Après 1971, une fois l’or détaché
du cours des devises de l’Ouest, les banques centrales occidentales se
sont embarquées dans une campagne pour défendre leurs devises
(désormais des monnaies à cours forcé) contre une
quelconque augmentation du cours de l’or, du brut ou d’autres
matières premières qui exposeraient la valeur déclinante
de leurs monnaies-papier.
Ainsi commença la guerre de l’Ouest sur l’or et
elle était dirigée directement par les banques centrales
occidentales. Dans un article rédigé en 2001, Peter Warburton a brillamment déconstruit et
détaillé ce qui est toujours opaque pour beaucoup, pourquoi la
guerre contre l’or est manigancée par les élites
occidentales.
Warburton expose pourquoi la Commission américaine sur le négoce
des futures sur les matières premières ignore les charges
indiquant que les marchés de l’or et de l’argent sont
manipulés. Les banques centrales et la CFTC sont bien conscientes de
la manipulation parce que les banques centrales sont responsables de la
manipulation et Warburton explique pourquoi :
Ce que nous observons actuellement, c’est une bataille
confrontant les banques centrales et l’effondrement du système
financier et qui se déroule sur deux fronts. Sur l’un des fronts,
les banques centrales président à la création de
liquidités supplémentaires en faveur du système
financier de façon à ce que ce dernier se maintienne
malgré le raz de marée de défauts de paiement qui sinon
aurait lieu. Et sur l’autre, elles incitent les banques
d’investissement et les autres partenaires coopérants à
parier contre une hausse du cours de l’or, du brut, des métaux
de base, de matières premières et tout ce qui pourrait
être un indicateur de valeur intrinsèque. Leur objectif est de
priver complètement l’observateur extérieur des
informations valides permettant de mesurer l’érosion
réelle non seulement du dollar mais de toutes les monnaies à
cours forcé. De la même manière, leurs actions cherchent
à ôter à l’investisseur l’opportunité
de se protéger contre la fragilité du système financier
en se tournant vers un marché libre d’actifs non-financiers.
Il est important de reconnaître que les banques centrales ont
trouvé la bataille sur ce second marché bien plus facile
à gagner que la première. En novembre dernier, j’ai estimé
la taille du stock brut mondial d’instruments de la dette à
environ 90 000 milliards pour en juin 2000. Combien de capital faudrait-il
pour prendre le contrôle des marchés de l’or, du brut et
des matières premières ? Probablement pas plus que 200 milliards
en utilisant les dérivés. De plus, il n’est pas
nécessaire que les banques centrales se battent directement, bien que
les ventes d’or de ces dernières et leurs leasings aient
contribué à ce résultat. La plupart des grandes banques
d’investissement ont tellement négocié au-delà de
leur capital et de manière si flagrante que si les banques centrales
devaient perdre la bataille sur le premier front, alors leurs actions
n’auraient plus aucune valeur. Parce que leur destin est
étroitement imbriqué dans celui des banques
centrales, les banques d’investissement sont des participants soumis
dans la bataille contre le cours en hausse de l’or, du brut et des
matières premières.
Les banques centrales, et en particulier
la Réserve Fédérale US sont en train de déployer
leur artillerie lourde dan la bataille contre l’effondrement du
système. Cela a constitué leur premier chef
d’inquiétude depuis 7 ans. Leur objectif immédiat est
d’empêcher le secteur privé des obligations de se fermer
aux nouveaux emprunteurs ou à ceux qui souhaitent se refinancer et
d’anticiper une coupure technique dans le Dow Jones Industriel.
Conserver un marché obligataire ouvert est absolument vital à
un moment où la profitabilité industrielle est basse. Conserver
l’index des actions à un niveau stable est essentiel à la
stabilisation de la richesse du secteur immobilier et pour maintenir
l’espérance des gains futurs. Tant que ces objectifs peuvent
être atteints, la valeur du dollar peut aussi être
stabilisée par rapport aux autres monnaies en dépit des
déséquilibres extraordinaires du commerce extérieur.
Achetez de l’or, achetez de l’argent,
ayez la foi.
Darryl Robert Schoon
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