La Finance de l’ombre : prochain risque systémique …

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AuCOFFRE
Published : May 19th, 2016
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Category : Crisis Watch

 

Dans ces temps providentiels où le monde prend de plus en plus conscience des effets de la finance “déstructurée” dans son porte-monnaie (mouvement « Occupy Wall Street », New York , « Nuit debout » Paris, « Mouvement des indignés », Espagne), il est intéressant de faire un point sur le problème du Shadow Banking ou de la finance dite « de l’ombre » qui menace la viabilité du système financier actuel.

En effet, suivant les derniers chiffres de Novembre 2015, la finance « déstructurée » représente plus de 80 000 milliards de dollars (taille de l’économie mondiale) contre 50 000 milliards estimés estimées en 2008 (source bilan.ch).

Qu’est ce que la finance de l’ombre ?

C’est le compartiment des +/-values latentes non comptabilisées dans le bilan des banques, à cause de leur caractère aléatoire et leur conséquence dans la valorisation de l’actif des banques.

Autrement dit, c’est la finance liée à la spéculation (hedge fund, paradis fiscaux … qui sont répertoriées dans les places « off shore »), et aux banques d’affaires, et valorisés en montant notionnel à 640’000 milliards de dollars!! selon le site www.bis.org (la banque des règlements internationaux).

Pourquoi est-elle dangereuse ?

1 Parce que la taille de la finance de l’ombre incontrôlée n’a toujours pas été réglementée, contrairement à ce qu’en attendaient certains experts en Economie, et qui en avaient averti l’opinion publique (Nouriel Rubini, 2008), alors que la vis réglementaire a été durcie dans le secteur du crédit bancaire après le Krach de 2008 .

En effet, une crise d’illiquidité survenant sur un marché spéculatif (dérivés sur obligataire immobilier, sur devises, ou sur matières premières ou autre) peut déstabiliser la planète financière, qui à son tour déstabilisera la planète de l’économie réelle. On pourrait alors vivre un “bis repetita” amplifié des crises précédentes.

La finance de l’ombre reste solvable uniquement parce que les taux sont actuellement à zéro. Si la Fed veut enrayer le risque systémique, elle doit relever les taux, mais si elle le fait, la montagne spéculative explosera, emportant avec elle des pans de l’économie réelle. La moindre hausse de taux d’intérêt, et c’est le krach !!! (Myret Zaki, Bilan.ch)

Tous les contribuables de cette planète (8 milliards) ne pourraient enrayer ce risque.

Dans cette situation, plus aucun canot de sauvetage type « Etat » ne pourrait venir à la rescousse, vu l’état des finances actuels : « Les caisses sont belles et bien vides », l’Union Européenne (hors Allemagne) menaçant de s’écrouler sous le poids de sa dette.

2 Parce que les contribuables ne font pas appel à la finance de l’ombre quand eux même sont menacés de “découvert” ou de “faillite” => la question de la confiance a été bel et bien mis à mal depuis 2008.

En effet, le volume de la finance spéculative a augmenté sa croissance de + 5.000 milliards de dollars,
depuis l’éclatement de la Crise, en 2008, au lieu d’être sanctionné pour ses comportements excessifs (« The Greed », Stiglitz).

En effet, la monnaie injectée n’a pas servi à dégeler le circuit du crédit vers l’économie réelle, mais a réalimenté la spéculation, activité considérée comme plus rentable par les acteurs de marché que le financement de l’économie réelle.

3 Elle est d’autant plus dangereuse que la sélection négative des comportements par les autorités qui sont censés faire la sélection ne le fait pas, et envoie un mauvais signal à ses citoyens. En effet, l’Etat au lieu de punir les excès de la finance n’a fait que les renforcer, en mobilisant des fonds publics.

C’est sa crédibilité auprès du contribuable, qui est en cause, démontrant des collusions d’intérêts entre les gouvernements politiques et les acteurs de la finance (réunion du G20), les contribuables sont avides à plus de transparence dans les affaires.

Malheureusement, les places financières de Washington et de Londres s’interposent en faisant jouer leurs lobbyies contre toute tentative de sanction proposée par les gouvernements de l’Union Européenne.

Que peut-on faire ? Que doit-on faire ? Que nous reste t-il à faire ?

« Reseter » le système financier à zéro, menaçant de s’effondrer, à l’occasion de la prochaine bulle existante dans le shadow banking system, sinon nous finirons, sous peu, tous à poil et d’ici là thésauriser en or, ou autres actifs tangibles avant les mauvais jours.

Estelle Blanc

 

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