Article de Zero Hedge, publié le 18 août 2016 :
« Hier, dans les notes du comité de la Fed, un aveu saisissant est apparu : « plusieurs participants ont exprimé des craintes à propos de la période étendue de taux bas qui risque d’augmenter l’encouragement des investisseurs à rechercher le rendement, ce qui pourrait mener à des mauvaises allocations de capital et à une évaluation erronée du risque, avec d’éventuelles conséquences adverses pour la stabilité financière ». À ce propos, le stratégiste en chef crédit de Bank of America Hans Mikkelsen propose une réplique amusante :
« Nous sommes d’accord. Cependant, vu que nous sommes toujours à portée d’une phase de rendement, nous restons optimistes sur les écarts de rendement des obligations d’entreprises de haute qualité. »
Autrement dit, il y a une bulle. Tout le monde, même la Fed, le sait, comme une enquête récente de Bank of America l’a révélé. Mais tout le monde poursuit ses achats, tout bêtement car il n’y a pas d’autre alternative. Mais qui achète quoi, et pour combien ?
En réponse à la première question, Mikkelsen note que le marché obligataire corporate (obligations de haute qualité) a plus que doublé en taille depuis la crise financière. En effet, comme le montre le graphique ci-dessus, depuis la crise financière les obligations de sociétés solides ont grimpé, passant de plus de 2 trillions de dollars à un peu moins de 6 trillions de dollars.
Et concernant l’identité des acheteurs « de toute cette dette », la réponse est surprenante : il s’agit principalement d’investisseurs particuliers et étrangers.
« Durant les années 2010-2013, la baisse des taux orchestrée par la Fed et les QE ont poussé les investisseurs individuels vers le marché obligataire d’entreprise. Puis, grâce à l’aide des banques centrales étrangères, les investisseurs étrangers sont entrés dans la danse. (…) »
Durant la bulle du crédit de 2006, ce furent principalement les investisseurs individuels (qui s’étaient précipité sur l’immobilier parce que comme Bernanke l’avait promis, l’immobilier ne baisse pas et ne baissera probablement jamais) qui se firent massacrer, ainsi que les gestionnaires étrangers qui avaient acheté tous les CDO, DCO et autres acronymes toxiques : ce furent eux qui se firent lessiver les premiers. Vu la bulle de crédit qui a empiré aujourd’hui, et qui ironiquement a été exploitée pour financer des rachats d’actions records, pousser à la hausse les marchés actions et faire exploser les bonus des dirigeants, ce sont à nouveau les mêmes victimes qui se feront rincer lorsque la prochaine bulle obligataire explosera. Gardez un œil sur la hausse des taux pour anticiper cet événement. »