L’expansion chinoise du
crédit a pris diverses formes et accompli diverses tâches phénoménales,
depuis la construction de villes fantômes jusqu’à la transformation de l’air
ambient en un cocktail toxique. Et en cours de route, la bulle sur le crédit
a fait de la Chine la deuxième plus grosse économie du monde.
Une partie de cette
nouvelle monnaie a été redistribuée, d’où l’élargissement de la classe
moyenne. Ceux qui ont accumulé des quantités significatives de capital
tentent d’en exporter une partie hors des frontières chinoises avant que tout
explose, qu’un épisode de corruption financière se développe ou qu’une purge
ou une autre mésaventure commerciale ne vienne tout emporter sur son sillage.
Au sein du système
chinois contrôlé par l’Etat, l’expansion du crédit est principalement générée
par les banques d’Etat qui ne cessent jamais de prêter. Et n’oublions pas le
système bancaire parallèle, ou encore la Banque de Chine – avec laquelle
aucune autre banque centrale ne parvient à rivaliser.
Le graphique ci-dessous
présente la croissance des bilans des plus grosses banques centrales depuis
2003, dtae à laquelle l’indice était fixé à 100. Alors que d’autres banques
centrales - à l’exception de la BCE – ont maintenu le niveau de leurs bilans
entre 2003 et la crise financière, les bilans de la Banque populaire de Chine
(ligne orange) ont explosé. Avant que la Fed (en jaune) et la Banque d’Angleterre
(en rouge) ne prennent la décision de refinancer banques, institutions et
investisseurs de par le monde, les bilans de la Banque populaire de Chine
avaient déjà quasiment quadruplé.
Notez que la petite
Banque nationale suisse (en violet) tente désespérément de protéger la valeur
de son franc en achetant des euros et des dollars et vendant des francs
fraîchement imprimés. Voilà qui semble pour le moment fonctionner, mais pour
combien de temps encore ?
Observez la Banque du
Japon (en vert). En 2003, après des années de QE, ses bilans étaient déjà
relativement larges. Mais cela ne l’a pas empêchée, en 2012 et plus encore en
2013, de se lancer dans nouvelle une course à l’impression monétaire.
#China is leading,
others are bleeding: People’s Bank of China has expanded balance sheet more
than any other nation. pic.twitter.com/rEUS9z01oE
— Holger Zschaepitz
(@Schuldensuehner) 18
novembre 2014
Aucune banque centrale –
pas même la Fed et son héroïque presse à imprimer – ne peut rivaliser avec la
Banque populaire de Chine. Ses bilans sont restés en première position en
termes de croissance depuis 2003. Et leur expansion se poursuit aujourd’hui
avec vigueur. De quoi faire passer la Fed pour une bande d’amateurs.
Mais la carapace
chinoise est criblée de trous. Les recettes liées aux jeux de paris qui
gonflaient autrefois à Macao, le centre mondial des jeux d’argent où beaucoup
de Chinois se rendent pour parier et contourner les contrôles de capitaux du
pays, s’effondrent désormais plus rapidement encore que pendant la crise. L’économie
chinoise est dans le rouge. Lisez ceci : What
the Heck is the Deal in Macau?