La flamme de la liberté

Avant la première guerre mondiale, les considérations économiques dominaient l'agenda politique, et non le contraire. Les guerres ne pouvaient être menées jusqu'au bout, ruinant aussi bien les vainqueurs que les vaincus. La paix qui suivait la guerre était réelle, et non une poursuite des hostilités à travers des moyens économiques. Les vainqueurs pouvaient se remettre sur pied en travaillant dur et en épargnant beaucoup, grâce au fonctionnement de l'étalon or.

Tout ceci fut bouleversé avec le début de la première guerre mondiale. Les considérations économiques furent sacrifiées sur l'autel de l'opportunisme politique. Un nouveau régime, de guerre totale et perpétuelle, fut inauguré. Lorsque l'étalon or refusa de suivre la nouvelle politique, on lui fit une mauvaise réputation et il connu une fin sans honneurs. Le peuple ne fut pas consulté. Grâce à une série d'abus de confiance, on apprit aux gens à se passer de la pièce d'or. L'État guerrier acheta l'électorat avec l'État-providence fraîchement inventé. L'épine d'or dans la chair de l'establishment est encore présente. La constitution des États-Unis d'Amérique, principalement à cause de ses dispositions monétaires, fut ignorée. Les autorités constituées voulaient s'émanciper afin de préparer la mise en esclavage du peuple américain. La confiscation des pièces d'or du peuple fut la première et nécessaire étape ; essayer d'acheter les gens avec une avalanche de monnaie de confettis était la seconde.

Si la flamme de la liberté doit un jour rejaillir des braises qui rougeoient encore à peine sous des couches de cendres qu’un siècle de guerre totale a laissées derrière lui, ce sera grâce à la marque indélébile que l'étalon or, autrefois la quintessence de l'unité du monde civilisé entier, a laissée sur les affaires humaines, comme aucune religion, idéologie, mouvement littéraire ou scientifique n’en a jamais laissée.

Antal E. Fekete