Le moins que l’on puisse dire c’est qu’effectivement, le gouvernement ne « chôme » pas et qu’à défaut d’une véritable révolution, nous assistons tout de même à de sacrées ruptures, et objectivement elles ne sont pas toutes négatives, loin s’en faut tant notre pays avait et a besoin de modifier certaines règles de fonctionnement ou usages qui datent d’une époque révolue.
Plus que de « réformes », mot-valise et fourre-tout assez agaçant pour tout dire, nous avons besoin tout simplement d’adaptation aux contraintes de notre monde.
Si le gouvernement est en train de dynamiter le code du travail et le droit social dans notre pays notamment, finalement, en limitant drastiquement le coût des licenciements dits abusifs en légiférant sur les montants maximums des indemnités versées, il ne s’arrête pas là et d’ailleurs reviendra rapidement sur les contrats de travail ou ce genre de choses dans les prochains mois.
N’oubliez pas, nous sommes dans un processus itératif généralisé.
Bref, le gouvernement s’attaque à la dépense sociale.
C’est logique.
Il n’y aura pas de baisses de dépenses significatives sans s’attaquer aux sources même de nos maux financiers, à savoir l’État-providence, et donc les dépenses sociales.
Nous y sommes.
Nous sommes en plein dedans.
N’oubliez pas la manière assez lapidaire dont je résume la situation.
« Les conséquences de la faillite ou les conséquences des politiques pour éviter la faillite sont sensiblement les mêmes » !
La seule chose qui change, c’est le rythme et la violence de la chose. Quand un pays est en faillite, il n’y a plus rien du jour au lendemain, alors que le processus de « grècification » reste un processus progressif. Rapide certes, mais progressif. Finalement, c’est un peu comme une faillite ordonnée et programmée.
Revenons-en à nos moutons.
C’est donc le logement qui, depuis quelques semaines, occupe une place centrale dans l’actualité.
Voici un résumé des principaux points du Plan logement présenté mercredi 20 septembre par le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, et le secrétaire d’État, Julien Denormandie.
L’objectif affiché est de “construire plus, mieux et moins cher” ! Belle idée contre laquelle il est difficile de s’opposer
Pour cela, il faut libérer du foncier. Il faut également réduire les normes imposées. J’attends de voir, en particulier sur les normes, car tout choc de simplification est complexe à mettre en œuvre étant donné qu’il y a des normes françaises certes, mais il y aussi toutes les normes européennes. On peut simplifier le français… mais on a aucune prise sur les directives européennes qui sont chaque année un peu plus complexes.
L’idée du gouvernement donc est de mettre en place des abattements fiscaux afin de créer “un choc de l’offre” (terme qui m’agace là encore prodigieusement après que Hollandouille et son équipe de bras cassés nous ait mis cela à toutes les sauces pendant 5 ans pour cacher leur incompétence intégrale et la vacuité intersidérale de leur politique).
Dans les zones tendues donc, « un abattement fiscal sera appliqué pendant trois ans sur les plus-values faites sur les cessions de terrains, ou en cas de promesse de vente conclue avant la fin 2020 ».
L’abattement fiscal de 100 %!
Cet abattement sera de 100 % dans le cadre de la création d’un logement social,
De 85 % pour un logement intermédiaire
De 70 % pour un logement libre.
Un taux d’imposition réduit de 19 % sera mis en place concernant les plus-values pour les entreprises propriétaires cédant des terrains puis prolongé jusqu’à 2020.
Cela veut dire que, dans le pire des cas, vous allez payer 30 % sur 30 % de la plus-value théorique ! Donc 9 % sur la plus-value totale… dans le pire des cas !!
Autant vous le dire, il faut vendre et vite, car à ce prix-là… c’est presque une exemption généralisée. Il est presque sûr que cela va inciter à vendre, surtout si de l’autre côté la fiscalité sur le foncier et l’immobilier est un peu plus pénalisante ! Il va donc y avoir des arbitrages de patrimoines à faire !!
La défiscalisation Pinel prolongée !
« Le gouvernement a aussi annoncé la prolongation des dispositifs Pinel et PTZ (prêt à taux zéro) jusqu’au 31 décembre 2021, alors qu’ils devaient finir cette année. Ils seront davantage ciblés sur des territoires où la tension est forte »…
Logique. Celles et ceux qui veulent en savoir plus peuvent s’abonner à ma lettre STRATÉGIES, j’y ai étudié en détail l’intérêt du PINEL, et sachez que ce dispositif n’est pas du tout, mais alors pas du tout pertinent en terme patrimonial. Avant de vous lancer dans une acquisition à 300 000 euros ou même 200 000 et avant de vous en mordre les doigts, je vous invite plutôt à lire la lettre STRATÉGIES consacré au PINEL et à la manière la plus puissante qui existe pour la défiscalisation immobilière, et qui permet d’investir n’importe où sur le territoire en maîtrisant pleinement ses montants et retours sur investissement. Vous aurez accès à toutes les archives, et je vous rembourserai l’abonnement si après avoir lu ce dossier PINEL vous investissez encore avec ce dispositif plus que risqué !!
Gel des normes
« L’État s’engage à alléger le Code de la Construction en simplifiant les normes avec l’annonce d’une pause sur les normes techniques pendant le quinquennat, sauf en matière de sécurité et pour celles déjà votées.
Des sanctions de plus en plus fortes contre les recours abusifs contre les permis de construire vont faciliter le lancement des opérations… cela ne coûtera rien aux contribuables, de même que l’allègement des normes évidemment.
Enfin, la création d’un bail mobilité qui préfigure une précarisation des baux, future mère de toutes les réformes !!
« L’État va créer un nouveau type de bail, adossé à une garantie locative dématérialisée nommée ”Visale”. Ce bail ”mobilité” bénéficiera aux étudiants et aux personnes en formation professionnelle pour une période limitée entre un et dix mois. Aucun dépôt de garantie ne sera demandé aux locataires.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé la création d’un bail numérique pour simplifier et améliorer les démarches. »
Derrière ce premier pas sur le CDD du bail, il y a évidemment, en ligne de mire, la mère de toutes les réformes immobilières, celle qui sera capable de faire revenir 3 millions de biens sur le marché en quelques semaines… à savoir l’expulsion rapide et sans blablas en cas d’impayés de loyer !
Aujourd’hui, expulser un locataire, c’est deux ans ! Deux ans pour récupérer votre bien, tout en sachant que souvent il est ruiné, que pendant ce temps-là le fisc vous demande de payer des impôts sur des loyers que vous ne percevez pas etc., etc., bref, un enfer.
Le résultat pragmatique ?
En voulant surprotéger le locataire… on vient casser le marché immobilier et l’offre. On alimente donc la hausse des prix qui est défavorable à tous les locataires honnêtes, car ceux qui ne payent pas, ne payent pas !!
C’est donc un vrai changement que l’équipe Macron fait vivre au marché immobilier, et ce n’est là que les chantiers de cette fin d’année. L’année prochaine, le gouvernement s’attaquera aux baux, et c’est sans doute une bonne idée, qui pour le coup, produira des effets.
Cela aura aussi des conséquences pour les patrimoines. J’en parlerai dans mes lettres STRATÉGIES.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !