Le président
Poutine tient dans sa main une barre London Gold Delivery
La banque centrale russe a de
nouveau accru ses réserves d’or en avril, avec l’achat de 900.000 onces
supplémentaires, d’une valeur de 1,17 milliard de dollars.
Les réserves d’or de la Russie
sont passées à 34,4 millions d’onces en avril, contre 33,5 millions d’onces
en mars, selon le site internet de la banque centrale russe. La valeur des
réserves d’or de la banque centrale russe est passée de 43,36 à 44,30
milliards de dollars en l’espace d’un mois.
Ce qui suit est un résumé des
chiffres des réserves de la banque de Russie pour le mois d’avril, publié par
Bloomberg :
Les réserves d’or et de
devises étrangères de la Russie sont restées inchangées avec 471,1 milliards
de dollars au cours de la semaine qui s’est terminée le 9 mai. Les réserves
de la Russie ont chuté depuis le début de la crise, mais restent
considérables. Y sont inclus l’or monétaire, les droits de tirage spéciaux,
les positions de réserve au FMI et les devises étrangères.
900.000 onces constituent une
importante quantité d’or, bien qu’en termes de pourcentage des réserves
étrangères de la Russie, elles ne représentent que 0,24%.
L’or représente aujourd’hui
près de 10% des réserves de la Russie, ce qui est bien en-dessous du pourcentage
moyen de réserves étrangères alloué à l’or par les banques centrales majeures
comme la Bundesbank, la Banque de France et la Réserve fédérale, qui s’élève
à environ 65%.
La banque centrale russe a
graduellement accru ses réserves depuis 2006 (voir graphique ci-dessus). Elle
a accumulé en moyenne 0,5 million d’onces d’or chaque mois. Le presque
million d’onces acheté en avril représente donc une forte hausse de sa demande.
Il fallait s’y attendre, au vu
des tensions géopolitiques actuelles entre la Russie et les Etats-Unis autour
de la question de l’Ukraine. Les chiffres du TIC montrent en effet que la
Russie a accentué la diversification de ses réserves hors des bons du Trésor
américain.
Les réserves de bons du Trésor
américain de la banque centrale russe ont fortement chuté, avec une baisse de
près de 50 milliards de dollars entre les mois d’octobre et de mars 2014.
Plus de la moitié de cette baisse a été enregistrée au mois de mars, alors
que 26 milliards de dollars étaient liquidés suite aux sanctions imposées par
l’Occident. Les chiffres du TIC pour le mois d’avril ne seront pas
disponibles avant le mois de juin, et devraient s’avérer pour le moins
intéressants.
Notamment au vu des achats
considérables de bons du Trésor américain par la petite Belgique, qui
poussent les analystes à se poser des questions et à se demander si la Fed ou
la BCE pourrait en être responsable.
Réserves d’or de la
Russie en millions d’onces – 1995-2014 – graphique mensuel (Bloomberg)
La Russie parle ouvertement de
son or et de ses intentions. De nombreux officiels ont dit considérer l’or
comme étant un actif monétaire de grande importance, et Poutine lui-même a
été photographié à maintes reprises un lingot d’or à la main.
Le 25 mai 2012, le
vice-président de la banque centrale de Russie, Sergey
Shvetsov, a annoncé que la banque de Russie comptait
poursuivre ses achats d’or dans le cadre de la diversification de ses
réserves de devises étrangères.
« L’an dernier, nous
avons acheté environ 100 tonnes d’or. Ce chiffre sera moindre cette année,
mais toujours considérable », a-t-il expliqué à Reuters.
Le Conseil mondial de l’or a
annoncé hier que les achats des banques centrales sont désormais 70%
supérieurs à leur moyenne trimestrielle sur 5 ans, avec l’Irak et la Russie
en tête. La zone Euro est devenue un acheteur net grâce à l’entrée de la
Lettonie dans l’Union monétaire, et l’ajout de son or aux réserves de la zone
Euro comme le stipule le traité.
La Russie prévoit peut-être d’utiliser
son or pour garantir le rouble et le protéger de futures dévaluations, et protéger
la Russie d’une crise monétaire internationale et du retour imminent de la
guerre des devises.
La demande de la banque
centrale russe est des autres banques centrales du monde devrait se
poursuivre puisque l’incertitude macroéconomique, monétaire et géopolitique
ne semble pas en passe de ralentir. Elle pourrait même gagner de l’ampleur au
cours de ces prochains mois, à l’approche de la prochaine phase de la crise
globale de la dette.