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L'esprit de la Révolution
française est bien vivant au Québec depuis quelques décennies
et malgré les violences qui l'ont accompagné, on
considère en général cet événement comme
une étape positive dans le développement de la
société française et de la civilisation occidentale.
Cela n'a pourtant pas toujours été le cas. Nos ancêtres
avaient en effet plus de jugement que nous. Pendant un siècle et demi,
la Révolution française a eu mauvaise presse et a
été dénigrée ici comme un événement
tragique, destructeur des traditions, de la liberté et de la
civilisation, ce qu'elle a évidemment été si on examine
froidement et sans romantisme les horreurs commises en son nom et les
répercussions politiques néfastes qu'elle a engendrées
jusqu'à nos jours.
Il est pertinent de se demander:
Comment les Canadiens d'il y a 200 ans ont-ils perçu la Révolution
française? Quelques recueils sur la question ont été
publiés autour du bicentenaire de 1989(1), mais
l'étude fondamentale qui fait la chronique des
événements et opinions des habitants de la province britannique
de Québec à cette époque reste celle de Claude Galarneau, La France devant l'opinion canadienne,
1760-1815 (Québec: Les Presses de l'Université Laval),
publié en 1970.
L'opinion publique
Ce sont bien sûr surtout les
opinions des élites lettrées qui ont survécu
jusqu'à nous. Les historiens peuvent consulter les documents officiels
de l'administration coloniale, les mandements des évêques, la
correspondance des communautés religieuses et des individus qui ont de
la famille ou des contacts en France. Plusieurs journaux paraissent aussi
depuis la Conquête, d'abord à Québec avec le lancement de
La Gazette de Québec / The Quebec Gazette
en 1764, puis une douzaine d'années plus tard à
Montréal. D'autres suivront au cours des années 1780 et les
lecteurs de ces périodiques pourront suivre de près ce qui se
déroule sur le Vieux Continent.
Ces
journaux sont un bon reflet de l'« opinion publique »
et on y perçoit d'abord une sympathie ouverte à l'endroit du
mouvement de révolte contre l'absolutisme royal dans la période
de 1789 à 1792, c'est-à-dire avant que l'expérience
révolutionnaire ne perde complètement son élan
libéral et ne tourne à la tyrannie collectiviste et à la
boucherie. Dans des commentaires de plus en plus nombreux – les
journaux n'avaient pas jusque-là de position éditoriale –
on y célèbre la fin du despotisme et du féodalisme, la
fin des privilèges cléricaux, la liberté et les droits
du citoyen, l'esprit de la philosophie des Lumières. C'est le progrès
et le libéralisme qu'on perçoit d'abord dans la
Révolution.
L'opinion diffusée dans les journaux,
(...) cela voulait dire sans doute [celle de]
certains nobles libéraux, des membres des professions
libérales, juges, avocats, notaires, médecins et plusieurs
marchands et artisans instruits des villes et des environs. C'est la seule
opinion qui s'exprimait publiquement, qui devait sans nul doute faire les
frais des conversations des salons, des clubs et des rencontres de famille ou
d'amis. Il y avait certes une opinion beaucoup moins accueillante, celle des
évêques Hubert et Briand, des ursulines, du séminaire de
Québec, opinion attentive au début, inquiète à
partir de la nationalisation des biens d'église, – d'autant que
l'Église canadienne était touchée directement par la
perte de ses rentes –, de plus en plus méfiante, voire
même hostile, avec la Constitution civile du clergé. Les clercs
et les communautés religieuses ne pouvaient pas lire avec joie la
confession de la soeur carmélite et accepter
les difficultés dont l'Église de France était la proie.
D'autre part, une fraction de la noblesse, comme la correspondance La Corne
l'a montré, s'est tournée bien vite contre la
Révolution. Mais du fait sans doute de l'opinion publique
prorévolutionnaire, il n'apparaît en aucun cas que cette
hostilité du clergé ou de la noblesse ait été
déclarée ouvertement entre 1789 et 1792, encore moins que la
Révolution ait été condamnée comme telle. (p.
138)
L'atelier de Fleury Mesplet à la Gazette
de Montréal est le centre des intellectuels
révolutionnaires et du républicanisme. On y publie Voltaire et
des commentaires anticléricaux dans le style des Philosophes. Mesplet lui-même avait été un adepte
du Congrès américain et était venu à
Montréal avec Benjamin Franklin en 1776 pendant l'occupation
américaine de la ville, chargé de faire la propagande des
rebelles américains en français. Il était resté
après l'échec de cette entreprise et avait fondé le
premier journal francophone unilingue d'Amérique du Nord, La
Gazette du commerce et littéraire, deux ans plus tard.
