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Le 16 mai dernier, la dette
publique américaine a atteint son plafond, fixé par le
législateur aux Etats Unis. N’ayant pu obtenir du Congrès
qu’il augmente ce maximum actuellement fixé à 14.294
milliards de dollars, le Trésor US avait auparavant annoncé
être en mesure de jouer les prolongations jusqu’au 2 août
prochain, dernier délai, en stoppant certaines opérations afin
de pouvoir poursuivre ses émissions obligataires sans augmenter le
déficit net.
Histoire de permettre aux
élus démocrates et républicains, qui s’opposent
très durement sur ce sujet, de parvenir à un compromis sur un ensemble
de mesures permettant une réduction du déficit. En les adjurant
même d’y parvenir, en raison des conséquences
incalculables qu’un défaut de l’Etat fédéral
sur sa dette pourrait avoir. A cet effet, une commission
« bipartisane » de parlementaires siège sous la
présidence de Joe Biden, le
vice-président américain. Ce qui était ces dernières années pure routine –
une négociation au finish assortie à chaque fois d’un
accord de dernière minute – n’est cependant pas garanti
d’être renouvelé dans le contexte actuel.
Les
républicains à l’offensive
Le décor ne serait en
effet pas entièrement planté sans la toile de fond des
prochaines élections présidentielles, en novembre 2012
prochain. Suite aux élections de mi-mandat de novembre dernier (les
« midterms »), les
républicains sont en effet devenus majoritaires à la Chambre
des représentants et entendent désormais pousser leur avantage
afin d’empêcher à tout prix Barack Obama d’accomplir
un second mandat. La bataille politique est féroce, dans le contexte d’une
crise sociale rampante. La polarisation est extrême, certaines
composantes de l’opposition républicaine s’exprimant avec
une rare violence verbale, avec pour celle-ci le handicap de ne pas pouvoir
rassembler pour l’instant pour les primaires du parti républicain
une liste crédible de candidats potentiels à la
présidence.
Réduire le
déficit, mais comment dans ce contexte de surenchères
républicaines ? Ces derniers n’y vont pas par quatre chemins et,
fidèles à leur credo de toujours, réclament que
l’Etat poursuive sa cure d’amaigrissement, en coupant dans le
programme Medicare d’assurance-santé des plus âgées
et démunis, et en diminuant les impôts. Recette magique
garantissant selon eux une amélioration des affaires, et donc de
l’emploi. De leur côté, les démocrates
n’entendent pas toucher à Medicare et considèrent que
couper dans les dépenses ne réglera pas le problème si
les recettes fiscales ne sont pas également augmentées. Ils
proposent de supprimer les plafonnements d’impôts pour les
revenus les plus élevés institués sous
l’administration Bush, et revenir sur les avantages fiscaux
accordés aux compagnies pétrolières qui croulent sous
les bénéfices.
Il s’agit en effet de
trouver rien moins que 2.400 milliards de dollars minimum
d’économie afin de tenir jusqu’à la fin 2012 si
l’on ne veut pas augmenter la dette, le déficit devant atteindre
1.600 milliards de dollars cette année. Les positions en
présence sont diamétralement opposées et rendent difficile
de prédire une issue à des négociations qui se poursuivent
à un rythme très soutenu. Le 1er juin dernier, Barack Obama
recevait des dizaines de parlementaires républicains à la
Maison Blanche, dans une mise en scène destinée à
montrer sa bonne volonté et son écoute. Il avait auparavant mis
en garde, au cas où un accord ne pourrait pas être
trouvé : « Nous pourrions subir une récession
encore plus grave que celle que nous venons de traverser. Une crise
financière mondiale plus grave encore. » Peut-on être
certain que cet alarmisme n’était fait que de calcul ?
La fin
programmée du rêve américain
L’affrontement politique
tient le devant immédiat de la scène. Mais le pire se
présente derrière, annonçant pour qui veut
l’avouer la fin du « rêve
américain », car un ressort et ciment de la
société est brisé, quoi qu’il se passe le 2
août prochain. Une machine a été cassée, à
la réparation improbable, qui permettait de suppléer par
l’endettement la baisse des revenus des classes moyennes afin de préserver
leur niveau de vie et mode de consommation. Les innombrables saisies des
maisons et la persistance d’un niveau très élevé
de chômage illustrent la nouvelle donne.
La longue audition de Robert
Reich, ancien secrétaire d’Etat au Travail sous
l’administration Clinton et professeur à
l’université de Berkeley, qui eut lieu le 12 mai dernier devant
la commission sur la santé, l’éducation et le travail du
Sénat est à cet égard très éloquente.
Revenant sur l’histoire du pays depuis la fin de la seconde guerre
mondiale, il a montré comment s’est constitué puis a
été ensuite brisé le cercle vertueux qui a durant une
longue période assuré une croissance économique reposant
sur le plein emploi et la rémunération des ouvriers d’un
côté, l’augmentation de la production et de la
consommation de l’autre. Le tout contribuant au développement
d’une classe moyenne numériquement importante.
Il voit cette ère de
grande prospérité prendre fin en 1977, suite à la
détérioration progressive de la situation de la classe moyenne
américaine. Attribuant celle-ci à la baisse de la rémunération
du travail, amenant les femmes à travailler afin d’apporter un
second salaire et voyant les horaires de travail augmenter, tandis que les
crédits publics affectés à l’éducation,
à la santé, à l’aide des chômeurs et
à la protection sociale diminuaient et l’endettement des
ménages augmenter afin de maintenir un niveau de vie menacé. On
connaît la suite.
Des
précurseurs aux « indignés »
européens
Les Américains en font
quotidiennement l’expérience, qui constatent désormais
que l’Amérique est un pays de pauvres où vit une petite
minorité de très riches et une classe moyenne dont les moins
favorisés sont en voie de paupérisation. Avant les Portugais,
les Espagnols et les Grecs, ils ont eu leurs « indignés ».
C’était en mars dernier, à Madison, capitale du
Wisconsin. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé
durant des jours et des jours dans les rues, afin de s’opposer à
un projet de loi du nouveau gouverneur républicain de l’Etat,
qui voulait limiter les droits des syndicats des fonctionnaires, avec le
projet de réduire leurs pensions pour diminuer le déficit de
l’Etat. Car le problème du déficit public se pose aussi
au niveau local, et dans certains cas de manière cruciale. Le
marché des « munis », les obligations
émises pour se financer par les différentes autorités
locales américaines, dont les Etats, est également
atteint.
Finalement adoptée le
10 mars dans des conditions rocambolesques par les représentants
républicains de l’Etat barricadés dans le parlement,
après que les démocrates eurent quitté l’Etat pour
que le quorum ne soit pas atteint et furent recherchés par la police
pour les ramener manu militari, la loi vient d’être
annulée par un juge. Mais une démonstration de cette ampleur et
avec une telle détermination, c’est du jamais vu dans
l’histoire américaine récente ! L’affaire
n’est pas finie, non seulement parce que le gouverneur a fait appel de
la décision, mais parce que la situation financière des Etats
américains, souvent désastreuse, va inévitablement
aboutir à la mise en cause des pensions des employés de
l’Etat, enseignants, personnels de santé, pompiers et policiers,
etc.
Moins spectaculaire mais tout
aussi parlant, une candidate démocrate vient d’être
à sa grande surprise élue à la Chambre des
représentants dans une circonscription de l’Etat de New York
habituée à donner ses votes aux républicains. Pour y
parvenir, Kathy Hochul a tout simplement fait
campagne en faveur du maintien de Medicare et sur la nécessité
de maintenir les protections destinées aux personnes
âgées.
A nouveau,
la stagnation économique menace
Rien dans la conjoncture
économique américaine n’est source d’optimisme.
Selon le Département du Commerce, la croissance américaine
continue de décroître de trimestre en trimestre, passant de 3,1%
au dernier trimestre 2010 à 1,8% au premier trimestre 2011. Est
particulièrement en cause la baisse de la consommation des
ménages, le moteur de la croissance américaine. En tenant
compte de l’inflation, elle n’a progressé que de 0,1% en
avril dernier, à l’identique de mars.
Plus mal vécu encore
à Wall Street, les nouvelles inscriptions au chômage sont
reparties à la hausse, selon le Département du Travail.
Déjouant les prévisions, les embauches ont
considérablement ralenti en mai, et le taux de chômage officiel
est remonté de 0,1 point, progressant à 9,1%. Un taux
considéré par de nombreux analystes comme très
minoré par rapport celui du chômage réel. Avec un taux de
croissance de 2,2% sur les quatre derniers trimestres, il ne peut en tout
état de cause pas être résorbé.
Enfin, après avoir
connu un plateau, le prix de l’immobilier est reparti à la
baisse, pour retrouver aujourd’hui son niveau de 2002. Quant au
marché immobilier commercial (grandes surfaces commerciales,
hôtels, etc.), il rencontre également de grandes difficultés,
annoncées pour s’aggraver l’an prochain. Le fonds
d’investissement Whitehall, filiale de Goldman Sachs, vient ainsi de
restructurer la dette d’un de ses plus gros portefeuilles
hôteliers grâce à un apport de l’Abu Dhabi Investment Authority, le fonds
souverain de l’Emirat. Ce n’est que le début d’une
longue série de refinancements qui s’annonce.
Le spectre d’un
« double dip » – une
rechute de la croissance qui était repartie – avait
été évacué, mais il réapparaît et la
bourse en fait à nouveau les frais après avoir connu une
embellie du à l’abondance des
liquidités distribuées par la Federal
Reserve.
Dans sa causerie hebdomadaire
du samedi à la radio et à la télévision, Barack
Obama a reconnu que l’économie devait affronter « de
forts vents contraires ». dont l’origine serait selon lui
à trouver dans le prix élevé de l’essence, le
séisme au Japon et la situation financière
européenne… N’ayant pas de remèdes à
proposer pour les contrarier, il a faute de mieux terminé par une
péroraison : « Nous sommes un peuple qui n’abandonne
pas, nous faisons de grandes choses, nous façonnons nos
destinées. Et je suis persuadé que si nous conservons cette
état d’esprit, le meilleur est devant nous ».
La dette sur
la corde raide
Les milieux financiers
américains ont publiquement fait part de leur profonde
inquiétude à propos de la perspective d’un défaut
sur la dette. Fait sans précédent, le Comité consultatif
du Trésor pour les questions d’emprunt (TBAC), qui regroupe les
dirigeants des principales mégabanques et
fonds d’investissement intervenant sur le marché de la dette, a
pris sa plume pour écrire à Tim Geithner,
le secrétaire d’Etat au Trésor. « Les risques
qu’un défaut de paiement ferait peser à long terme sont
si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond
de la dette est susceptible d’avoir des conséquences
négatives sur les marchés, bien avant que le dit défaut
ne se produise réellement ». Précisant en mettant
les points sur « i » que cela pourrait
déclencher « une autre crise financière catastrophique,
après celle de 2007-2009 dont le monde ne s’est pas encore
remis ».
Avant même la date
butoir redoutée du 2 août prochain, la fin du mois de juin est
attendue par les analystes financiers américains. Vient en effet
à cette date à échéance le programme de la Federal Reserve d’« assouplissement
quantitatif », lui ayant permis par le biais d’une
création monétaire intense (la planche à billet)
d’acheter pour 600 milliards de dollars d’obligations publiques
américaines et de maintenir les taux de celles-ci à un faible
niveau.
Que va-t-il alors se passer
sur le marché obligataire ? A quel taux le Trésor va-t-il
placer ensuite ses émissions, leur principal acheteur faisant
défaut, s’il ne relance pas un nouveau programme d’achat ?
A l’occasion d’une audition devant le Sénat, Tim Geithner a affecté une
sérénité toute professionnelle : « Le
monde – a-t-il affirmé – perçoit toujours les
Etats-Unis et le système politique américain comme étant
à la hauteur pour faire aboutir des réformes, renforcer
l’économie et revenir à une situation budgétaire
plus viable. » Ajoutant, pour remporter
l’adhésion : « Si vous regardez le coût
auquel nous empruntons aujourd’hui, vous voyez qu’il y a toujours
une confiance énorme dans le monde dans la capacité de ce
système politique ».
