêmes : une série de bulles s’est développée, d’une
ampleur toujours plus importante au fil du temps.
Il n’existe
qu’un seul outil susceptible de fonctionner. On l’appelle le marché libre.
S’attendre
d’un groupe d’analphabètes économiques qu’ils comprennent le rôle
irremplaçable du marché libre est comme s’attendre d’un imbécile qu’il découvre
la théorie de la relativité.