La FED allait-elle relever son taux directeur, comment anticipé
par la majorité des analystes et notamment Stewart Thomson, ou opter pour le
statu quo alors que les décisions concernant les taux sont rares à l’approche
des élections ? Powell n’a pas tremblé, en relevant de 0,25 % le loyer de
l’argent hier.
Ce qui place aujourd’hui le taux directeur américain à 2-2,25 %. En termes
réels, nous sommes tout de même à zéro, d’où l’importance de replacer la
nouvelle dans le contexte global d’inflation.
Les marchés se sont surtout concentrés sur la disparition de la phrase «
la posture des politiques monétaires reste accommodante » du communiqué de la
FED, qui était devenue une composante récurrente de ses communiqués analysés
à la virgule près. Selon Peter Boockvar, on se soucie trop de la sémantique.
Ce qui importe, c’est que la FED va probablement relever son taux directeur
une fois de plus en 2018, et procéder à 3 hausses supplémentaires l’année
prochaine… comme prévu, ou un scénario encore plus agressif qu’anticipé.
Toujours selon Boockvar, Powell a confirmé que l’élimination de cette phrase
ne changeait en rien la politique de la FED en insistant sur ce point en
conférence de presse.
Il semblerait donc que le nouveau président de la Banque centrale
américaine s’éloigne du FED Speak introduit par Alan Greenspan en optant pour
une communication plus directe.
Impact sur les taux hypothécaires
Si la hausse des taux ne se ressent pas vraiment sur les intérêts générés
par les comptes d’épargne, elle pèse sur les taux hypothécaires. Les crédits
sur 30 ans approchent des 5 %. Cette hausse a dopé l’activité de futurs
propriétaires qui souhaitent se protéger des hausses futures.
La trajectoire fiscale des États-Unis n’est pas soutenable
Terminons cet article avec cette déclaration importante de Jerome Powell
concernant les déficits américains. Interrogé sur la question, il n’a pas
botté en touche :
« Il n’en va pas de notre responsabilité de commenter les politiques
fiscales. Mais à long terme, elles ont un impact significatif sur l’économie.
Je pense que cela explique pourquoi mes prédécesseurs les ont commentées.
Même si ce fut plutôt d’un point de vue général, sans aborder des mesures
particulières.
Je veux m’en tenir à la même approche, rester sur nos plates-bandes. Je
dirais juste, et cela n’est pas un secret, c’est vrai depuis longtemps, qu’en
raison de notre système particulièrement cher de soins de santé et du
vieillissement de la population, nous sommes sur une trajectoire fiscale
intenable depuis longtemps. Nous ne pouvons pas le nier, nous devons faire
face à la réalité, et je pense que le plus tôt sera le mieux.
Nous sommes actuellement dans une bonne période pour le faire. Soit une
économie proche du plein-emploi, avec des taux peu élevés. Il s’agit d’un bon
moment pour s’attaquer à ces problèmes. C’est tout ce que je peux dire à ce
propos. »
Sources : ici et ici