Les analystes financiers, tout
en reconnaissant l’absence de tension actuelle sur le marché,
sont plus perplexes. L’arrêt des achats de la Federal
Reserve et de la distribution abondante de liquidités pourrait
créer des situations de retournement rapide sur les marchés des
actions et des matières premières, et affecter également
le crédit. Mais si, de surcroît, les acheteurs américains
de la dette se mettaient à la bouder – comme le principal
d’entre eux, le fonds d’investissement Pimco,
a annoncé le faire – une augmentation des taux obligataires et
du coût de la dette deviendrait inévitable. La conjonction
d’une telle situation avec un défaut sur cette dernière,
au cas où aucun accord ne serait possible au Congrès, pourrait
créer un véritable séisme.
Dans l’immédiat,
les investisseurs ont réagi différemment, prenant à
contre-pied ceux qui ont cru devoir anticiper une hausse des taux
obligataires et la baisse correspondante de leur valeur faciale.
Réagissant au tir groupé d’exécrables nouvelles
économiques qui vient d’intervenir, ils se sont malgré
tout réfugiés sur le marché de la dette obligataire,
aboutissant à son soutien. Entre deux maux, il faut choisir le
moindre.
Les pressions sont fortes sur
la Federal Reserve pour que ne soit pas lancé
un nouveau programme d’« assouplissement
quantitatif » avec pour objet de poursuivre les achats
d’obligations du Trésor. La tentation est grande pour ses
dirigeants de renvoyer la balle au gouvernement, à la manière
de la Banque Centrale Européenne qui multiplie les pressions pour que
les gouvernements multiplient les mesures de réduction des
déficits publics. Ben Bernanke, son
président, paraît même y avoir succombé, au nom de
la lutte contre l’inflation qu’une relance de la planche à
billet pourrait favoriser et dont les milieux d’affaire ne veulent
à aucun prix, car elle éroderait leurs avoirs. Mais ce
n’est peut-être que partie remise, si le ralentissement
économique se confirme et se poursuit. Plus souterraine, une autre
bataille non moins décisive se poursuit parallèlement à
celle qui se déroule au Congrès.
Il n’y
a plus d’échappatoire
Le relèvement in
extremis du plafond de la dette, à la faveur d’un compromis sans
lendemain entre les démocrates et les républicains, ainsi que
l’attentisme de la Federal Reserve sont
l’hypothèse la plus probable, car elle permettait de
différer encore des choix douloureux de tous côtés. Pour
définir sa ligne de conduite, la Federal
Reserve est ballottée entre le risque de l’inflation et celui de
la stagnation. Si les deux devaient intervenir simultanément, les
Etats-Unis entreraient en stagflation, suivant en cela les Britanniques qui
semblent s’y diriger.
Au
delà de la
bataille permanente à propos de la réduction du déficit
budgétaire qui va se poursuivre ces prochains mois,
l’évolution de la structure de la dette est une donnée
alarmante. La maturité moyenne de la dette se raccourcit, rendant
celle-ci plus sensible à une augmentation des taux, car devant plus
vite être « roulée »,
c’est à dire refinancée par de nouvelles
émissions. Une rapide augmentation du service de la dette pourrait
être à la clé, pesant encore plus sur le budget de
l’Etat alors qu’il faut déjà réduire son
déficit.
Depuis le temps qu’il
est annoncé que les Etats-Unis ne pourront pas éternellement
accroître leur gigantesque dette publique, l’administration
américaine est sans conteste arrivée au moment où elle
ne peut plus désormais tergiverser indéfiniment. Ne pas
réduire le déficit reviendra à prendre le risque
d’accélérer brutalement une chute du dollar qui
contribuerait à précipiter une réforme du système
monétaire international que les Etats-Unis veulent repousser au plus
tard possible, car elle sanctionnerait la fin du statut
privilégié du dollar et la possibilité de financer
à bas prix leur déficit. S’y résoudre,
malgré la difficulté de l’exercice et le contexte
politique qui ne s’y prête guère, ce sera
reconnaître sans attendre et sans plus de manières la fin du rêve
américain et sanctionner le déclin irréversible de la
première puissance mondiale.
