La « dédollarisation » est en marche… C’est le titre de cet article de Sputnik.
Attention, encore une fois, la dédollarisation de l’économie mondiale, même si elle est réelle, même si c’est un véritable sujet, reste un processus de très longue haleine.
Ce processus ne peut pas être brutal pour la simple raison que ceux qui détiennent du dollar sont ceux-là même qui voudraient dédollariser, c’est donc un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue.
Les dangers sont très nombreux pour l’économie, mais il ne me semble pas que ce soit sur ce sujet qu’ils soient le plus importants.
De nombreux pays ne veulent plus dépendre du dollar comme ils l’ont fait pendant des décennies.
La Chine, la Russie et l’Inde signent des accords permettant d’utiliser leur monnaie nationale dans le cadre du commerce bilatéral, tandis que l’Europe considère l’euro comme un actif de réserve et un moyen d’échange international.
Et si, jusque-là, la domination du dollar se maintenait, elle ne représentait pas une menace mortelle. Ce qui se produit ces derniers temps est bien plus grave, et le phénomène porte même un nom sinistre : la dédollarisation.
La Chine, de plus en plus soutenue par la Russie, entreprend des démarches déterminées pour créer une alternative très viable à la tyrannie du dollar américain dans le monde de la finance et le commerce international. « Wall Street et Washington ne sont pas surpris mais sont incapables de s’y opposer », écrit l’économiste américain Frederick William Engdahl.
Jusqu’à récemment, Washington et Wall Street pouvaient imprimer indéfiniment des dollars, qui n’étaient soutenus par rien d’autres que des chasseurs F-16 et des chars Abrams. La Chine, la Russie et les autres détenteurs d’obligations en dollars finançaient les guerres américaines dirigées contre eux en rachetant la dette des USA. Ils avaient alors peu d’alternatives réelles.
À présent, ironie du sort, les deux pays qui ont prolongé la vie du dollar après 1989 (la Chine et la Russie) dévoilent que la majorité craint la création d’une monnaie internationale viable basée sur l’or et, éventuellement, de plusieurs monnaies similaires capables d’atténuer l’hégémonie actuelle du dollar.
Ces dernières années, la Russie et la Chine ont acheté d’importantes quantités d’or — essentiellement pour remplir les réserves de change de leur banque centrale constituées, sinon, de dollars ou d’euros. Et on ignorait la profondeur de la stratégie qu’elles avaient mise en place en créant simplement une confiance dans les monnaies sur fond de sanctions économiques croissantes et de disposition belliqueuse de Washington à une guerre commerciale.
Pékin et Moscou, se joignant à leurs principaux partenaires des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et aux partenaires des pays eurasiatiques de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), comptent achever la création d’une nouvelle alternative monétaire au dollar.
À l’heure actuelle, hormis ses membres fondateurs — la Chine et la Russie —, l’OCS compte parmi ses membres à part entière le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, et depuis peu, l’Inde et le Pakistan. Cela représente plus de 3 milliards d’habitants, soit environ 42 % de la population mondiale unie par une coopération économique et politique pacifique.
Sans oublier l’Amérique latine où la situation relative à l’abandon du dollar évolue rapidement.
Confirmant les avertissements du président Nicolas Maduro suite aux récentes sanctions américaines, The Wall Street Journal rapporte que le Venezuela a officiellement cessé d’accepter les dollars américains en tant que moyen de paiement pour les exportations de pétrole brut.