Non contente de seulement jeter
de l’argent aux fabricants de voitures, la FED a un nouveau plan :
devenir le plus gros concessionnaire automobile du monde. Les détails
de ce plan sont enfouis dans ce communiqué de presse : Fed Opens TALF Loans to All
Borrowers, Extends Term.
« La FED a revu son
programme de 200 milliards de dollars destiné à revitaliser le
crédit à la consommation et les petites entreprises, en
prolongeant la durée du programme de un à trois ans. Dans le cadre du programme TALF (Term
Asset-Backed Securities Loan Facility) la FED prêtera également
à tous les emprunteurs qualifiant pour le programme, et non plus
seulement par l’intermédiaire
d’enchères. »
La banque centrale s’est
engagée le 16 Décembre à « utiliser tous les
moyens disponibles » pour relancer la croissance
économique. Dans ce cadre, elle a déjà fait passer son
bilan de 800 milliards à 2.300 milliards de dollars pour tenter
d’arrêter la pire crise financière depuis des
décades.
La FED a averti qu’elle
prêterait dans le cadre du TALF avec pour garantie des crédits
automobiles sécurisés, comme des leasings et des plans de
financement émis par des concessionnaires.
Des centaines, voire des milliers de concessionnaires vont faire
faillite.
Des centaines, voire des
milliers de concessionnaires automobiles vont faire faillite. Ils vont faire
faillite parce qu’ils se sont trop développés en
réponse aux signaux économiques mensongers envoyés par
la FED ces dernières années, tout comme les constructeurs
automobiles et les promoteurs immobiliers.
Des achats de maisons qui
auraient pu, et auraient du, avoir eu lieu en une vingtaine
d’années ont été réalises en quelques
courtes années du fait de
taux d’intérêts trop bas et à des pratiques
financières douteuses. Mis en confiance par une fausse
prospérité provenant de la
hausse du prix de l’immobilier, elle-même provoquée
par la FED et ses taux d’intérêts trop bas, les
consommateurs ont acheté des voitures et autres 4*4 avec la même
confiance qu’ils ont manifestée en achetant leurs maisons.
Les concessionnaires ont pris
part à la fête, et ont développé leurs affaires
plus que de raisonnable, tout en prêtant à tout va pour que
leurs clients puissent acheter leur voitures. Ces concessionnaires sont
maintenant noyés de voitures dont personne ne veut, tout comme les
promoteurs sont noyés sous des kilomètres de haut de maisons
désormais invendables.
Des importations qui ne vont nulle part
Le New
York Times a fait un article sur ces gigantesques stocks de voitures, que
vous pourrez trouver ci-joint : A Sea of Unwanted Imports. Ci-dessous une photo du port de Long
Beach ou un énorme parking sert à entreposer des
véhicules importés.
De magnifiques nouvelles Mercedes sortent une par une d’énormes
porte containers et s’entassent sur les quais. D’habitude ces
voitures auraient été chargées sur des camions en
quelques heures, et transportées aux concessionnaires de tous les
Etats-Unis. Mais plus en ce moment.
Le port est leur destination finale. Des millions de dollars de voitures dont
personne ne veut s’entassent dans les ports.
Mercedes, Toyota et Nissan sont
en train de transformer des hectares des plus grands ports américains
en parkings, créant une image spectaculaire de la paralysie qui touche
le secteur automobile et d’une économie en péril.
Le 11 Octobre, Bill Heard Enterprises, le plus gros
concessionnaire mondial de Chevrolet, a été mis en
faillite.
Les Etats-Unis ont bien plus de
voitures et de concessionnaires automobiles qu’ils n’en ont besoin.
Les concessionnaires sont envahis de voitures au point qu’ils ne
peuvent plus en accepter une supplémentaire, et les voitures
s’empilent désormais dans les ports. Pour faire simple, personne n’en
veut, en tous les cas pas au prix que les concessionnaires et les fabricants
demandent.
Et la FED
décide que les Etats Unis n’ont pas trop de concessionnaires
Malgré les preuves évidentes du contraire,
la FED a décide qu’il n’y a pas trop de concessionnaires
et que ces concessionnaires n’ont pas trop de voitures en stock. Au
contraire, la FED est arrivée à la conclusion que les
concessionnaires avaient juste besoin d’une aide financière pour
« passer le cap à court terme ».
La notion de “court terme” vient
d’être étendue d’un an à trois ans. Pendant
ce temps, la FED prêtera de l’argent aux concessionnaires en
fonction de leur historique de ventes.
Face au risqué de faillite, les concessionnaires
vont naturellement arriver à la conclusion qu’ils n’ont
rien à perdre en demandant à bénéficier des fonds
du TALF. Face au choix de la
faillite ou de la possibilité de bénéficier d’une
assistance, qui pourrait résister ? Et en conséquence des
concessionnaires qui n’ont plus ni fonds propres ni clients vont
continuer à vivre sous perfusion pendant quelques mois ou quelques
années.
En conséquence, la FED nous garantit que les
surcapacités de production dans l’automobile vont continuer
indéfiniment en permettant à des entreprises en faillite
virtuelle de continuer à fonctionner. Ceci mettra une pression
énorme sur les concessionnaires viables qui auraient pu s’en
sortir seuls si le marché avait éliminé ceux qui
auraient du l’être.
Partir en laissant les clefs
Les concessionnaires vont accepter cet argent gratuit
jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. L’argent s’arrêtera
de couler lorsque la FED acceptera directement les titres de la concession
comme garantie.
Remarquons que le programme TALF laisse à la
porte grande ouverte à d’énormes possibilités de
fraude, incluant, mais non seulement, la possibilité pour les propriétaires
de prendre l’argent et de se verser d’énormes salaries ou
d’utiliser les fonds dans d’autres entreprises avant de rendre
les clefs de la concession à la FED et de partir tout simplement.
Et ils partiront, bien entendu, dès que tous
leurs fonds propres auront été gagés à la FED. Et
c’est comme celà que la FED va devenir
la plus grosse concession automobile du monde.
Bien évidemment, les commissions
d’enquête du Congrès qui étudieront le bilan de la
FED dans le futur arriveront à la conclusion que “personne ne
pouvait prévoir ce qui est arrivé”.
Mish
GlobalEconomicAnalysis.blogspot.com
Mish's Global
Economic Trend Analysis
Réflexions sur de débat de l’inflation /déflation/stagnation
et autres remarques sur
l’or, l’argent, les monnaies, les taux
d’intérêts et les politiques monétaires affectant
les marchés mondiaux.
Michael Shedlock
(Mish) est contributeur à 24hGold.com. Les vues présentées sont les
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