Les voitures alimentées par les
énergies fossiles ne seront plus en fabrication après 2024, parce que les
véhicules électriques et sans chauffeur deviendront d’ici-là bien plus
abordables, selon une étude menée par un groupe de réflexion californien.
La mort du moteur à combustion
sera accélérée par un nouveau modèle d’utilisation de véhicule qui verra des
flottes de voitures sans chauffeur devenir disponibles à tous, et rendra la
propriété d’un véhicule personnel peu rentable.
Le rapport publié par Tony Seba,
un économiste de l’Université de Stanford, souligne que les prévisions d’une
transition lente depuis les véhicules alimentés au carburant vers les
véhicules électriques envisagent une continuité de la propriété de véhicules
individuels par les conducteurs. Pour lui, l’introduction de la technologie
sans chauffeur sera dominée par des sociétés comme Uber et DiDi, qui
investiront énormément pour développer des flottes de voitures si peu chères
et si pratiques à utiliser que la propriété de véhicules personnels s’en
trouvera révolue.
Selon Seba, le monde est à l’aube
de l’une des perturbations les plus profondes et les plus rapides de l’histoire
des transports. « D’ici à 2030, dans la dizaine d’années qui suivront l’approbation
règlementaire des véhicules autonomes, 95% des kilomètres parcourus par les
Américains seront effectués par des flottes, et non par des véhicules individuels ».
Le rapport, co-écrit par James
Arbib, estime que les coûts de cette transition s’élèveront, au moment où ces
services deviendront disponibles, à :
- 34 cents par
mille pour la conduite d’un véhicule au carburant
- 65 cents par
mille pour l’achat d’un nouveau véhicule au carburant
- 62 cents par
mille pour l’achat d’un véhicule électrique
- 16 cents par
mille pour l’utilisation de services de transport
D’ici à 2030, vous ne possèderez
certainement plus de voiture, mais il est fort possible qu’on vous offre un
trajet gratuit avec votre café du matin. Les transports en tant que service n’auront
plus recours qu’à des véhicules électriques, et compromettront une industrie
de plusieurs trillions de dollars. Bienvenue dans la spirale de la mort des
véhicules alimentés au carburant.
Un récent rapport prédit que d’ici
à 2030, une grande majorité des consommateurs n’aura plus de voiture. Les
gens utiliseront majoritairement des véhicules électriques et autonomes à la
demande.
D’ici à 2030, dans la dizaine d’années
qui suivront l’approbation règlementaire des véhicules autonomes, 95% des
kilomètres parcourus par les Américains seront effectués par des flottes, et
non par des véhicules individuels.
Ces services pourraient être
offerts gratuitement dans le cadre d’autres services ou de mécénats d’entreprise.
Imaginez par exemple verser une somme symbolique pour votre déplacement en
ville après avoir payé 4,50 dollars pour votre café. Ou profiter d’un trajet
gratuit parce que le gouvernement local a décidé de faciliter les transports.
Le rapport, publié par RethinkX,
un groupe de réflexion indépendant qui se concentre sur les évolutions
technologiques et leur impact sur la société, explique que cette transformation
radicale sera liée entièrement à l’économie, et dominera le désir actuel de
propriété d’un véhicule personnel, d’abord dans les grandes villes, puis dans
les banlieues et les zones rurales.
Cette transformation aura des
implications très importantes pour les industries des transports et du
pétrole, et décimera des portions entières de leurs chaines de valeur, pour
faire s’effondrer la demande et les prix, et détruire des trillions de
dollars de valeur d’investissement, sans même parler de la valeur des
véhicules d’occasion.
Des trillions de dollars de
nouvelles opportunités commerciales et de croissance du PIB verront aussi le
jour.
Seba ne pense pas que la
propriété de véhicules alimentés au carburant disparaîtra complètement. D’ici
à 2030, 40% des voitures appartiendront encore à des individus privés, mais
elles ne représenteront plus que 5% des kilomètres parcourus.
Les véhicules autonomes seront
utilisés 10 fois plus que les véhicules à moteur à combustion interne, et
dureront plus longtemps – peut-être jusqu’à 1,6 millions de kilomètres – une épargne
qui placera 1 trillion de dollars supplémentaire dans les poches des
Américaines avant 2030.
Seba admet que ses prévisions
soient difficiles à digérer. Mais ce qu’il perçoit dans cette transition est
la même chose que ce qu’il a su percevoir dans le cadre de transitions
précédentes : ce qu’il appelle la multiplication par dix du coût d’opportunité.
Nous avons fait l’expérience d’une
même transition avec la machine à imprimer, puis avec la première Model T –
qui coûtait la même chose qu’une calèche et deux chevaux, mais en offrait dix
fois la puissance.
« A chaque fois que nous
avons parlé d’une multiplication par dix en matière de technologie, nous
avons enregistré une rupture. La situation ne sera pas différente aujourd’hui. »
Pourquoi ? Parce que tout
le reste sera moins cher.
Comme pour ses prévisions quant
au développement du solaire et au déclin de l’énergie fossile, les calculs de
Seba sont basés sur de simples règles économiques. D’ici quelques années, le
prix des voitures autonomes sera égal à celui des voitures à essence. Mais
leur dépréciation sera minime, parce que ces voitures pourront « durer toute
une vie ».
Les coûts de maintenance seront
significativement plus faibles – grâce à l’utilisation de 20 pièces mobiles plutôt
que les 2.000 nécessitées par le groupe motopropulseur des voitures à essence
– et les distances parcourues bien plus importantes. Les voitures autonomes parcourront
1,6 millions de km d’ici à 2030, plus de cinq fois la distance parcourue par
les voitures à essence.
La technologie des batteries se
trouvera elle-aussi améliorée, au point que de nouvelles batteries pourront
remplacer les anciennes, qui seront quant à elles utilisables ailleurs, comme
sur les réseaux électriques. Le coût de maintenance des voitures électriques
sera cinq fois moins cher que celui des voitures actuelles, et les coûts de
financement en seront dix fois moins chers.
La survie des fabricants
automobiles dépendra de leur capacité à construire des véhicules à la durée
de vie très longue et aux coûts de fonctionnement très faibles. Cela signifie
qu’ils devront s’assurer de gaspiller un minimum de ressources dans le cadre
de leur processus de fabrication, et développer des pièces interchangeables
et recyclables.