La promesse d’établir un QE
plus large et plus efficace faite ce matin par le directeur de la BCE,
Mario Draghi, n’aurait dû surprendre personne. Le fait est que la zone euro
commence à se désagréger, et que le dernier outil qui puisse encore permettre
de repousser l’inévitable est l’assouplissement quantitatif. Comme le montre
le graphique suivant, l’euro est en déclin depuis 2008, et sa chute a
récemment accéléré.
Et une dévaluation plus
importante encore nous attend. La seule solution qui puisse encore permettre
à l’Italie, à la Grèce et potentiellement à la France de rester sur pieds est
de dévaluer leur devise par rapport à celles de leurs partenaires
commerciaux, ce qui faciliterait la vente de produits domestiques à l’étranger.
Quand cela se produira, le nouveau taux de change de l’euro avec le dollar ne
cessera plus de faire la une, mais ne sera que la première étape d’un voyage
vers des chiffres plus petits encore. Si tant est que le système financier ne
s’effondre pas avant.
Que devraient faire les
épargnants européens ? Leurs comptes bancaires en euros ont généré un
déclin de 30% de leur pouvoir d’achat réel depuis le début de la « reprise »,
ce qui pour les Européens fait bien plus que neutraliser les bénéfices commerciaux
offerts par une devise moins chère (d’où les récentes troubles politiques).
Les espèces ne sont clairement pas le meilleur moyen de protéger du capital.
L’or est, quant à lui, propre à
ce genre de situation. Au cours de ces dix dernières années, il a plus ou
moins doublé en termes d’euros. La différence entre une perte de 30% et un
gain de 100% n’est pas ignorée par ceux qui souffrent de la situation.
Attendez-vous donc à voir grimper la demande en or de l’Europe.
La même chose se passe en Chine,
dont la devise poursuit son déclin et a désormais atteint un record à la
baisse à plusieurs années contre le dollar.
La différence, c’est que de
nombreux Chinois semblent avoir compris ce qui se passe, et accumulent de l’or
depuis maintenant dix ans. La conséquence : la dévaluation de leur
devise améliore la situation financière du grand nombre de citoyens
propriétaires d’or.
Pour les Américains, deux leçons
sont à retenir ici :
1) Parce que les Etats-Unis
commettent les mêmes erreurs que l’Europe et la Chine – ils empruntent plus
qu’ils ne le devraient et couvrent le tout grâce aux taux d’intérêt proches
de zéro et à une création monétaire agressive – le dollar ne demeurera plus
très longtemps la dernière devise majeure à voir sa valeur grimper. Les
Etats-Unis se trouveront bientôt forcés de dévaluer, et la guerre des
monnaies passera à un stade bien plus dangereux.
2) Quand ce que j’ai décrit plus
haut se produira, le prix de l’or en dollars grimpera, comme il le fait
aujourd’hui en termes de yuans. Les épargnants américains devront faire un
choix : suivre les Européens et leurs comptes bancaires dévalués, ou les
Chinois et leurs piles d’or qui valent chaque jour de plus en plus.