Mes lecteurs pourraient
parfaitement ne pas être d’accord avec mes conclusions quant
à une confiscation éventuelle de l’or, mais
j’aimerais toutefois qu’ils comprennent que ce pourrait
être une réalité. Si je me trompe, alors ils conserveront
leur or. Mais si j’ai raison et qu’ils n’ont pas pris les
mesures nécessaires à la protection de leur métal, alors
ils finiront par le perdre et souffrir de possibles pénalités
qui pourraient accompagner un ordre de confiscation.
Avec
2013 devant nous, j’aimerais citer un rapport de Sharps
Pixley, un revendeur d’or de Londres :
‘Le traité de
Bâle III a fait passer le statut de l’or depuis un actif Tier 3 à un actif Tier 1
ou, si vous préférez, un ‘nantissement à risque
zéro’. Cela signifie que les banques peuvent décider
d’acheter de l’or plutôt que des obligations souveraines
pour répondre aux exigences de hausse de réserves d’actifs
Tier 1. Le Shanghai Gold Exchange vient de lancer
une poursuite contre les transactions interbancaires en or afin
d’augmenter le flux entrant d’or de la Chine’.
Cela
nous mène tout droit vers une confiscation de l’or et
représente un pas de plus vers ce qui finira par nous tomber dessus
par surprise.
Dans cet
article, je me pencherai plus en détails sur les questions critiques
que devront se poser les investisseurs lorsqu’ils prendront des mesures
de protection.
Est-il suffisant de stocker son or
en dehors de son pays ?
La vaste majorité de sociétés de
stockage d’or en dehors des Etats-Unis, qu’elles soient
basées au Royaume-Uni ou en Suisse, promettent bien entendu à
leurs clients qu’elles n’informeront pas les autorités de
leurs réserves d’or. Elles ne sont pas obligées de le
faire, mais il faudrait être vraiment naïf pour croire
qu’une telle promesse puisse être suffisante à
prévenir la confiscation de l’or de leurs clients.
Il faut bien plus qu’une simple parole
d’honneur pour s’assurer une telle protection. De la même
manière que les taxes Américaines sont imposées aux
sociétés et aux citoyens Américains à
l’étranger, une confiscation de l’or aux Etats-Unis
s’appliquerait également à l’or Américain
stocké à l’étranger.
Un ordre de confiscation forcerait sûrement les
citoyens Américains à rapatrier leur or puis de le
transférer au gouvernement.
Pour bien comprendre ce système, il est
nécessaire que les investisseurs comprennent bien comment le
gouvernement fonctionne lorsqu’il impose des contrôles de
capital. Ce n’est pas l’or qu’il cible. Pour obtenir
l’or, il s’en prend directement aux investisseurs et aux
revendeurs de métaux précieux !
Une attaque directe pour obtenir de
l’or
Dans tous les pays dont les gouvernements ont
imposé des contrôles sur les actifs de leurs citoyens, les
propriétaires d'actifs ont été poursuivis jusque chez
eux s’ils refusaient de se plier à la loi.
En 1933 par exemple, les Etats-Unis menaçaient
d’une amende de 10.000 dollars (qu’est-ce que cette somme
représenterait aujourd’hui ?) ou de dix ans de prison
– voire des deux – tout citoyen qui ne se pliait pas à son
ordre de confiscation.
Aujourd’hui, si un tel ordre venait à nouveau
à être imposé, les mêmes tactiques seraient
employées. Détenir son or dans un coffre à
l’étranger ne suffirait pas à le protéger parce
que le simple fait d’en être le propriétaire rendrait un
individu hors-la-loi dans son pays et ce, peu importe où son or se
trouve. Voudriez-vous vous retrouver en une telle position ? Les
autorités sont tout à fait capables de déterminer qui
possède de l’or…
Je suis conscient que nous n’ayons pas encore
à indiquer si oui ou non nous possédons de l’or sur nos
déclarations d’impôts, mais les conditions
financières qui accompagneraient la mise en place d’un ordre de
confiscation entraîneront certainement une transformation de nombreuses
lois financières.
Pour que de tels ordres soient efficaces, les
gouvernements auraient besoin de modifier des lois antérieures qui
pourraient empêcher leur mise en application.
Les sociétés d’achat et de vente
d’or qui gèrent des transactions au nom d’individus ou de
corporations, si les autorités le leur demande, n’auront pas
d’autre choix que de leur fournir les coordonnées de leurs
clients, tout particulièrement si la juridiction dans laquelle elles
sont implantées est alliée à celle qui émet
l’ordre de confiscation.
La Suisse est une exception à cela et doit sa
réputation à son refus de se soumettre aux autorités
étrangères et à leurs lois relatives au contrôle
de capital. Elle a besoin de maintenir cette réputation sans quoi son
économie se contracterait.
Il est clair que pour protéger son or, la
clé réside dans le stockage à l’extérieur d’une
zone sujette à confiscation.
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