Même les administrateurs anglais semblent d'abord favorables à
la tournure des événements en France, comme c'est le cas en
Angleterre même. L'impression générale au début de
la Révolution est en effet que celle-ci rapproche la France de sa
rivale d'outre-Manche, en mettant fin à l'absolutisme monarchique et
en mettant en place un régime parlementaire libéral.
Les
bouleversements des premières années de la Révolution
auront toutefois suffisamment inquiété la métropole pour
que le gouvernement britannique accélère l'adoption d'une
seconde constitution pour sa colonie depuis la Conquête, question
d'éviter que les Canadiens ne suivent l'exemple de leur ancienne
mère-patrie. L'Acte de 1791 divise donc la province en deux
(Haut-Canada comprenant surtout les nouveaux venus loyalistes ayant
récemment fui la Révolution américaine, et Bas-Canada
comprenant la majorité d'origine française). Il instaure
également un premier régime parlementaire dont les pouvoirs
restent toutefois limités par rapport à ceux du gouverneur et
de sa clique. Ces institutions minimalement démocratiques sont une
première pour la population canadienne habituée à
l'absolutisme français, mais elles seront cause de troubles importants
dans les décennies qui suivront. Au-delà des débats
d'idées, la Révolution française – comme la
Révolution américaine avant elle – a donc indirectement
des répercussions politiques importantes au Canada.
Le vent tourne
Entre-temps, cette opinion favorable change du tout au
tout à partir de l'hiver 1793. En février, les journaux
tiennent la population au courant du procès du roi. Puis,
Le 18 avril arrive en effet la nouvelle de l'exécution de Louis XVI et
surtout, le 25 avril, celle de la déclaration de guerre contre
l'Angleterre, qui change radicalement le cours des choses et interdit par le
fait même à la presse de se montrer en faveur de la France:
désormais, c'est la guerre, et la Révolution, c'est l'ennemie.
(p. 302)
La presse consacrera alors beaucoup d'espace pour relater les déboires
de la famille royale, l'exécution de Marie-Antoinette, la mort de
Louis XVII et les nombreuses boucheries à la guillotine de cette
période. Au sein d'une population restée très
attachée à la royauté, le régicide apparaît
comme un crime impardonnable.
La Révolution n'avait cependant pas commis de meurtres qu'envers la
famille royale et on l'allait bien voir. Les massacres, les atrocités,
les blasphèmes et, pour résumer d'un mot, les « horreurs
» de la France régicide seront un sujet de choix pour alimenter
la flamme de la contre-révolution parmi les Canadiens. (...) En
février 1794, on relate les horribles massacres « de milliers
d'hommes, femmes et enfants de la ville de Lyons, par les Sans-Culottes qui
ont brûlées la plus grande partie de cette superbe ville
». Viennent ensuite les « atrocités commises à
Nantes » qui auraient fait périr 10 000 personnes dans la prison
de cette ville alors que 30 000 ont été noyées ou
autrement assassinées. Parmi les noyés, il y avait 500 enfants.
(...) Bref, comme le disait un Canadien dans une lettre ouverte à la
Gazette de Québec, les scènes de sang et d'horreur qui
désolent le royaume de France sont le « déshonneur de la
nature humaine », ou comme le chantait un autre: « Pauvre peuple,
que ton sort est affreux ». Voilà comment on peut résumer
le sentiment de la presse périodique canadienne sur les excès
de la Révolution. (p. 305-307)
À partir de ce moment, au lieu d'acquérir l'aura romantique de
ses partisans en France et ailleurs dans le monde, la Révolution
gardera pendant longtemps au Canada français cette image de cataclysme
violent où l'on a tué le roi, persécuté
l'Église, expulsé et tué des prêtres et des religieux,
massacré des populations entières opposées au nouveau
régime, et en général bouleversé l'ordre social
et politique traditionnel pour engendrer une tyrannie pire que le
régime précédent.
Plusieurs ont même interprété
dès lors à rebours la Conquête comme un
événement providentiel, parce qu'elle aurait sauvé la
branche nord-américaine du peuple français des affres de la
tragédie de 1789, en nous faisant passer sous la juridiction d'une
autre couronne trois décennies plus tôt. L'Église
ultramontaine se servira de cet argument pendant tout le 19e et le
début du 20e siècle pour mettre en garde contre
l'anticléricalisme et les idées radicales importées de
France.
La conquête providentielle allait connaître un sort aussi
magnifique que la Révolution satanique, l'une portant l'autre. Un
ultime témoignage nous en était fourni en 1963 à
l'Assemblée législative de Québec, lorsqu'un
député, s'adressant à la jeunesse qui est « en
train d'aller à la révolte », lui demandait de ne pas
oublier que, « grâce à cet esprit de l'Empire anglais qui
conquérait des colonies et savait les abandonner en temps et lieu,
grâce à cet esprit nous avons évité la
révolution française et ses agonies. Nous n'avons pas
guillotiné de prêtres et nous avons vécu en paix sous la
protection de la Couronne anglaise ». (p. 339)
On peut rire aujourd'hui de ce genre de commentaire, qui paraît
naïf et suranné alors que la fin politiquement correcte justifie
habituellement tous les moyens, et que le seul principe politique qui semble
faire l'unanimité est celui de la démocratie sans limite,
c'est-à-dire la tyrannie de la majorité. Et que penser de cette
acceptation servile de la monarchie et d'un pouvoir étranger! Horreur!
