Timika, Papouasie occidentale, Indonésie
– En 1936, le géologue Jean-Jacques Dozy a fait l’ascension du plus haut pic
montagneux de l’île : le Mont Carstensz, un sommet enneigé situé sur un
territoire autrefois connu sous le nom de Nouvelle-Guinée hollandaise. Au
cours de ses 4.800 mètres d’ascension, Dozy a aperçu une surface rocailleuse
couverte de veines de couleur verte. Les échantillons qu’il en a prélevé ont
confirmé être riches en or et en cuivre.
Aujourd’hui, ces montagnes
escarpées et reculées appartiennent à la Papouasie occidentale, la plus
grande province de l’Indonésie, où se trouve aussi la mine Grasberg, l’une
des plus grosses mines d’or et la troisième plus grosse mine de cuivre du
monde. Appartenant en grande majorité à la société américaine Freeport
McMoRan, Grasberg est aujourd’hui le plus gros contribuable de l’Indonésie,
avec des réserves estimées à 100 milliards de dollars.
Mais une récente
mission d’exploration menée par a Commission pour la justice et la paix de l’archidiocèse
de Brisbane (Australie), a rapporté qu’un « lent génocide » a lieu
aujourd’hui en Papouasie occidentale, et que les populations indigènes du
pays risquent bientôt de ne plus exister ailleurs que dans des musées, à l’occasion
d’expositions anthropologiques de cultures disparues.
Depuis que la dictature de
Suharto a annexé la région suite au référendum des Nations-Unies de 1969,
largement perçu comme une saisie de terres organisée, environ 500.000 Papous
ont été assassinés dans leur combat pour l’autonomie de leur peuple. Des
décennies d’oppression politique et militaire, de kidnappings et de torture
ont laissé place à une culture de la peur. Les journalistes locaux comme
étrangers risquent constamment d’être détenus, battus ou forcés d’abandonner
leurs recherches. Des officiers de police en civil s’en prennent souvent aux
chefs politiques, sociaux et religieux. Et des enfants en âge d’aller à l’école
primaire ont été emprisonnés pour avoir participé à des manifestations en
faveur d’une indépendance face à l’Indonésie.
« Il n’y a plus de justice
dans ce pays, » a murmuré un villageois indigène sous la condition de
rester anonyme. « C’est une île sans aucune loi. »
Lisez le rapport intégral ici :
https://www.theguardian.com/global-developmen...00-bn-dollar...
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