Il n’y a plus
d’échappatoire. Aucun de ces deux choix possibles n’est
exaltant, les deux sont porteurs d’une accentuation de la crise sociale
et de la dégringolade des classes moyennes. Seule la Federal Reserve pourrait retarder ce choix en relançant
la planche à billet, mais à quel prix ? L’inflation
n’est plus une solution acceptable pour un monde financier qui en
serait la première victime et en craint les effets, ni pour tous les
détenteurs d’avoirs en dollars, car le
pouvoir d’achat de ceux-ci seraient rogné.
Publique et
privée, la crise de la dette est mondiale
Aux Etats-Unis comme en
Europe, la crise de la dette publique rejoint celle de la dette
privée. Les deux s’additionnent et ne font qu’une en
raison de leur étroite interconnexion, expression d’un
système au bout de son rouleau. L’accroissement brutal de la
dette publique ayant comme principale origine les effets de sa crise,
débutée en 2007 et dont il ne parvient pas à sortir.
L’hypertrophie du système financier le condamne sans rémission,
car cette dette gigantesque sur laquelle il est bâti n’est ni
remboursable ni extensible à l’envi et crée une grande
instabilité structurelle, telle une pyramide reposant sur sa pointe.
La Federal
Reserve a acheté 2.000 milliards de dollars de bons du Trésor
et d’obligations hypothécaires, sans compter celles dont Fannie
Mae et Freddie Mac sont gorgées. Jusqu’où est-il possible
de ne pas aller ? L’agence de notation Moody’s vient de frapper
deux des trois coups. Dans un premier temps, elle a menacé
d’abaisser la note des trois principales banques américaines
– Citigroup, Bank of America et Wells Fargo
– car elles risquent selon elle de ne plus bénéficier
dans l’avenir d’un même soutien du gouvernement. Dans un
second, elle a annoncé « placer la dette de l’Etat
fédéral américain sous surveillance, en vue d’un
éventuel abaissement en cas d’absence de progrès sur le
relèvement du plafond de la dette dans les semaines à
venir ». Les banques centrales, heureusement pour elles, ne sont
pas soumises à la notation…
Ce qui est en cause aux
Etats-Unis et déborde de ses frontières, c’est
l’affaiblissement du dollar et des obligations d’Etat, car
celles-ci sont l’actif refuge par excellence du système
financier, le collatéral de dernier ressort. Ne plus pouvoir compter
sur celles-ci comme pilier, c’est perdre un point d’appui que
rien ne peut remplacer, aboutissant à déséquilibrer
encore l’ensemble du système.
La dette US est
américaine par ses causes et mondiale par ses effets.
[Depuis que cet article a
été rédigé, l'agence de notation
financière Fitch a écrit dans un
rapport: "Dans le cas hautement improbable où le Trésor
manquerait un remboursement de principal ou un règlement
d'intérêts sur une de ses obligations notées, cette
défaillance sera reconnue par un abaissement de la note de
l'émission touchée de AAA à B+". B+ est la note que
l'agence attribue actuellement à la Grèce.
Ce n'est que "si la
défaillance persiste ou rend 'improductive' une part importante des
obligations du Trésor que la note de solvabilité des Etats-Unis
serait abaissée de AAA à 'défaillance limitée'
(RD)". Cela arriverait dans le cas où le Trésor
n'honorerait pas le 15 août prochain "25 milliards de dollars de
paiements d'intérêts sur un montant nominal d'obligations du
Trésor de plus de 1.000 milliards de dollars" représentant
environ 10% de la dette publique américaine.
Moody's a de son
côté annoncé qu'elle commencerait à envisager
d'abaisser la note de solvabilité des Etats-Unis faute d'un accord de
relèvement du plafond de la dette "dans les semaines à
venir".]
Billet
rédigé par François Leclerc
Paul Jorion
(*) Un «
article presslib’ » est libre de
reproduction en tout ou en partie à condition que le présent
alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion
est un « journaliste presslib’ »
qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions.
Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui
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