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La facture

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Published : December 19th, 2018
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Category : Editorials

Ah, la pédagogie ! Que n’a-t-on écrit sur cette science indispensable pour transmettre le savoir, les connaissances et les concepts (aussi fumeux soient-ils) aux élèves concernés ! Car c’est bien de pédagogie, comme aiment à le répéter nos ministres et nos élus, qu’il faut user tant et plus pour faire comprendre aux enfants élèves citoyens les mesures vigoureuse, que dis-je, héroïques mises en place par Emmanuel Macron pour redresser le pays !

Et faire preuve de pédagogie, c’est un véritable défi compte-tenu des moyens limités dont disposent nos élus et des moyens encore plus limités dont sont gratifiés nos concitoyens.

Tout le monde le sait : il est plus difficile d’enseigner à des abrutis qu’à des lumières qui comprennent plus vite et mieux les concepts avancés. Malheureusement, la fine analyse du député Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale ne laisse guère de doute : nos pauvres élus ne sont pas tombés sur le bon peuple, qui n’a pas toute l’intelligence et la finesse nécessaire pour comprendre les « réformes » et ces fameuses mesures vigoureuses entreprises depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée :

.@GillesLeGendre : "Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une 2e erreur a été faite : le fait d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtile, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat. Nous avons saucissonné toutes les mesures" #Tdinfos pic.twitter.com/NKO7syUUWh

— Public Sénat (@publicsenat) December 17, 2018

Au moins, les choses sont claires : les réformes ont été lancées, les mesures ont été prises, mais, malgré les explications extensives et intensives, malgré les petits schémas, les mémos, les articles d’une presse pourtant toute acquise à leur cause, ce con de peuple n’a vraisemblablement rien entravé à ce qui était tenté.

Bien évidemment, au vu de la bronca déclenchée, la majorité se confond en explications vasouillardes et en excuses qui sentent un peu le plastique thermomoulé à la va-vite

Au delà de l’effarement que peut provoquer cette saillie d’un député qui en dit bien plus long sur leur façon de considérer le peuple qu’ils sont censés représenter que sur leur capacité réelle ou supposée de faire de la pédagogie, on peut aussi s’interroger sur le diagnostic posé.

On peut par exemple imaginer que nos élus ne sont pas tous complètement idiots, ce qui, au vu des événements récents est une hypothèse de plus en plus hardie. Il ne faut en effet pas être très affûté pour cumuler comme eux les mesures prises dans le cours des dix-huit mois passés et s’attendre à une réaction de joie et de soutien du peuple concerné.

Depuis l’avalanche de taxes diverses, l’augmentation des prix du carburant n’étant que la dernière tirade d’une suite consternante d’accroissements de la vexation fiscale, jusqu’à ce genre de déclarations particulièrement irritantes, en passant par la baisse des vitesses maximales à 80 km/h sur les routes secondaires, les contrôles techniques automobiles de plus en plus ubuesques, la criminalisation manifeste des Gilets Jaunes en les faisant passer pour des casseurs ou des extrémistes (de droite bien sûr), l’oubli en rase campagne du message initial « baissez les taxes » pour terminer par tenter l’enfumage général avec une distribution de bonbons (les 100 euros pour les smicards) qui s’avèrent frelatés (on ne sait pas d’où viendra l’argent, qui va le verser, comment, quand, qui nous rappelle Hollande avec son taux d’imposition de 75% parfaitement grotesque), bref, tout dans les démarches gouvernementales, dans les déclarations des députés, dans les lois votées indique précisément l’inverse de l’intelligence et de la finesse.

Ce n’est en réalité qu’une longue succession de recettes usées – l’augmentation des prélèvements – pour éviter à tous prix de toucher à la dépense publique. De bricolages marginaux en infâmes bidouillages improbables, de simplifications administratives qui transforment des textes déjà sibyllins en foutoirs institutionnels gluants, tout a été fait en dépit du bon sens, sans finesse et sans avoir jamais réellement pris conscience de l’état lamentable du pays.