Pourtant, nos ancêtres, cléricaux ou anticléricaux,
conservateurs comme libéraux, qui chérissaient leurs «
libertés anglaises » ont eu la chance de vivre, pendant plus
d'un siècle et demi, dans l'un des trois ou quatre pays les plus
libres du monde. Et ce, justement parce qu'ils « subissaient » un
régime au pouvoir limité et divisé plutôt que de
jouir des prétendues « liberté, égalité et
fraternité » proclamées par les fanatiques de leur
ancienne mère-patrie.
La révolution
importée
Des historiens et commentateurs se
sont servi notamment de cette perception anti-révolutionnaire
qui a longtemps dominé ici pour affirmer à tort que le Canada
français était resté une société
traditionnelle autoritaire, d'Ancien Régime, jusqu'à ce que la
Révolution tranquille apporte la « modernité »
inspirée de 1789. En fait, l'opposition radicale à la
Révolution française peut au contraire se fonder sur une
logique tout à fait libérale.
À la fin du 19e siècle, un observateur libéral pouvait
ainsi comparer la France et le Canada et conclure que le second pays
était plus libre que le premier à cause de son héritage
britannique et nord-américain (voir le texte d'Alfred D. Decelles, Mot pour Mot, p. 8). La division des
pouvoirs caractérisant le régime parlementaire
fédéral canadien accordait en effet plus d'autonomie aux
administrations locales et aux institutions privées et plus de
liberté aux individus, alors qu'en France le jacobinisme
hérité de la Révolution en faisait un pays
centralisé et enrégimenté.
Comme
l'explique toutefois Jean-Luc Migué (voir
1789 ET LA PENSÉE COLLECTIVISTE CHEZ NOUS, p. 12),
depuis notre propre révolution soi-disant tranquille, ces idées
jacobines ont été importées d'outre-mer et sont devenues
l'idéologie dominante. L'idée que le pouvoir doit être
divisé et décentralisé le plus possible pour
éviter la montée du despotisme et pour garantir la
liberté individuelle n'est plus une vérité
évidente comme il y a un siècle. Au contraire, la notion selon
laquelle la « volonté populaire »
doit s'exprimer unanimement par la voix d'un gouvernement tout-puissant qui
peut intervenir dans tous les aspects de la vie est devenue pratiquement un
dogme.
À partir de 1960, l'État
provincial québécois nationalise tout ce qui bouge, notamment
les systèmes d'éducation et de santé, reléguant
du même coup l'Église au rang de groupe de pression sans
importance. Même s'il n'y a pas lieu de regretter le pouvoir
clérical excessif qui s'exerçait jusqu'alors, on ne peut que
constater que l'État éliminait ainsi le seul pouvoir qui lui
avait réellement fait concurrence pendant les siècles
précédents. Bref, l'étatisme triomphe et à partir
de ce moment, dans tous les domaines, le pouvoir se concentre toujours un peu
plus dans les mains des seuls politiciens et bureaucrates.
En
1968, le Conseil législatif – l'équivalent au parlement
provincial du Sénat canadien ou des Lords à
Londres – est aboli par le gouvernement de l'Union nationale. Au
lieu de le réformer (comme on devrait le faire à Ottawa) pour
lui redonner son pouvoir traditionnel de réfréner les
élans d'une chambre basse portée à violer les droits et
libertés traditionnels dans ses élans interventionnistes, on
s'en débarrasse simplement. Que faire d'autre lorsqu'on le
considère comme une relique aristocratique devenue inutile et
anachronique?
En
même temps, on rebaptise l'assemblée législative de la
province de Québec, qui devient une... Assemblée nationale. La
même année aussi, une grand-messe nationaliste
prétentieusement désignée « États
généraux du Canada français » adopte
des résolutions en faveur d'un rapatriement de tous les pouvoirs au
Québec et de la création d'une Assemblée constituante,
dans le but d'élaborer une constitution québécoise.
Cette idée est régulièrement relancée depuis par
des nostalgiques séparatistes, qui y voient une façon grandiose
de « mobiliser le peuple québécois pour
qu'il réfléchisse sur son avenir ».
Assemblée nationale, États généraux,
Assemblée constituante: comme on le voit, dans cette période,
même la terminologie institutionnelle de la Révolution
française a été intégrée au vocabulaire
politique québécois(2).
