Dans
une nouvelle tentative d’arrêter l’implosion mondiale de la
dette, la Fed a abaissé le taux d’escompte et a augmenté
les prêts aux primary dealers, à l’issue une
réunion d’urgence qui a eu lieu ce week-end.
À
l’issue de sa première action entamée un week-end en
presque 30 ans, la banque centrale a abaissé le taux d’escompte
d’un quart de point, à 3,25.
La
Fed prêtera également aux 20 sociétés qui
achètent directement des titres du Trésor. Elle fournira
également jusqu’à 30 milliards de dollars à J.P.
Morgan afin de l’aider à financer l’achat de Bear Stearns, après une ruée sur la
cinquième plus grosse société de titres de Wall Street.
Ouvrir
les prêts à des sociétés autres que les banques
commerciales représente un changement dans l’histoire de la Fed,
longue de 94 ans.
«
C’est une façon de mettre davantage le bilan de la
Réserve Fédérale en danger », a
déclaré Vincent Reinhart, ancien
directeur de la Division des Affaires Monétaires de la Fed,
aujourd’hui expert à l’American Enterprise Institute
à Washington. « Cela vous montre dans quel état de
grande précarité se trouve l’économie ».
«
Nous avons appris que le bilan de Bear Stearns,
après examen minutieux, ne valait qu’1/10 de sa valeur de
marché », a déclaré Reinhart.
«
Il est clair que la Fed tente de fournir davantage de liquidités afin
d’empêcher un cercle plus vicieux et une spirale descendante
», a déclaré Gary Schlossberg,
économiste chez Welles Capital Management à San Francisco, qui
gère 200 milliards de dollars. « Le problème est
qu’il existe tant d’inquiétudes à propos de la
qualité du crédit et de risques de solvabilité que la
FED a des difficultés à faire face ».
Les
événements de la semaine n’ont « rien de
comparable avec les années 1970, période au cours de laquelle
il était question de combattre l’inflation », a
déclaré David M. Jones, un ancien économiste de la Fed
de New York. « Il est aujourd’hui question de combattre un
processus négatif qui s’auto-renforce » de valeurs
collatérales qui dégringolent, d’un crédit
bancaire plus restreint et de conditions économiques qui
s’affaiblissent », a-t-il déclaré.
Rien de comparable avec les
années 70
Il
est vrai que la situation actuelle n’a rien de comparable avec les
années 70, en voici la preuve.
Courbe
des taux au 16 mars 2008
Des
taux d’intérêt à court terme de 1,16 % (et qui
continuent de baisser) sont-ils les indicateurs d’une
stagflation ? Certainement pas. En vous basant sur ce tableau, vous pouvez
dire au revoir aux théories sur la stagflation. Mais d’une
certaine façon, le mythe persiste.
Facilité de crédit pour
les primary dealers
Voici
le communiqué de presse de la Réserve Fédérale
annonçant la facilité de crédit aux primary dealers.
«
La Réserve Fédérale a annoncé que la banque de la
Réserve Fédérale de New York a reçu
l’autorisation de fournir une facilité de crédit aux primary dealers. Cette facilité de
crédit est destinée à améliorer la
capacité des primary dealers à fournir des financements
aux participants des marchés de titrisation et à promouvoir le
bon fonctionnement des marchés financiers en général.
La
facilité de crédit aux primary dealers
leur fournira des financements du jour au lendemain en échange
d’un éventail spécifique de nantissements, y compris tous
les nantissements éligibles à des accords de rachat tripartite
conclus par la Banque de la Réserve Fédérale de New
York, ainsi que tous les titres d’entreprise, municipaux, adossés
à des emprunts immobiliers et adossés à des actifs, pour
lesquels un prix est disponible.
La
facilité de crédit aux primary dealers restera acquise pour une
période minimale de six mois et pourra être reconduite si les
conditions justifient de soutenir le fonctionnement des marchés
financiers. »
Des échecs
répétés
Le
TAF (Term Auction Facility, système d’attribution de
liquidités par enchères) n’a pas réussi à
restaurer la liquidité.
Le
TSLF (Term Securities Lending
Facility, système de prêts de titres
à terme) n’a pas réussi non plus à restaurer la
liquidité. Pour en savoir plus sur le TSLF, lisez The Fed's Swap Meet.
Le
PDCF (Primary Dealer Credit
Facility, système de crédit pour les primary dealers) sera la prochaine «
facilité » à échouer.
Bear Stearns
implose
Ces
actions d’urgence que la Fed a entreprise ce week-end ne sont qu'un
effort vain pour contenir les retombées de la mort de Bear Stearns. Vendredi, l’action Bear Stearns valait 30 $. Dimanche soir, elle ne valait
plus que 2 dollars.
Et
même à ce prix, il a fallu que la FED accepte de financer
jusqu’à 30 milliards de dollars les actifs moins liquides de Bear Stearns pour que JP Morgan s’engage à
reprendre Bear Stearns.
Vendredi
dernier, la valeur de Bear Stearns était de
80 milliards de dollars. Mon calcul rapide montre que la valeur réelle
de Bear Stearns était de -28 milliards de
dollars, en prenant en compte les garanties de la Fed. Cela devrait changer
la signification du terme « de marché à marché
».
Vous
pensez que toutes les dettes sur les livres de comptes de Lehman
(LEH), Morgan Stanley (MS), Goldman Sachs (GS), Citigroup
(C), Merrill Lynch (MER), Bank of America (BAC),
etc., valent ce qu’elles prétendent ?
Réfléchissez encore. De nouvelles réévaluations
sont imminentes.
Par : Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
Mish's Global Economic Trend
Analysis
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation
et autres remarques sur l’or, l’argent, les monnaies, les taux
d’intérêts et les politiques monétaires affectant
les marchés mondiaux.
Michael Shedlock (Mish)
est contributeur à 24hGold.com. Les vues
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