Bitcoin, la monnaie
digitale, a mordu la poussière sur le marché Mt Gox. Plus de 400 millions de
dollars se sont évaporés - ou ont discrètement fini dans les poches de
quelqu’un. Sur internet, on n’entend plus parler que de ça.
La monnaie digitale est
acceptée aux quatre coins de la planète. Il n’existe plus en dehors de ça
qu’une monnaie papier mourante qu’il est de plus en plus difficile d’utiliser
et de transporter. La raison en est que les transactions digitales laissent
derrière elles une trace d’informations que les gouvernements utilisent pour
contrôler le comportement de leurs sujets (que nous pouvons difficilement
appeler « citoyens »). Les citoyens qui utilisent de la monnaie
papier ne laissent aucune trace derrière eux.
Une certaine banque
mexicaine, avec laquelle j’ai fait affaire personnellement, reçoit chaque
semaine des millions de dollars en billets grâce à des milliers de
transactions individuelles sur le marché des capitaux. Ce qui lui pose un
problème. Pourquoi ? Parce qu’aucune banque, aux Etats-Unis, n’accepte
ces billets (principalement de vingt dollars) comme crédit pour le compte de
la banque mexicaine.
Il serait apparemment
nécessaire de présenter le CV de chacun des individus ayant échangé ses
dollars contre des pesos afin de prouver qu’il ne s’agit pas d’une activité
de blanchiment d’argent sale. Chose qui est impossible de faire, puisque ces
dollars sont les fruits de milliers de transactions.
Seules les banques
mexicaines établies depuis un certain temps peuvent échanger leurs dollars
contre du crédit américain, et seulement auprès de Bank of America. La banque
mexicaine dont je parle ici est relativement jeune – bien qu’elle compte plus
de 12 millions de clients individuels – et Bank of America refuse d’obtenir
des dollars de sa part. D’autres banques font face au même problème.
Tous les pays du monde
cherchent à réduire leur usage de papier monnaie. Le Mexique n’est pas une
exception, sans quoi l’autorité monétaire du pays – la Banque du Mexique –
serait intervenue pour venir en aide à la banque mexicaine de laquelle je
parle ici pour qu’elle puisse échanger ses billets contre du crédit sur son
compte.
Mais revenons-en à
Bitcoin :
Bitcoin a beaucoup
attiré l’attention des médias aux Etats-Unis, comme partout ailleurs. Il est
de mon humble avis assez suspect. Bien entendu, il n’y a aucun moyen de
prouver que Bitcoin n’est pas géré par des réseaux politiques.
Ce qui est intéressant
au sujet de Bitcoin est qu’il semble si important pour lui d’avoir un prix en
dollars. Il a divers prix, qui sont tous spéculatifs.
J’ajouterais ici que
lorsque la véritable monnaie – l’or – était utilisée de par le monde, elle
n’avait pas de prix. Toutes les devises nationales ne représentaient que des
quantités variées d’or.
Le Bitcoin, en tant que
devise digitale, est l’exemple parfait de la confusion qui règne dans le
monde concernant la monnaie et ce qu’elle doit être.
La monnaie authentique
doit être échangeable contre toutes sortes de ressources. C’est pourquoi elle
est appelée monnaie ! Voyez ce lien.
Bitcoin ne peut pas être
une monnaie parce qu’il est digital. Il n’est rien de plus qu’un chiffre, qui
ne représente rien, et ne peut permettre de rembourser aucun dette.
Le fait est que le monde
d’aujourd’hui ne se soucie pas du remboursement de ses dettes. D’énormes
quantités d’obligations digitales promettent des chiffres avec intérêts et
ont été accumulées en tant que réserves par les banques centrales des pays
exportateurs. Les obligations, qui sont une preuve de dette, sont une preuve
que ce paiement – le règlement des déséquilibres commerciaux – n’a pas été
effectué.
Le règlement des
déséquilibres commerciaux internationaux requiert que quelque chose soit
livré en tant que paiement, et ce quelque chose ne peut être que de l’or - l’argent
a une valeur moindre, mais pourrait aussi être utilisé dans ce cadre.
Supposons qu’un conflit
éclate entre la Chine et son voisin, le Japon. Le Japon est un allié des
Etats-Unis, qui pourraient décider de geler les actifs de la Chine pour la
durée du conflit.
Grâce à quelques clics à
New York, la Chine pourrait se retrouver privée d’1,3 trillion de dollars de
réserves investi sur des obligations américaines.
C’est l’une des raisons
pour laquelle les Chinois – qui comptent parmi les peuples les plus
intelligents de la planète – achètent de l’or. L’or que possède le Trésor
chinois ne peut pas être gelé par New York.
Le 4 mars dernier, nous
avons entendu un conseiller de Poutine recommander à la Russie de se
débarrasser de ses obligations américaines dans l’éventualité de sanctions
imposées par les Etats-Unis dans le cadre de l’affaire ukrainienne. Mais si
la Russie tentait de le faire, elle découvrirait bien vite que ses comptes ont
déjà été gelés à New York.
Bitcoin doit avoir un
prix, mais il ne pourra jamais en obtenir, pour la raison suivante :
Toutes les devises
digitales d’aujourd’hui sont des valeurs dérivées. Le dollar fiduciaire
digital, par exemple, a une valeur qui est dérivée de l’époque à laquelle le
dollar valait 1/20,67e d’une once d’or, puis 1/35e
d’une once. Et depuis l’or, sa valeur a été dérivée de valeurs dérivées d’une
ancienne valeur par une série de dévaluations.
Bitcoin n’a pas
d’histoire, ce qui est l’élément essentiel qui rend les devises digitales
acceptables, aussi inacceptables qu’elles soient.
Le Bitcoin n’est qu’une
distraction pour une population enfantine incapable de discerner le vrai du
faux, à la satisfaction de tous les escrocs du monde, petits et grands, qui
prospèrent en trompant le public.
Je vous renvoie vers
Mises, qui a dit lui-même qu’aucune devise fiduciaire n’avait jamais été
introduite avec succès sans valeur ultimement dérivée de l’or ou de l’argent.
Bitcoin ne remplit pas cette caractéristique ; il ne peut pas circuler
en parallèle aux devises fiduciaires établies, parce qu’il n’a pas d’histoire,
pas de lien avec ses parents, l’or et l’argent.