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La solvabilité de la Banque
Centrale Européenne s’est vue remise en question par une
brillante étude effectuée par OpenEurope.org.uk.
Cette association de penseurs indépendants voudrait que
‘l’Union Européenne embrasse une réforme radicale
basée à la fois sur la libéralisation économique,
une structure financière plus flexible et une comptabilité plus
transparente’. Cela permettrait aux ‘institutions
Européennes dénigrées par les citoyens de
l’Union’ de faire face ‘au déclin de la croissance
économique ainsi qu’à la compétition et
l’insécurité grandissantes et à la crise
démographique’.
L’annonce
de la publication de ce dossier intitulé ‘A
HOUSE BUILT ON SAND? - The ECB and the hidden cost of saving the euro’,
présente un sommaire succinct des points clés
développés ci-dessous. Mes commentaires y sont
présentés en italique.
-En parallèle aux milliards
d’Euros que représentent les diverses interventions de
l’UE et du FMI, la BCE s’est engagée dans son propre plan
de sauvetage, fournissant aux banques insolvables des crédits à
taux très faibles et venant en aide aux pays de l’Euro les plus
faibles en matière économique, bien que ce ne soit pas son rôle premier. La BCE est soutenue
par les contribuables, ce qui signifie qu’il existe un coût de la
crise plus ou moins caché dans les registres de la BCE.
-Il en ressort donc que les bilans
de la BCE sont extrêmement vulnérables. Nous estimons que la BCE
est exposée à la crise européenne à hauteur de 444
milliards d’euros – ce qui représente
l’équivalent des PIB combinés de la Finlande et de
l’Autriche. Bien que tous les prêts accordés par la BCE ne
soient pas ‘mauvais’, il n’en demeure pas moins que la
plupart d’entre eux puissent entraîner des pertes importantes
pour la BCE si la situation en zone Euro continuait à se
détériorer. Les banques des pays insolvables se sont vues
autorisées le transfert de leurs biens à risque vers la BCE en
échange de prêts. Ces biens à risques sont très difficile à évaluer. (Bien qu’ils aient toutefois une valeur inférieure
à ce qu’il en est dit dans les bilans de la BCE).
-En moyenne, la BCE prête
entre 23 et 24 fois son capital, qui s’élève à 82
milliards d’euros. Cela signifie que si la BCE voyait ses biens perdre
4,25% de leur valeur, ce qui pourrait se produire à la suite du rachat
de la dette d’un pays par exemple, son capital se verrait
anéanti. La BCE se trouve donc
au même niveau que toutes les autres institutions auxquelles elle rend
service en leur proposant des plans de sauvetage.
-Les pertes de la BCE sont
désormais plus une réalité qu’un risque, avec la
Grèce qui semble sur le point de faire défaut ces quelques
prochaines années [OpenEurope est ici très optimiste, dans la mesure
où un défaut semble également très probable lors
de ces quelques prochaines ‘semaines’ ou prochains
‘mois’. La Grèce a effectivement déjà
commencé à faire défaut de sa dette dans la mesure
où elle n’a aucunement la capacité de rembourser ses
dettes]. Nous estimons que la BCE détient environs
l’équivalent de 190 milliards d’euros de biens issus de la
Grèce [soit plus du double de son capital de base], originaires du
gouvernement Grec comme de ses banques. Si la Grèce parvenait à
rembourser la moitié de sa dette – ce qui est nécessaire
à un retour de la dette Grecque à des niveaux
‘surmontables’ -, la BCE perdrait entre 44,5 et 65,8 milliards
d’euros. Cela représenterait entre 2,35 et 3,47% de ses biens.
Nous nous approchons là dangereusement des 4,25% nécessaires
à l’anéantissement du capital de la BCE. [Encore une fois, OpenEurope
reste généreux en déclarant la Grèce comme
pouvant rembourser la moitié de sa dette].
