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La fabrication de la « petite monnaie » rattrapée par l’inflation

IMG Auteur
Published : August 19th, 2013
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La situation paraît paradoxale et n’a probablement pas été anticipée quand les gouvernements ont coupé – les uns après les autres – le lien entre leurs monnaies et l’or. Le dollar fut le dernier à subir ce sort, avec la fameuse décision de Nixon de fermer le « gold window » au début des années 1970.


Il n’est pas un secret que les banquiers centraux ont fait tourner la « planche à billets » depuis cette époque-là. Conséquence logique : les monnaies-papier ont perdu une grande partie de leur pouvoir d’achat.


Mais le point intéressant est ailleurs. Car c’est la fabrication de la « petite monnaie » qui s’avère être une « victime collatérale » de cette inflation et de l’augmentation des prix qui s’en suit.


En effet, les coûts de productions et de mise en circulation des pièces de monnaie – sous forme de matières premières en métal, énergie, équipement, main-d’œuvre, etc. – libellées en euros ou en dollars, finissent dans plusieurs cas par dépasser la valeur nominale marquée sur les pièces de monnaie.


Parfois le décalage entre les deux est tel que la valeur du métal seul, si on les fait fondre, devient supérieure à cette valeur nominale. La forte inflation des années 1970 a ainsi poussé la Monnaie américaine à remplacer en 1982 les pièces de un cent en cuivre (copper pennies) par des pièces en zinc pour limiter les coûts.


Quarante ans de création monétaire inflationniste plus tard, la valeur « intrinsèque » des copper pennies est ainsi plus de deux fois supérieure à la valeur nominale affichée sur le cent lui-même. Il existe ainsi des sites qui permettent de suivre le cours de cette valeur intrinsèque au jour le jour ; d’autres sites fournissent des astuces pour se constituer un petit stock en cherchant les rares copper pennies encore en circulation, certes en guise de hobby, mais qui pourrait s’avérer utile en cas d’inflation galopante.


Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le cent actuel en zinc, ainsi que le nickel (pièce de 5 cents), subissent le même sort à cause de l’inflation qui se poursuit. Si la valeur du métal qui les constitue reste pour l’instant inférieure à leur valeur nominale, leurs coûts de production et de mise en circulation ont été en 2012 respectivement de 2 cents et de 10 cents l’unité, soit le double de la valeur affichée. Pour les « battre » et les mettre sur le « marché », la US Mint (i.e., la Monnaie américaine) et le Trésor public ont ainsi perdu 109 millions de dollars en 2012. Entre 2006 et 2012, cette perte de « seigneuriage » représente près d’un demi-milliard de dollars (470 millions pour être précis – voir Figure 1).



Figure 1 : Pertes liées à la fabrication et mise en circulation des pièces de 1 cents (penny) et de 5 cents (nickel), 2006-2012




Source : US Mint, 2013.


Le même phénomène frappe la fabrication de piécettes en euros. À cet égard, la Commission européenne a lancé en mai dernier une réflexion concernant le futur des pièces de un et de deux centimes, l’une des options consistant tout simplement à les retirer complètement de la circulation. Pourquoi ? À cause là aussi, comme le précise le communiqué de presse de Bruxelles, des pertes qu’elles occasionnent et qui s’élèvent à 1,4 milliards d’euros depuis 2002.


Tout comme la Fed, la BCE poursuit sa politique de création de nouvelle monnaie inflationniste érodant de plus en plus le pouvoir d’achat de nos économies, une inflation qui rattrape inévitablement aussi la fabrication de la « petite monnaie ». À l’image des copper pennies, les piécettes métalliques des centimes d’euros risquent sans doute de faire aussi un jour la joie des collectionneurs.

 

 

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Valentin Petkantchin détient un doctorat ès sciences économiques et est diplômé du Magistère média et formation économique de l’Université d’Aix-Marseille III. Il a été chercheur au Centre d’analyse économique et enseignant d’économie au sein de cette même université. Entre 2004 et 2006, il a été le directeur de la recherche de l’Institut économique de Montréal. Il est l’auteur d’un livre sur l’histoire de la pensée économique et l’œuvre d’Adam Smith, intitulé Les sentiments moraux font la richesse des nations. Il est actuellement chercheur à l’Institut économique Molinari et analyste à la société de gestion Overlord France Finance.
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la monnaie couterait trop chere , tients tiens , c'est trop drole ca .
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baudoux - 8/19/2013 at 3:16 PM GMT
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