La prochaine étape de l’expérience de taux négatifs de l’Europe

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Published : April 26th, 2017
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La Banque centrale européenne a forcé ses taux de dépôt jusqu’à -0,4% en avril 2016. Depuis lors, les banques de la zone euro ont eu à verser 0,4% d’intérêts par an sur leurs excès de réserves déposés auprès de la BCE. Ce qui n’a pas été sans conséquences. Pour commencer, les banques ont cherché à échapper à ce taux punitif, notamment en se tournant vers les obligations gouvernementales.

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Ces achats ont inévitablement forcé les prix des obligations à la hausse et réduit leurs rendements. La BCE a également continué de monétiser la dette gouvernementale. En conséquence, les rendements ont subi de fortes pressions baissières. Par exemple, les rendements réels (ajustés à l’inflation) des obligations allemandes à court terme sont actuellement de -2,5% par an.

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Les taux d’intérêt négatifs (à la fois en termes nominaux et en termes réels) contribuent à la réduction du fardeau de la dette des banques et des Etats surendettés. Les taux d’intérêt négatifs forcent le ratio dette/PIB à la baisse. De telles politiques monétaires bénéficient aux emprunteurs, aux dépens des créditeurs. Ce sont ces derniers qui en paient les frais.

Les entreprises bancaires de la zone euro sont aussi affectées par la politique de taux d’intérêt négatifs de la BCE. D’une part, elles trouvent de plus en plus difficile de demeurer profitables dans un environnement de suppression des taux d’intérêt, et d’autre part, leurs coûts augmentent en raison des taux de dépôt négatifs (et leurs coûts augmentent à mesure que la BCE injecte davantage d’excès de réserves dans le système bancaire).

Les banques n’auront bientôt d’autre choix que d’imposer des taux négatifs aux comptes bancaires de leurs clients. Mais face à des taux de dépôt négatifs, ces clients auront toutes les chances de retirer (au moins une partie de) leurs dépôts pour les conserver en espèces, laissant ainsi les banques face à un énorme écoulement de capital, et donc à un déficit de financement. Il est donc probable que ces dernières fassent pression sur la BCE afin qu’elle mette fin à ses politiques de taux de dépôt négatifs.  

Une expérience nouvelle

Si la BCE cédait à leur demande (c’est probablement ce qu’elle fera), les taux de dépôt repasseront certainement à zéro, pour porter tous les rendements des obligations au-dessus de ce niveau. Afin d’empêcher les taux d’intérêt de grimper de manière excessive, en revanche, la BCE devra continuer de manipuler les rendements des obligations à long terme, ce à quoi elle pourra parvenir en poursuivant ses achats d’obligations.  

La BCE est en mesure de fixer les rendements des obligations à long terme au niveau désiré. Il lui suffit pour cela d’établir un prix minimum pour les obligations. Les prix marchés des obligations convergeront peu à peu vers ce prix minimum, et ne pourront pas tomber en-dessous. En monétisant la dette, la BCE élargit la quantité de monnaie en circulation, et fait dans le même temps grimper l’inflation.

Le nouveau régime ressemblera certainement à ça : les rendements des obligations de la zone euro grimperont légèrement en termes nominaux. L’inflation grimpera également, jusqu’à atteindre voire excéder des rendements nominaux. Ce qui forcera les rendements réels (les taux nominaux moins l’inflation) en territoire négatif. Si l’inflation reste limitée, une majorité des déposants et des investisseurs choisiront probablement de conserver leurs avoirs à revenus fixes.

Ce nouveau régime de taux d’intérêt s’avèrera positif pour les banques en difficulté de la zone euro : la courbe des rendements demeurera suffisamment raide, ce qui s’avèrera profitable pour les banques en termes de prêt. Dans le même temps, les taux d’intérêt négatifs à court terme leur permettront de dévaluer leurs passifs à l’encontre des déposants et des investisseurs. La politique de la BCE reviendra donc à un plan de refinancement de grande échelle.

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Face au désir politique de préserver l’euro, nous pouvons nous attendre à voir l’industrie bancaire de la zone euro refinancée par la BCE. Il est donc possible que la BCE mette fin à ses politiques de taux de dépôt négatifs d’ici peu de temps, en faveur d’une inflation accrue. Une telle politique impliquera une dévaluation continuelle des dépôts bancaires et des obligations libellés en euros.

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C’est là la vérité malheureuse de l’expérience de monnaie commune de l’Europe. Les citoyens de la zone euro sont sur le point d’apprendre une leçon vieille comme le monde : la monnaie papier non garantie – ce que représente l’euro – n’est pas digne de notre confiance. Comme l’a dit Thomas Paine, « le papier-monnaie constitue à première vue une grande économie ou plutôt ne semble rien coûter, mais c’est la monnaie la plus chère qui soit ».

 

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Hello Mr Pollett , so to be practical is going short the Schatz a good idea ? And on what german govt bond duration ? Thank you for your thinking . Lefranc Charles
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dinastar - 4/27/2017 at 5:27 AM GMT
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