Les données publiées aujourd’hui par
le Conseil Mondial de l’Or (section de recherche GoldCore) concernant
l’évolution de la demande d’investissements en or pour le
troisième quart de l’année 2011 démontrent que les
demandes provenant des investisseurs et des banques centrales ont
été les deux éléments principaux de la demande
totale en or sur cette période. La demande en or augmentait pour le
troisième quart de 2011 de plus de 6% par rapport à l’an
dernier jusqu’à atteindre 1053,9 tonnes, la demande en
investissement ayant connu une augmentation notoire de 33% par rapport
à 2010, jusqu’à atteindre 468,1 tonnes.
Tous les marchés ont rencontré une
croissance de la demande en barres et pièces d’or. La demande
d’investissement en or augmentait en Europe de 135%, du fait du
renforcement de la crise de la dette dans cette région du monde.
390,5 des 468,1 tonnes que représente la demande
d’investissement en or concernent des barres et pièces
d’or physiques.
La demande d’investissement en ETF était de
77 tonnes, 50% de cette demande provenant de particuliers et
d’institutions européennes.
L’augmentation de la demande totale en investissements
a un caractère quelque peu impressionnant, du fait même de la
hausse du prix de l’or sur cette période et de la correction de
ce dernier au cours du mois de septembre. Elle n’a cependant rien de
surprenant, considérant l’état actuel de
l’économie globale.
Un changement important sur le marché de l’or
consiste en la hausse de la demande des banques centrales, ayant
augmenté de 556% jusqu’à atteindre 148,4 tonnes par
rapport aux 22,6 tonnes de l’an dernier. Au cours de ces 15
dernières années, les ventes annuelles d’or des banques
centrales s’élevaient à environ 400 tonnes.
Le Conseil Mondial de l’Or ne parvient à
identifier que de 40 à 50 des 148,4 tonnes que représente la
demande des banques centrales pour ce troisième quart de 2011.
Il note que ‘des achats importants auraient
été faits par un certain nombre de banques centrales, ce qui ne
peut pour le moment pas être prouvé du fait de la
confidentialité à laquelle ces dernières sont contraintes’.
Les banques centrales ne sont en effet pas dans l’obligation d’enregistrer
immédiatement leurs achats d’or.
Marcus Grubb, du Conseil Mondial
de l’Or, déclarait lors d’un entretien avec Bloomsberg qu’il ne possédait encore aucune
indication quant à l’identité des banques centrales
acheteuses, mais qu’il pourrait s’agir de banques centrales de
pays créditeurs tels que des pays d’Amérique latine,
d’Asie centrale ou du Moyen-Orient.
Le fait que les banques centrales aient acheté 100
tonnes d’or de plus que l’an dernier au cours de ce
troisième quart de 2011 ne surprend pas les analystes de GoldCore, qui s’attendaient à voir des
banques telles que la banque centrale de Chine continuer d’accumuler de
larges quantités d’or.
Les banques centrales ne déclarent pas
immédiatement leurs achats dans la mesure où cela pourrait
contribuer à la dévaluation de leurs réserves de
devises, largement composées de dollars US et d’euros, et
entraînerait une augmentation du prix à payer pour l’acquisition
de leurs nouvelles réserves d’or.
La demande en or des banques centrales est
extrêmement haussière pour le prix de l’or, et n’est
que très peu souvent reportée dans les médias
non-financiers.
Il est important de noter que la demande en bijouterie de
la Chine a surpassé celle de l’Inde – ce qui
n’était auparavant survenu qu’au cours de trois
périodes de trois mois depuis janvier 2003. La demande en or de la
Chine a également fortement augmenté au cours de ces neuf
premiers mois de 2011 par rapport à l’an dernier sur la
même période.
Il est important de noter que malgré le fait que la
demande totale d’or pour ce troisième quart de 2011,
s’affichant à 1053,9 tonnes, paraisse être une demande
importante ; elle ne représente en réalité
qu’un très faible investissement en termes de changes, puisque
la valeur totale de cette demande n’excède pas 57,7 milliards de
dollars.
La demande totale en biens d’investissement est
estimée à plus de 200 trillions de dollars. Le turnover
journalier moyen sur le marché des changes est estimé à
plus de 4 trillions de dollars. La banque russe Sberbank,
dont beaucoup d’entre vous n’ont certainement jamais entendu
parler, possède un capital de marché de 60 milliards de
dollars.
L’or demeure à l’heure actuelle un part
négligeable des investissements mondiaux, et demeure conservé
en des quantités limitées par les investisseurs, institutions
et banques centrales à l’échelle internationale.
Un rapport qui peut être trouvé ici démontre que cette situation est doucement
en train de changer.
Il est clair que les investisseurs, du fait de la
situation économique actuelle, continueront de chercher quelque
protection financière.
L’incertitude face à la situation
économique globale pourrait se renforcer au cours de ces prochaines
semaines et tout au long de l’année 2012.
Il n’est pas nécessaire de tenter
d’empêcher les investisseurs de diversifier leur portefeuille
grâce à l’or en comparant le marché actuel du
métal jaune à la bulle dont il a fait l’objet au cours
des années 1970. Ce n’est là qu’une théorie
répandue par ceux qui ne sont pas encore parvenus à comprendre
le marché de l’or.
Mark
O’Byrne
Goldcore
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