|
L'Union
mutualiste retraite (UMR), héritière du CREF va mal. Elle doit faire face à
un « trou » colossal. Il serait de 459 millions selon son rapport
annuel 2013, construit avec un taux dérogatoire d'actualisation des
engagements futurs de 3%. Dans les faits, la situation serait bien pire si
l'on employait le mode de calcul standard, non dérogatoire, promu par les
autorités de contrôle. Selon l'ARCAF, l'Association nationale des
fonctionnaires épargnant pour la retraite, il manquerait probablement plus de
2,5 milliards d’euros à l'UMR. L'union mutualiste devrait avoir 10,5
milliards d'euros de réserves pour faire face à ses engagements vis-à-vis de
ses sociétaires, là ou elle n'avait que 8 milliards d'euros de provisions fin
2013.
Bilan l'UMR va
proposer de diminuer de 30 à 35% les rentes servies aux 110 000 anciens
sociétaires du CREF lors de son assemblée générale du 18 novembre 2014.
Concrètement, l'adhérent moyen percevra autour de 790 € par an au lieu de 1
170 €. Cette nouvelle baisse pénalisera une fois de plus les ex-membres du
CREF ayant subi une baisse de leur pension de 16% en 2002 et, depuis, des
réévaluations bien en deçà de l'évolution du coût de la vie.
Quelques
journaux se sont faits écho de cette triste actualité, qui touche plus
particulièrement des retraités de l'éducation nationale ayant eu le malheur
de faire confiance à ce complément retraite mutualiste. Ils passent
rapidement sur le caractère baroque de ce régime, qui avait la particularité
de fonctionner à la fois en répartition et capitalisation. Ces articles font
écho des difficultés de l'UMR à dégager des rendements en ligne avec le plan
de redressement mis en place au début des années 2000, auxquelles s'ajoutent
les difficultés à respecter les nouvelles règles prudentielles.
Pourtant le
vrai problème est connu depuis bien longtemps, comme en atteste un rapport
Sénatorial de 2006. Alors que CREF « aurait dû fonctionner intégralement
par capitalisation, le régime fonctionnait à 60 % par répartition et n'était
pas correctement provisionné. »
C'est ce
recours à la répartition qui explique, aujourd'hui comme hier, les déconvenues
des ex-sociétaires de CREF. Une réalité à méditer, dans un pays qui a, avant
tout, fait le choix de promouvoir la répartition.
|
|