-Une perte d’une telle
ampleur rendrait la BCE insolvable et nécessitant une création
nouvelle de capital, ce qui signifie qu’elle devrait soit imprimer de
la monnaie [La BCE n’est rien si
ce n’est une institution imprimant de la monnaie, elle aurait donc
à imprimer plus de monnaie que ce qu’elle ne fait en temps
normal] afin de couvrir ses pertes, ou bien qu’elle devrait
demander des prêts aux gouvernements (grâce par exemple à
un appel aux banques centrales nationales). [Cet appel pourrait se faire en termes d’euros, que la BCE
devrait emprunter ou imprimer, mais également en termes d’or,
qui représente son capital réel. Que les banques centrales
nationales lui transfèrent ou non leurs réserves d’or
reste encore à voir]. La première option
déboucherait sans conteste sur une inflation, ce qui est inacceptable
particulièrement en Allemagne [et
bien sûr aux yeux de l’ensemble des citoyens de l’Union],
alors que la seconde option déboucherait sur un nouveau plan de
sauvetage dont les contribuables seraient les premières victimes.
-Les actions de la BCE tout au long
de la crise financière n’ont pas uniquement pesé
lourdement sur ses propres bilans, mais aussi sur sa
crédibilité. Crédibilité
qui avait déjà était largement bafouée en mai
dernier, alors que les gouvernements étant venus en aide à la
Grèce avaient fait pression sur la BCE pour qu’elle outrepasse
ses propres lois et rachète la dette souveraine de la Grèce. La
BCE n’a depuis pas quitté cette route vers la ruine, rachetant
la dette d’autres pays en crise.
Pour toutes ces raisons, la BCE est
insolvable. Ses portes demeurent ouvertes pour la seule et bonne raison
qu’elle joue le rôle de comptable pour toutes les banques
insolvables de par l’Europe. Nombreux sont ceux qui ne peuvent
déterminer lorsqu’une banque se trouve en état
d’insolvabilité si cette dernière ne mentionne pas la
valeur réelle de ses biens dans ses comptes financiers.
L’insolvabilité d’une banque éclate au grand jour
lorsque cette dernière ferme ses portes, ce qui a été
prouvé par le cas de la Lehman Brothers. En d’autres termes, début 2008,
alors que quelques personnes retiraient leurs réserves monétaires
des coffres de la Lehman Brothers,
le marché s’est rendu compte que la banque était
insolvable même si ses bilans n’en faisaient pas fi,
entraînant le prix des parts de la banque dans une spirale infernale.
Le rapport publié par OpenEurope pousse de
plus en plus de personnes à se pencher sur le cas de la BCE, les
forçant ainsi à tirer des conclusions quant à sa
solvabilité. Toute personne détenant encore des euros à
ce jour se trouve dans la même situation que celle ayant détenu des parts de la Lehman
Brothers.
Si vous êtes de ceux qui
pensent que ce problème n’est qu’un problème
européen, veuillez considérer ceci :
Dans un article concernant le
rapport publié par OpenEurope, paru cette
semaine dans le journal Barron’s, indique : ‘La Réserve
Fédérale possède un effet de levier plus important que
celui de la BCE, à hauteur de 50%, mais ses possessions en bons du
Trésor sont de biens meilleure qualité que les dettes du
Portugal, de l’Italie, de l’Irlande, de la Grèce ou de
l’Espagne’. Ce commentaire passe outre le fait que seuls 55% des
biens détenus par la Fed proviennent de la Trésorerie, et que
la plupart de ces biens ne sont pas des biens liquides. De plus, la dette de
la Trésorerie a autant de chances de se voir un jour remboursée
que celle de tout autre pays surendetté.
Il existe donc une seule conclusion
logique : Etant donné que le remboursement semble au-delà
des capacités des pays surendettés, la part la plus importante
de la dette mondiale ne se verra jamais repayée. Puisque qu’une
part importante de la dette n’est autre que le bien qui soutient
aujourd’hui les devises du monde, ces devises continueront de se voir
dévaluées. Ces histoires nous sont familières, puisque
ce sont celles que nous pouvons lire dans nos livres d’histoire
monétaire, faisant état de rois ayant trompé leurs
citoyens par la création d’une monnaie sans valeur afin de
protéger leurs possessions en métaux précieux.
Aujourd’hui, la dévaluation d’une monnaie fiduciaire
naît d’une masse de dettes colossale, de bureaucrates et de politiciens
autocratiques, et bien sûr de leurs banquiers centraux. Cette
observation met succinctement l’accent sur un thème
redondant : Les banques centrales sont une relique barbare.
James
Turk
All data and quotes sourced from Reuters. Originally Published by Goldmoney. All rights reserved.
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