La phase ultime de la
crise qui a commencé en 2008 sera amorcée lorsque la confiance en les banques
centrales aura complètement disparu.
La reprise des actions
qui a commencé en 2009 a été liée aux interventions des banques centrales.
Qu’il s’agisse de baisses des taux d’intérêt, de création monétaire, d’achats
d’obligations ou de promesses d’intervention, la Fed et les autres banques
centrales ont fait tout en leur pouvoir pour influencer les actions à la
hausse.
En conséquence, à
l’heure actuelle, plus de 90% de l’action des prix sur le marché repose sur
la perception des investisseurs de ce que les banques centrales pourraient
mettre en œuvre… et non sur les lois fondamentales. Par exemple, si de
mauvaises performances économiques sont annoncées, le marché tend à croire
que la Fed imprimera davantage de monnaie.
Ce ne sont pas les lois
fondamentales, mais les interventions des banques centrales, qui influencent
les actions.
Ceci pose un certain
nombre de problèmes, comme par exemple le fait que les banques centrales
mentent ouvertement au sujet de ce qu’elles mettent en œuvre. Prenez par
exemple les récentes révélations concernant la déclaration de Mario Draghi
selon laquelle la BCE fera tout le nécessaire pour sauver l’Union européenne.
Geithner: La situation s’est de nouveau
détériorée pendant l’été, ce qui l’a poussé à annoncer au mois d’août, alors
qu’il était à Londres pour participer à une réunion avec des banquiers et
hedge funds, quelque chose que je n’oserais répéter. A l’époque, la
communauté des hedge funds pensait l’Europe finie. Je me souviens qu’il m’en
ait parlé plus tard, parce qu’il était alarmé par cette idée et a décidé
d’ajouter à ses remarques, d’annoncer qu’il ferait tout le nécessaire.
Ridicule.
Interviewer: Etait-ce juste impromptu ?
Geithner: Absolument. Je suis allé voir
Draghi qui, à ce moment-là, n’avait aucun plan. C’est pourquoi il a fait
cette déclaration insensée. Mais ils ne l’ont pas laissée passer.
http://blogs.ft.com/brusselsblog/2014/11/11/d...geithner-files/
L’ancien secrétaire
américain du Trésor, Timothy Greithner, déclare ici ouvertement que Mario
Draghi n’avait aucun plan et s’est simplement contenté de bluffer en
déclarant que la BCE ferait tout le nécessaire.
Draghi a non-seulement
menti, il a menti dans le sens où la BCE ne pourrait jamais faire tout le
nécessaire. Les politiques de transactions monétaires directes dont il a
parlé sont en réalité illégale au regard de la loi européenne. Il ne pouvait
rien faire à l’époque, et il ne pourra rien faire aujourd’hui.
Et pourtant, les actions
européennes ont recommencé à grimper, les rendements des obligations européennes
ont chuté, et le monde a proclamé la crise européenne terminée… tout ça sur
le dos d’un mensonge.
Et si vous pensez que
Draghi est unique en son genre parmi les banquiers centraux, réfléchissez-y
encore. Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a accru le
programme de QE de sa banque, non pas pour bénéficier à l’économie de son
pays, mais pour que les prévisions de ses collègues puissent mieux
correspondre aux siennes.
Pour dire les choses
simplement, ceux qui sont supposés maintenir en place le système financier
ont menti ouvertement et dépensé de l’argent simplement pour satisfaire leur
égo. Les conséquences n’en ont pas encore été ressenties, mais les graines de
la prochaine crise ont été semées.
La prochaine fois que
les choses tourneront mal, le monde maintiendra-t-il sa confiance en les
banques centrales ? Continuerons-nous de croire en leur
omnipotence ? Ou leur fausses-promesses n’aboutiront-elles à rien ?
Nous le découvrirons
bien assez tôt.
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