Le pompon est bien sûr atteint avec l’obstination consternante du gouvernement et de ces mêmes élus à vouloir à tout prix maintenir un prélèvement à la source qui n’a été réclamé par personne. Mesure parfaitement technocratique et décidée d’en haut sur la croyance que l’intendance suivra et que le procédé permettra à l’État de sécuriser son apport d’argent frais, tout indique que cette grossière erreur de Hollande, entérinée par les fines équipes de Macron, va se terminer en catastrophe industrielle majeure.

L’intelligence de nos élus les a manifestement totalement protégés de tout contact avec la réalité.

De la même façon qu’ils n’ont absolument pas vu venir le mouvement de fond d’une France déclassée et appauvrie comme jamais par une fiscalité inique, ils ne voient pas venir les gros problèmes de trésorerie et la crise économique qui pointe à l’horizon.

Et partant, la facture approche

Celle provoquée par les Gilets Jaunes et décrite en détail par Sophie Coignard dans un récent article du Point. Quant à l’autre facture, encore plus salée, d’années de propagande démagogique à faire passer des vessies économiques pour des lanternes, elle va faire encore plus mal.

Eh oui monsieur Macron, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs les ministres, politiciennes et politiciens de tous bords : vous avez amplement profité de la distribution gratuite, vous avez su jouer, pendant de longues années, du discours démagogique dans lequel l’élu tenait le beau rôle, l’État agissait comme l’ultime arbitre et l’indispensable acteur de l’économie, seul capable de résoudre tous les problèmes des Français.

Ce faisant, mesdames et messieurs, vous avez enraciné dans l’ensemble du peuple l’idée invraisemblablement idiote que l’État était l’alpha et l’omega de la société française, qu’il en était autant le garant que le moteur. Vous l’avez sans cesse paré d’aptitudes toujours plus grandes au cours de 50 années passées : depuis la culture jusqu’à la sécurité, depuis l’éducation jusqu’à l’écologie en passant par l’énergie, le bâtiment ou les télécommunications, il n’a pas été un endroit, un domaine, un marché ou une niche dans lesquels l’État ne pouvait pas intervenir.

Tous, vous l’avez introduit dans la vie des Français, à votre profit bien compris. Tous, vous en avez expliqué l’impérieuse nécessité.

Voilà maintenant venu le temps du retour de bâton : les Français vous ont cru, et rares sont ceux qui ont encore le bon sens et les notions économiques de base pour comprendre l’ornière profonde dans laquelle vous avez poussé le pays. À présent, trop d’entre eux croient, dur comme fer, que l’État peut les sauver comme si l’État, ce n’était pas eux-mêmes…

Depuis trop longtemps, la réforme de l’administration, la baisse des dépenses publiques ont été oubliées. Si, au lieu de peigner la girafe et faire le kéké dans des uniformes variés, le président s’était effectivement attaché à réformer l’État, on ne serait pas, maintenant, au bord d’une crise sociale, économique puis politique majeures avec une possibilité distincte et réelle d’une guerre civile au bout.

Au lieu de profiter des élections toutes fraîches de 2017 pour remettre à plat l’ensemble de la fiscalité confiscatoire, des codes de lois étouffants et de la vie syndicale parasitaire du pays, il a, comme ses prédécesseurs et avec la même absence effrayante de tout courage, choisi le bricolage à la marge et les petits arrangements minimalistes. Plutôt que nettoyer l’engeance gauchiste qui pourrit le pays en l’amenant lentement mais sûrement vers un Venezuela version vieux-Continent, il a choisi en toute désinvolture de travailler pour elle et continue, devant la colère populaire, sur la même trajectoire imbécile.

Pendant toutes ces années, rien n’a été fait. Maintenant, c’est carrément trop tard.

Ce pays est foutu.

Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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@merisier

merisier,à vous lire,pour beaucoup l'année 2019 ne sera pas une (très) bonne année.Notament pour ceux qui vivent des subsides de l'Etat...Voilà qui promet,s'il devait y avoir des allocs qui ne viendraient plus en temps et en heure,dans certaines contrées françaises!Plus trop françaises en raison de la population qui qui trouvent abri!

