La crise du capitalisme, un manque de capitalisme ? II

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From the Archives : Originally published August 07th, 2012
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La crise du capitalisme, un manque de capitalisme? - partie I

Aujourd’hui, respecter les règles du capitalisme peut sembler être un jeu d’enfants. En réalité, le capitalisme est un terrain de jeu complexe, où la concurrence est rude. Le risque d’échec y est très élevé, et ne permet bien souvent que des profits limités. Il n’est donc pas étrange que ceux qui parviennent à réussir puissent être respectés.


En revanche, le vol est un jeu bien plus simple que le capitalisme. Il offre un risque très faible. La compétition n’y existe pas. Il n’est même pas nécessaire d’employer des gens pour qu’il fonctionne. Pour y participer, il vous suffit de soudoyer le parlement ou d’avoir des amis bien placés dans la machinerie gouvernementale.


Ceci ne se limite pas uniquement à l'industrie financière. Toutes les entités étant aujourd’hui prospères profitent de faveurs du gouvernement : l’industrie de la guerre, les cartels de l’éducation et de la santé, les fonctionnaires et leurs plans de rémunération et de retraite absurdes...  La concurrence n’existe plus. Les marges bénéficiaires sont très élevées. Avez-vous une idée de la raison pour laquelle les Etats Unis déclarent la guerre  à des pays possédant d’importantes réserves de pétrole (ou d’héroïne) ?


Ceux qui ont porté attention à la situation savent  que les motivations ont changé. Les comportements antisociaux sont désormais bien mieux récompensés que les comportements bénéfiques à la société. Etre l’auteur de fraudes fiscales ou représenter un cartel soutenu par le gouvernement rapporte bien plus que de fournir un bien ou service sur le marché, dit marché capitaliste. Une société atteint un point de basculement lorsque les énergies et ambitions de ses élites se traduisent par des comportements antisociaux.


Le viol, le pillage et l’esclavage sont de retour ! Ils sont aujourd’hui moins barbares que ce qu’ils étaient, à moins que vous ne soyez un musulman responsable d’un important dépôt de pétrole. Aujourd’hui, les victimes sont plus dociles, dans la mesure où elles n’ont aucune idée de ce qu’il se passe. Mais dans ses fondements, la situation n’a pas changé.


Il est de moins en moins profitable de diriger une entreprise de taille moyenne. Une majorité des hommes d’affaires de petites entreprises baisse les bras. Les taxes sont trop élevées. Les régulations qui leur sont imposées sont trop lourdes à porter. La compétition avec les cartels favorisés par le gouvernement est rude. L’instabilité monétaire est chronique. L’économie se délabre, et il n’y a que très peu d’espoir qu’elle puisse un jour rebondir.


Tant que les comportements antisociaux seront mieux récompensés que les comportements bénéfiques à la société, les choses ne pourront pas être améliorées. La situation pourrait durer encore longtemps. Au XVIIe siècle, en Espagne, le gouvernement mit tout en œuvre pour rendre la vie des marchands et fabricants impossible, dans le même temps que la classe parasite qu’était celle des aristocrates, des militaires et des employés du gouvernement ne cessait de s’enrichir. Les marchands payaient de très importantes sommes d’argent au gouvernement afin de devenir de petits aristocrates, apprenaient les bonnes manières de la cour afin d’en obtenir les faveurs et d’abandonner leur vie misérable d’entrepreneur. Les travailleurs se sont volontairement placés sous la protection du gouvernement. Les parasites finirent ensuite par dévorer leur hôte, et l’empire tout entier s’effondra.


Le déclin de l’Espagne se poursuivit durant plus d’un siècle jusqu’à ce qu’en 1701, le petit-fils du roi Louis XIV, qui ne parlait pas un mot d’Espagnol, soit couronné roi d’Espagne. Il nomma des conseillers Français qui l’aidèrent à mettre fin à la corruption et réformèrent l’administration de l’Espagne sur le modèle de la France. L’Espagne finit par se rétablir.


Il fut un temps, l’Empire d’Espagne était le plus grand des Empires. Il s’étendait de la Californie aux Philippines. Aujourd’hui, cinq siècles après son apogée, l’Espagne n’est plus que le lieu de vacances privilégié des Allemands et des Anglais – jusqu’à ce que son taux de chômage et son défaut à venir ne viennent à compromettre ce dernier attrait.


Aujourd’hui, les conservateurs Américains s’acharnent trop à conserver le statuquo, malgré sa décrépitude et la corruption qui y règne. Les libéraux ne semblent pas capables de s’exprimer sur ce qu’il se passe, et s’en sont retournés aux platitudes d’antan dignes de dessins animés satiriques.


Certains pensent que nous faisons face à une ‘crise du capitalisme’. Selon moi, la crise dont nous souffrons provient d’un manque de capitalisme, selon la définition qu’en a donné Adam Smith. La tendance est aujourd’hui au vol et au parasitisme, et non à la contribution à la société par le biais de la production de biens et services qui lui sont utiles. Il n’y a pas besoin de réfléchir longtemps pour avoir une idée sur la manière dont tout ceci se terminera.

 

 

 

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Nathan Lewis est l'auteur de Gold: the Once and Future Money, publié par Agora Publishing et J Wiley. Il est le directeur de Kiku Capital Management.
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