Le
mouvement nationaliste se fait par ailleurs l'héritier de l'esprit
révolutionnaire et jacobin dans sa volonté de créer une
société unifiée, pour ne pas dire uniforme, et sa
tentative d'imposer une seule langue sur tout le territoire
contrôlé par l'État. La destruction des langues et
cultures régionales de l'Hexagone par la bureaucratie parisienne a son
pendant ici dans l'hystérie anti-anglaise et le nettoyage linguistique
amorcé par la loi 101, également au nom de l'«
égalité » et de l'« unité
nationale »(3). Quant
au séparatisme, qui n'a pas encore réussi à atteindre
ses fins, il vise bien sûr une autre élimination d'un pouvoir
concurrent, celui du gouvernement fédéral, et la concentration
de tous les « leviers de l'État »
à Québec. Comment le peuple pourrait-il avoir deux voix?!
Enfin,
qu'observe-t-on aujourd'hui dans l'attitude du gouvernement péquiste
(et celle des soi-disant libéraux avant eux) envers les
municipalités? On les endette arbitrairement, on les abolit et les
fusionne à l'encontre de la volonté populaire, on les traite
comme une simple extension au niveau local de l'administration de
l'État, dans la tradition bien française du centralisme
bureaucratique. Encore et toujours, les contrepoids au pouvoir du
gouvernement – en fait, de la clique qui entoure le tyran qu'on appelle
premier ministre – sont considérés comme des obstacle
à la « volontaire populaire ».
Le seul accroc toléré à ce centralisme bureaucratique
est celui qu'opère l'arrangement corporatiste, qui permet à des
groupes de pression soumis à l'État d'avoir voix au chapitre
dans la définition des interventions de celui-ci, autour des «
tables de concertation » et dans les «
sommets socio-économiques » (voir PQ VS PLQ:
UN CHOIX ENTRE DEUX CORPORATISME, p. 2).
Malgré la Conquête et l'héritage britannique qui nous y a
fait échapper pendant plus d'un siècle et demi (nul besoin
d'invoquer la Providence, les hasards de l'histoire font parfois bien les
choses), la Révolution tranquille a ainsi finalement consacré
l'héritage de 1789 chez les descendants des anciens Canadiens, au prix
de notre liberté actuelle. C'est maintenant une
contre-révolution qu'il nous faut.
- Cf. Pierre H. Boulle et Richard A. Lebrun
(sous la direction de), Le Canada et la Révolution
française: actes du 6e Colloque du CIEE, 29, 30, 31 octobre 1987,
Montréal: Centre interuniversitaire d'études
européennes / Interuniversity Centre
for European Studies,
1989; Sylvain Simard (sous la direction de), La Révolution
française au Canada français: actes du colloque tenu
à l'Université d'Ottawa du 15 au 17 novembre 1989,
Ottawa: Actexpress, c1991; et Michel Grenon (sous la direction de), L'Image de la
Révolution française au Québec, 1789-1989, LaSalle, Québec: Hurtubise HMH, 1989. >>
- Brève chronologie des débuts
de la Révolution: En mai 1789, les États
généraux sont convoqués par le roi Louis XVI
après 150 ans d'inactivité. En juin, le Tiers État
- les représentants de ceux qui ne font partie ni de la noblesse,
ni du clergé - et une partie du clergé se proclament
Assemblée nationale. Le 9 juillet, l'Assemblé devient
Constituante et prépare la Constitution. Cinq jours plus tard, la
Bastille est prise... >>
- Étrangement, le débat se
poursuit encore aujourd'hui exactement dans les mêmes termes dans
le vieux pays. Il y a quelques jours en effet, un ministre socialiste
pur et dur, Jean-Pierre Chevènement, démissionnait sur la
question de l'autonomie de la Corse. Selon lui, le gouvernement fait
entorse au principe républicain le plus fondamental en accordant
à l'Assemblée de cette région des pouvoirs
particuliers, dont celui d'adapter des lois votées à
l'Assemblée nationale. L'article 1 de la Constitution de 1958
stipule pourtant que « la France est une
république indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les
citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. »
Sous
la Royauté, les régions françaises avaient plus
d'autonomie. Mais pour les révolutionnaires jacobins, la seule
façon d'assurer l'« égalité »
et la « liberté » pour tous les citoyens est
d'imposer l'uniformité. En reconnaissant une réalité
culturelle régionale et en permettant à la « volonté
populaire » nationale de se fractionner ainsi, le
gouvernement piétine donc les principes de 1789 et planifie un retour
à l'Ancien Régime, selon M. Chevènement. C'est ce genre
de logique tordue qui fascine les nationalo-gauchistes
d'ici, aussi bien à Ottawa qu'à Québec. >>
Martin Masse
Le Quebecois Libre
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