S’il est bien un domaine où la
concurrence – malgré quelques imperfections notamment dues au
règne des brevets – est plutôt vive, c’est
l’informatique et ce, à tous les niveaux, qu’il
s’agisse des ordinateurs (portables ou fixes), des systèmes
d’exploitation mais, également, des navigateurs web.
C’est à ce point que nous allons
majoritairement nous intéresser dans cet article.
Pendant longtemps, le marché des navigateurs
web a fait l’objet d’une lutte acharnée entre Netscape
Navigator et Internet Explorer. Les ordinateurs étaient presque tous équipés
du premier. Netscape Navigator n’hésitait pas à « chambrer »
son concurrent, sûr de sa force : ainsi, en octobre 1997, lors de la
sortie d’Internet Explorer 4.0, les employés de Netscape mirent
en exergue leur mascotte, un dragon, accompagnée d’une pancarte
provocatrice : « Netscape 72, Microsoft 18 » afin de
mieux insister sur le déséquilibre concurrentiel du
moment… Malheureusement pour Netscape, il s’avéra
qu’Internet Explorer 4.0 était un navigateur web performant.
Parallèlement, Microsoft a alors entrepris
une stratégie commerciale agressive: en
vue d’éjecter son concurrent, Microsoft a alors
subordonné l’utilisation de son système
d’exploitation, Windows, à l’installation du navigateur,
Internet Explorer.
« Grâce » à
cette politique, Microsoft est arrivée à ses fins. À la
fin des années 1990, le géant américain contrôlait
96% du marché des navigateurs web.
Les institutions américaines et
européennes se saisirent alors du dossier, reprochant à
Microsoft une politique commerciale déloyale visant à
évincer ses concurrents.
C’est là toute la contradiction des
politiques de concurrence. En effet, le but d’une grande entreprise est
nécessairement de causer du tort à ses concurrents, à
condition, bien sûr, que des armes illégitimes ne soient pas
utilisées à ces fins (subventions étatiques, usage de la
force…).
Le but de toute entreprise est effectivement de
rafler un maximum de parts de marché. Sauf qu’en pratique, l’histoire
a toujours montré qu’une entreprise ne pouvait durablement demeurer
seule sur un secteur d’activité. On a vu des géants
s’effondrer, indépendamment de l’existence d’une
politique de concurrence.
En l’occurrence, forte de sa position
confortable sur ce marché, Microsoft s’était quelque peu « assoupie »,
ne proposant qu’une nouvelle version d’Internet Explorer entre
2001 et 2006.
Des anciens de Netscape, revanchards, ont alors fondé
Mozilla qui, peu à peu, grignota les parts de marché
d’Internet Explorer. En 2007, trois ans après son lancement, la
part d’utilisation du navigateur Firefox frôlait les 30% pour le
continent européen. Elle était même encore plus
élevée en Océanie où cette barre des 30%
était atteinte.
Microsoft se réveilla alors et se remit
à innover.
Puis, en 2008, Google lança son propre
navigateur, Google Chrome. Rapidement, Google Chrome se permit le luxe de
dépasser Internet Explorer en termes de parts de marché.
La concurrence était redevenue très
vive. Apple disposait également d’un navigateur performant,
Safari.
Les mauvaises langues diront que cette
intensification de la concurrence n’a été possible que
grâce aux condamnations multiples subies par Microsoft.
Ce n’est pas tout à fait exact : il est
indéniable que l’image de Microsoft a été
écornée par ces ennuis judiciaires. Néanmoins, sa
politique commerciale – qui a connu quelques « bugs »
pendant les années 2000 – ainsi que les innovations de ses
concurrents en sont les principaux facteurs d’explication.
Au début de l’automne 2012, Firefox a annoncé le
lancement de Firefox Health Report, afin
d’améliorer son navigateur actuel, preuve que la concurrence est
plus intense que jamais…
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