In the same category

La France qui fuit

IMG Auteur
Published : May 27th, 2018
1104 words - Reading time : 2 - 4 minutes
( 3 votes, 3.7/5 ) , 2 commentaries
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
[titre article pour referencement]
0
Send
2
comment
Our Newsletter...
Category : Editorials

Billet initialement paru le 19.05.2016

Alors qu’en 2018, plus d’un salarié sur trois envisage sérieusement d’aller voir ailleurs qu’en France s’il pourrait s’en sortir mieux, revenir sur un billet écrit il y a deux ans permet de bien se rendre compte que la tendance globale ne s’est absolument pas démentie. La France continue effectivement et très calmement à expatrier ses talents qui ne reviennent pas toujours, loin s’en faut.

Combien de temps cette tendance peut-elle continuer ? Et comment ne pas la rapprocher de ce qu’on observe dans d’autres pays socialistes, Venezuela en tête, où l’économie, en berne, pousse tous les jours plus de monde à s’enfuir ?

Mardi dernier, amusé par la présence incongrue d’un Montebourg à ressorts, j’évoquais la France qui perd, celle des éternels chevaux de retours politiciens qui continuent, vaille que vaille, à tenter de nous vendre du changement (demain), de la vraie bonne alternative politique à base de collectivisme rigolo, et cette France macabre des indéboulonnables administrations ancrées dans leurs principes marxistes psycho-rigides qui massacrent de l’entreprise en toute décontraction. Aujourd’hui, a contrario, je vais évoquer une autre France, celle qui fuit.

Cette petite tranche du pays a récemment fait parler d’elle à l’occasion de la sortie d’un rapport du Conseil d’analyse économique (CAE), qui réalise des analyses économiques pour le gouvernement, et dont le titre, « Préparer la France à la mobilité internationale croissante des talents », permettait de comprendre qu’il portait cette fois-ci sur le sujet de l’expatriation.

Le résultat de l’analyse réalisée est sans grande ambiguïté : comme, fort malheureusement, dans bien d’autres domaines d’importance, la France se compare mal aux autres pays puisqu’elle parvient moins bien qu’eux à retenir ses étudiants étrangers après leur diplôme. En somme, les étrangers diplômés en France n’y restent pas. Pire, les autochtones diplômés dans le pays s’expatrient de plus en plus : les flux augmentent même régulièrement puisqu’entre 1980 et 2010, le taux d’émigration (stock d’émigrants de plus de 25 ans divisé par la population résidant en France de plus de 25 ans) a doublé.

24hGold - La France qui fuit

Au moins cette analyse aura eu le mérite de déciller un peu les journaux qui se sont empressés de reprendre l’information dans quelques articulets plus ou moins fournis mais qui n’auront guère fait parler d’eux, l’actualité étant largement occupée par de palpitantes polémiques sur le rap à Verdun ou les manifestations sur une loi devenue épouvantail à gogos.

Au passage, on s’amusera d’une remarque du CAE, qui se réjouit de constater que ceux des Français qui reviennent d’expatriation sont tout de même assez diplômés et qu’ils font donc bénéficier au pays de leur expérience de l’étranger ; la réalité, narrée dans de récents articles (à commencer par celui-ci) laisse cependant penser que ce retour n’est pas toujours bien vécu par ceux qui le tentent. En outre, on peut réellement s’interroger sur les qualités d’un pays dont l’administration s’avère parfaitement incapable d’accueillir décemment ses ressortissants qui reviennent vers lui…

Mais au delà de ces remarques sur les expatriés français diplômés, force est de constater que la presse — comme à son habitude — se refuse toujours de voir la profondeur du malaise qui, loin s’en faut, ne concerne pas les seuls diplômés, les fameux « cerveaux » que le rapport mentionne.

On pourrait revenir sur les articles que Contrepoints consacrait en 2014, puis en 2015 à ce sujet, et qui montrent tous deux choses : d’une part que la tendance s’est effectivement accélérée ces dernières années, chose que semblent nier farouchement les gouvernements et, dans une certaine part, les journalistes qui n’y voient qu’un simple phénomène de mode lié à la mondialisation, et d’autre part que cette expatriation concerne maintenant tous les types de profils.

D’ailleurs, même si des témoignages ponctuels ne formeront jamais des statistiques, mentionnons tout de même l’actuelle série de Contrepoints sur les expatriés dans différents pays du monde qui permet justement de prendre un peu conscience de la diversité des profils, des expériences et des individus qui se sont lancés dans cette aventure.

Le constat est d’importance puisqu’à l’expatriation inévitable des capitaux succède maintenant celle de la main-d’œuvre. Si, jusqu’à récemment, elle était surtout composée de main-d’œuvre qualifiée, l’expatriation concerne maintenant aussi celle qui l’est moins ou pas du tout.

Eh oui, c’était écrit, prévu même, et ce qui devait arriver arriva ; le socialisme lorsqu’il n’arrive pas à égaliser les gens par la force ou par la persuasion le fait par attrition : ceux qui n’en peuvent plus abandonnent, tombent malades et meurent, se suicident, ou, pour les autres, tout simplement, s’enfuient.