Je me pose la question que se passera t'il à ce moment là dans un territoire tel que le 9-3?A l'allure où vont les choses et vu l'arrêt pris par la Cour européenne(?) des droits de l'homme,lequel autorise la suprématie de la chari'a sur le droit national,le 9-3 sera à nommer le Dyonistan!

Macron s'inquiète parait-il des années 30 (du 20e siècle),je crois que nous aurons à nous inquiéter dès maintenant,des années 30...à venir!Les années 30d...du 21e siècle!

Cordialement et excellent réveillons à vous!

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@ Attilio
Ceux qui nous enfument avec le rappel des années 30 feraient bien de se rappeler que les régimes politiques de cette période et même plus tard ont tous été des dictatures socialistes dont les chefs sont bien connus: Mussolini, Staline, Hitler, Mao, Pol-Pot, Castro et autres.
En ce qui nous concerne, ce qui se passe pourrait effectivement entamer la "paix sociale" car les Français ne sont pas dupes du système qui les étrangle, les appauvrit, les espionne et leur empêche toute liberté d'expression.
J'ai bien peur que l'on aille au carton car aucun régime de ce type n'a survécu un nombre incalculable d'années, surtout à l'époque des réseaux sociaux où toutes les infos circulent, bonnes ou mauvaises d'ailleurs. Il en reste toujours qqch.
Cela dit, le financement du social se fera en aggravant notre dette, sauf mesures draconiennes nécessaires (limitation à 2 gosses, revoir le statut de mère seule et la polygamie qui va avec etc, etc)
Notre classe politique en place n'est pas (encore) morte, mais les Gaulois non plus !
Il va arriver un moment où il faudra prendre le taureau par les cornes. Passer par un chef d'état transitoire (Français aimant la France et la défendant contre l'UE) avec 3 ou 4 ministres pour chapeauter l'essentiel (encore que...) Définir la future classe politique après avoir viré celle en place. Revenir à la souveraineté nationale qui, finalement, marchait assez bien !
Quant aux arrêtés, traités et lois/carcans internationaux, tout peut se dénoncer, simple question de volonté. Après tout, Hollande n'a pas respecté le contrat de vente des bateaux de guerre aux Russes ! Il y aurait tellement à dire qu'il faudrait des pages !
Quant à nos banlieues, les plus intelligents pendront le bateau à temps. Les aires périurbaines sont les zones à forte natalité. Actuellement. Ces gens-là n'ont pas conscience du problème qu'ils créent auprès de la population autochtones. 2 mondes antagonistes qui ne peuvent pas se blairer !
Bref, je ne vois pas l'avenir du pays avec un œil serein. Il se pourrait bien qu'avec les GJ, le processus de nettoyage des écuries d'Augias se mette en place. On attend Hercule !
Cordialement et bonnes fêtes à vous aussi. Merisier.




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Les GJ auront été la lame de fond, surtout celle des sans-dents, et l'amorce de tout ce qui va suivre inéluctablement. Quand l'impôt à la source va bien merdoyer, il y aura unité nationale. Après un hiver certainement chaud, on pourrait avoir un printemps torride. Quant aux 75 millions de touristes qui débarquent dans l'hexagone, il se pourrait aussi que ce soit les vaches maigres dans ce domaine... Nombreux seront ceux qui vont éviter la Gaule cet été ! Lorsque toute l'économie nationale aura bien été touchée en moins d'un an, parce que ça va arriver, et que par conséquent les cotisations seront forcément à la baisse, l'état providence va avoir du souci çà se faire. L'état de la France n'est pas jojo, loin de là, mais là, ça va être la désintégration en vol !
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@ Attilio Ceux qui nous enfument avec le rappel des années 30 feraient bien de se rappeler que les régimes politiques de cette période et même plus tard ont tous été des dictatures socialistes dont les chefs sont bien connus: Mussolini, Staline, Hitler,  Read more
merisier - 12/28/2018 at 1:33 PM GMT
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