… Et
l’or ?
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Le journaliste financier Lars Schall tente d’attirer l’attention sur une remarque
faite jeudi dernier par un membre de la direction de la Bundesbank, Andreas Dombret, lors d’une réception tenue dans les
bureaux de la Bundesbank à New York en présence du
président de la Réserve Fédérale de New York,
William Dudley. Cette remarque, que vous trouverez à la fin de cet
article, confirme que, comme le GATA a pu le dire de nombreuses fois, les
réserves d’or de l’Allemagne ont été
placées en majeure partie auprès de la Fed de New York dans le
but de faciliter des opérations secrètes puisque, comme Dombret l’indique, ‘Frankfort n’est pas
un centre spécialisé dans le trading
de l’or’.
Il semblerait
que le commentaire de Dombret vise à apaiser
la controverse concernant le stockage des réserves d’or
Allemandes à l’étranger pour préserver la
confiance entre la Bundesbank et la Réserve Fédérale.
Et pourtant,
la Bundesbank continue de garder le silence quant à l’existence
d’éventuels contrats de swaps d’or avec la Fed ou toute
autre agence du gouvernement Américain :
http://www.gata.org/node/9363
http://www.gata.org/node/11880
Si la Bundesbank refuse
d’en dévoiler quoi que ce soit au peuple Allemand, pourquoi ce
dernier devrait-il avoir confiance en sa banque centrale ou celle d’un
autre pays ?
La controverse actuelle ne
prendra certainement pas fin avant que la Bundesbank et la Fed aient
répondu honnêtement à toutes les questions qui leur ont
été posées. Et si elles décident un jour de
parler, alors cette controverse n’aura fait que commencer.
La remarque de Dombret, copiée depuis le site internet de la
Bundesbank, est disponible à la fin de cet article.
CHRIS
POWELL
* * *
Extraits du commentaire
fait par Andreas Dombret
Membre de la direction
Deutsche Bundesbank
Bureau des Représentants de la Bundesbank, New York
Jeudi 1 novembre 2012
http://www.bundesbank.de/Redaktion/EN/Reden/2012/2012_11_01_dombret_rema...
… permettez-moi si vous
le voulez bien de commenter l’étrange débat d’ordre
public qui fait actuellement rage en Allemagne au sujet de la
sécurité des réserves d’or stockées en
dehors des frontières de notre pays – une discussion qui ne peut
être à l’origine que d’une crainte irrationnelle.
Dans ce contexte, je
m’excuse d’avoir à alimenter volontairement le sentiment
général d’incertitude du peuple Allemand en conduisant un
‘débat fantôme’ sur le sujet de la
sécurité de nos réserves d’or.
Les arguments qui ont
été présentés ne sont que très peu
convaincants. Et je suis très heureux que de nombreux Allemands voient
également les choses de cette manière. En raison de la
conclusion qui a été rendue par la cour fédérale
Allemande chargée des audits, ce débat devrait bientôt
toucher à sa fin – et si possible avant que n’en soit affectée
l’excellente relation entre la Bundesbank et la Réserve
Fédérale.
Mais revenons-en aux
faits : j’aimerais vous rappeler que nos réserves
d’or font partie des réserves de devises de l’Allemagne,
qui ont été accumulées au fil du temps grâce, en
partie, au boom économique des années 1950-60. La croissance
économique de l’Allemagne et son rôle à
l’échelle internationale, ont engendré un important
surplus de balance commerciale, tout particulièrement en dollars. A
l’époque, le système monétaire international,
connu sous le nom de système de Bretton Woods, était dominé par la devise
Américaine. Tant que ce système était en place,
c’est-à-dire jusqu’en 1971, la Fed était
obligée d’échanger sa devise contre de l’or dès
que la demande lui en était faite.
Tout surplus de compte courant
résultait ainsi sur une augmentation des réserves d’or de
l’Allemagne. Cet or était stocké aux Etats-Unis pour des
raisons évidentes. Et ce n’était pas uniquement le cas
pour les réserves d’or de la Bundesbank – cette pratique
était courante. Il s’agissait en effet de la solution la plus
pratique qui soit.
Ce qui est aujourd’hui
remis en question par cette controverse n’est pas seulement la
coopération excellente qui existe depuis 60 ans sur la scène
internationale, mais aussi plus d’un demi-siècle
d’opérations de stockage et de trading
mises en place par le biais de la Fed. Pour dire les choses telles
qu’elles sont, il est bien plus pratique pour nous que de stocker notre
or à New York, puisque Frankfort n’a pas de marché de
l’or.
Tout au long de ces 60
dernières années, nous n’avons jamais rencontré le
moindre problème et nous n’avons pas non plus douté de la
crédibilité de la Fed. Et pour cela, Bill (Dudley,
président de la réserve fédérale de New York),
j’aimerais vous remercier personnellement. Je suis très
satisfait de votre coopération et ce, dans de nombreux domaines. La
Bundesbank continuera d’être le partenaire de confiance de la Fed
et continuera d’avoir recours à ses services en conservant une
partie de ses réserves de devises étrangères et de son
or à New York.
Soyez certain que nous sommes
persuadés que notre or est en sécurité entre vos mains.
L’époque à laquelle Gerd Frobe,
mieux connu sous le nom de Goldfinger, et le
terroriste d’Allemagne de l’Est Simon Gruber imaginaient le
hold-up des coffres-forts Américains est
depuis longtemps révolue. Personne ne peut plus sérieusement
penser qu’un tel scénario soit possible et tout ce qu’il
en reste aujourd’hui n’est qu’un film de James Bond dans
lequel Goldfinger joue le rôle d’un
comptable employé par la Fed. Bien que l’or soit important, nous
devons tout d’abord nous occuper de combattre une crise de confiance
envers l’euro. C’est sur cela que nous devons nous concentrer. Et
c’est ce par quoi nous commencerons.
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