Les conséquences, modestes au départ et de plus en plus puissantes ensuite, sont évidemment tragiques : avec de telles fuites, l’assiette se réduit sans cesse sur laquelle sont basée les petits calculs des uns et des autres (Hollande en tête) pour prélever des richesses afin de les redistribuer et faire ainsi perdurer ce modèle social que le monde nous envie de loin. Autrement dit, moins il y a de gens riches, moins il y a de capitaux, moins il y a d’entreprises, moins les impôts rapportent. Et maintenant, moins il y a de gens volontaires pour travailler, pour proposer leur force de travail et leurs compétences, moins il y a de travail et moins il y a de richesses produites. Et bien évidemment, moins les impôts et les taxes rapportent, encore une fois.

Mécaniquement, moins il y a de travailleurs, moins il y a de gens susceptibles de consommer et plus le marché se rétrécit : par un effet rétroactif délétère, la disparition des richesses entraîne alors un accroissement du besoin, pour ceux qui restent, de choisir de plus en plus vite leur camp, celui de ceux qui vont bénéficier de la redistribution, ou celui de ceux qui vont devoir y contribuer. Dans cette perspective, plus la situation est mauvaise et plus il devient rentable de s’enfuir lorsqu’on est du côté ponctionné.

Le tableau n’est guère réjouissant : entre d’un côté ceux qui ont, sciemment ou pas, ouvertement ou non, choisi de se trouver du côté des bénéficiaires nets de la redistribution tous azimuts, et de l’autre côté ceux qui ont choisi de fuir ce qui devient un petit enfer socialiste ou prime avant tout le pillage organisé des richesses des autres, ceux qui restent et se retrouvent à devoir payer se sentent de plus en plus pressés de choisir un camp.

Forcément, cela va bien se terminer.

24hGold - La France qui fuit

J'accepte les BCH !

qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
 

Source : h16free.com
<< Previous article
Rate : Average note :3.7 (3 votes)
>> Next article
H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
WebsiteSubscribe to his services
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
"La France qui fuit "

Le constat qu'a fait H.Seize concerne avant tout ceux qui ont vraiment les moyens de choisir "l'exil"...Mais, il y a une autre France qui continue à fuir! C'est la France qui fuit le "Vivre ensemble" des bien-pensants! Si d'ores et déja il y a des quartiers,voire des villes ou dans les écoles ont ne trouvent plus d'enfants du type "caucasien,c'est que les familles d'origine sont parties ailleurs...Comme la nature a horreur du vide,le remplacement de population est en cours et s'accélère!

Tous ceux qui nous bassinent avec le "Vivre ensemble" vivent...entre eux! Et ont les moyens de s'affranchir des inconvénients que vivent ceux qui n'ont pas les moyens de...fuir!

Je ne mets absolument pas en cause le constat fait par H.Seize,je n'est rien à y retrancher mais je regrette qu'il n'ai pas un mot sur l'autre France qui a fuit...Mais, qui n'a pas fuit l'enfer fiscal mais la cohabitation forcée avec des gens qui bénéficient de plus en plus de passe-droits et qui se fichent du "Vivre ensemble" et qui de plus en plus veulent imposer le "vivre comme eux"!

J'ai conscience que la France est devenue une terre inhospitalière en raison des taxes des impôts des redevances etc,etc...Mais,H. Seize ne peut pas nier qu'il y a des gens à qui le pouvoir empoisonne la vie (je pense au contrôle technique plus étendu et à la baisse à 80 km/h sur les départementales) et que les cadres supérieurs qui sont souvent bien-pensants auront les moyens de fuir.

Je regrette que jamais H.Seize n'ai une pensée sur cette autre France qui elle aussi va de plus en plus fuir,mais jusqu'à quand?

Je ne suis pas de ces cadres suoérieurs, ni de ces entrepreneurs,je ne suis pas non plus des suppôts de la CGT ou de Mélenchon, et jamais je ne me battrai à leurs coté pour quelques dizaines d'euros par mois! Mais, pour moi, il y a plus important que le niveau des taxes et des cotisations,même si elles frappent lourdement les hauts revenus, c'est l'arrivée massive de gens aux us et coutumes incompatibles avec la civilisation occidentale!

En lisant les éditos de H.Seize,souvent instructifs et intéressants, je déplore qu'il reste sur le terrain économique .

Voilà pourquoi, je continuerai à voter pour les populistes,l'extrême droite que H.Seize, à défaut de vomir, ne porte pas en odeur de sainteté!

Les arguments que H.Seize mets en avant, compte tenu de ce que j'ai,aussi étayés et bien présentés soient-ils ne suffisent pas à me faire changer d'avant.

J'ai choisi mon camp, et,à priori, il ne compte pas beaucoup de monde issu de celui défendu avec brio par H.Seize....

Nul n'est tenu de partager mon point de vue.Si H.Seize lit les commentaires que suscitent ses éditos et s'il devait lire mon commentaire je n'est aucun mal avec le fait qu'il en pensera peu de bien...

Bien cordialement.
Rate :   1  0Rating :   1
EmailPermalink
La question n'est pas: "est-ce que c'est mieux ailleurs ?" mais "qu'est-ce qui me retient encore ici ?"
Latest comment posted for this article
"La France qui fuit " Le constat qu'a fait H.Seize concerne avant tout ceux qui ont vraiment les moyens de choisir "l'exil"...Mais, il y a une autre France qui continue à fuir! C'est la France qui fuit le "Vivre ensemble" des bien-pensants! Si d'ores et  Read more
Attilio - 5/30/2018 at 12:51 PM GMT
Rating :  1  0
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS
Take advantage of rising gold stocks
  • Subscribe to our weekly mining market briefing.
  • Receive our research reports on junior mining companies
    with the strongest potential
  • Free service, your email is safe
  • Limited offer, register now !
Go to website.