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La vidéo
ci-dessous pourra peut-être vous aider à comprendre certaines des demandes
les plus obtuses de la Troïka concernant la Grèce.
Elle est
certes un peu dépassée, mais le mécanisme d’endettement qu’elle décrit
demeure largement inchangé aujourd’hui. Un premier développement a été la
création d’une expérience baptisée Union européenne, et l’établissement de
ses objectifs. Nous pourrions aussi observer les guerres d’
« intervention préventive » et les « révolutions de
couleur » qui mettent en place des régimes fantoches en tant qu’exemples
de la spoliation économique contemporaine.
Depuis
les petits pays du Tiers-Monde, les candidats du péonage de la dette sont
devenus les petits pays d’Occident, les nations périphériques les plus
vulnérables.
Même les
populations domestiques des puissances monétaires que sont les Etats-Unis,
l’Allemagne et le Royaume-Uni, ressentent aujourd’hui la morsure de la
financiarisation, de l’imposition de l’endettement au travers des crises, et
de l’austérité. Ce qui ne se passait autrefois qu’en Amérique du Sud et en
Afrique se passe désormais à Jefferson County Alabama. Des fonctionnaires
corrompus imposent aux contribuables des dettes colossales liées à des
projets contre-productifs et trop chers.
Dans ces
cas précis, il serait injuste de blâmer des nations entières, les
gouvernements dans leur ensemble ou des groupes entiers de corporations –
bien qu’ils aient avancé, parfois volontairement, tels des somnambules vers
l’abysse. Dans la plupart des cas, une petite poignée d’escrocs abusent et
corrompent chaque organisation, chaque forme du gouvernement et de la loi
afin de parvenir à ses ambitions privées, en ayant souvent recours à des
formes variées d’intimidation et de récompense. Rien de nouveau sous le
soleil.
Et puis
il y a le pillage des masses, rendu possible par la plus récente crise
financière et par le refinancement de banques en péril. Si le peuple
n’accepte pas volontairement les chaines de l’endettement, elles lui sont
imposées indirectement, et les fonds sont redistribués aux plus puissants qui
les utilisent à l’encontre de ceux-là même qui portent le plus lourd fardeau,
tout en leur parlant de valeurs et d’économie. Un jeu véritablement
diabolique.
Le TTP
et le TTIP s’inscrivent dans cet effort d’expansion des obligations
financières, de la dette et du contrôle. Vous vous demandez peut-être
pourquoi la Chambre des Républicains, qui s’est opposée au président actuel à
maintes occasions, bloquant des nominés et établissant des sondages factices
pour critiquer un système de santé né de sa propre idéologie et d’abord mis
en place par son propre candidat présidentiel, s’allie soudainement à la plus
importante législation du Président, malgré l’opposition de son propre parti.
Pourquoi ce retournement de veston ?
La
prochaine étape, une fois que la Grèce aura été maitrisée, sera d’élargir ce
modèle à d’autres pays, à des pays plus larges. Et de redoubler l’austérité
chez soi sous couvert de la prochaine crise financière en éliminant le rôle de
l’argent liquide en tant que valeur refuge et lançant une première série de
bail-ins digitaux. On ne nous posera même pas la question. Comme si cela
aurait changé quoi que ce soit.
Les
corporatistes et étatistes haïssent l’or et l’argent. C’est pourquoi ils sont
le point central des guerres des monnaies. Ils apportent un contrepoids face
à leur pouvoir monétaire. Ils disent des vérités qu’il ne fait pas bon
entendre. Ils sont pour le reste du monde une valeur refuge et une
alternative, aux côtés de toutes les autres tentatives de détrôner le FMI et
la Banque mondiale.
Quand
vous dîtes que les Philippines l’ont mérité, que l’Islande l’a mérité, que
l’Irlande l’a mérité, que l’Afrique le mérite, que Jefferson
County l’a mérité, que Detroit l’a mérité et que la Grèce le mérite
aujourd’hui, gardez à l’esprit que d’autres pourraient bientôt penser que
vous l’avez mérité, parce que vous vous êtes contenté de rester là sans rien
faire.
Quand
ils en auront fini avec les autres, qui penserez-vous qu’ils viendront
chercher ensuite ? Si vous voulez que l’injustice prenne fin, si vous
voulez vraiment que nous ne voyions « plus jamais ça », il vous
faut vous lever aujourd’hui et prendre la défense des plus vulnérables.
Les
tueurs à gages économiques ont aiguisé leur lame sur le dos des plus pauvres,
et se rapprochent aujourd’hui de vous à la recherche de nouveaux terrains de
chasse et de meilleures proies. Il n’y a rien de nouveau ou de moderne dans
tout ça. Il n’y a que le nom qui change.
C’est
une pratique aussi ancienne que Babylone, aussi diabolique que le péché. Elle
est le pouvoir de ténèbres de notre monde, la méchanceté spirituelle des
puissants. La différence, c’est que tout ça ne se produit pas dans le passé,
ou dans un livre, mais ici et maintenant.
« Les
pouvoirs économiques continuent de justifier un système global dont la
priorité tend à être offerte à la spéculation et à la poursuite de gains
financiers. En conséquence, tout ce qui est fragile, comme l’environnement,
se retrouve sans défense devant les intérêts des marchés déifiés, qui
deviennent la seule loi sur Terre. »
Vous
trouverez plus d’informations quant aux applications contemporaines de ces
méthodes dans The
IMF's 'Tough Choices' On Greece, par Jamie Galbraith, que je vous
recommande grandement.
« Les pilleurs de notre
monde, lorsqu’il ne reste plus rien sur les terres désolées par leur vol
injustifié, s’en vont au-delà des mers. Les richesses des autres régions
excitent leur avarice et le soif de pouvoir. Rien, depuis l’endroit où le
Soleil se lève jusque là où il se couche, n’est suffisant à
leurs yeux. Parmi tous les autres, eux seuls sont capables d’attaquer les
pauvres comme les riches.
Ils appellent un Empire le vol, le viol et le massacre ; et
les déserts qu’ils laissent derrière eux la paix ».
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