Dans son récent discours
devant le Congrès des Etats-Unis, le Pape Francis a décrété que « le
bien commun est l’objectif premier de la politique » et que « la
liberté nécessite l’amour du bien commun ». la législation est
« toujours basée sur l’assistance au public », a pontifié le
Pontife. Seul un enfant naïf pourrait croire à de tels propos.
Si le Pape a dit tout
cela, c’est pour encourager le Congrès à adopter une planification économique
centralisée basée sur le modèle soviétique en le nom de la « bataille
contre le réchauffement climatique », tout en faisant exploser le
système américain d’Etat-providence en élargissant les aides sociales à tous
les parasites venus de n’importe quel pays du Tiers-Monde. Ainsi, si les
« leçons sociales du Catholicisme » défendent quoi que ce soit
aujourd’hui, c’est bel et bien le socialisme et l’égalitarisme à l’extrême.
Dans la sphère
politique, il n’existe pas de notion de « bien commun », parce
qu’un tel concept implique l’unanimité, et que la politique n’est jamais
unanime, notamment dans un pays de plus de 300 millions d’habitants. En plus
de cela, si tout le monde se mettait d’accord sur une façon de procéder, le
gouvernement n’aurait aucun besoin de nous imposer quoi que ce soit. Nous
n’aurions pas besoin d’un gouvernement.
Comme Ludwig von Mises
nous l’explique dans son livre Libéralisme,
le seul contexte dans lequel le « bien commun » ou « l’intérêt
public » ait un sens quelconque est celui de droits de propriété bien
protégés. Des droits de propriété bien protégés, nous explique Mises, sont la
clé de la paix et de la prospérité. Toute législation, en revanche, est une
attaque aux droits de propriété, parce qu’elle implique l’imposition d’un
fardeau à la majorité, pour le bénéfice d’une minorité ou d’intérêts
particuliers bien organisés. Toute législation est la conséquence de la
recherche de revenus ou de pillage par des groupes d’intérêts particuliers ou
le gouvernement lui-même, en vue d’élargir leurs pouvoirs et leurs budgets.
Ainsi, la politique est l’ennemie mortelle de tout ce qui peut être perçu
comme le « bien commun », et est tout le contraire que ce que
voudrait le Pape.
La politique, c’est
l’arnaque ultime à la « prendre à Pierre pour donner à Paul ».
Pierre, notre contribuable inoffensif, a les yeux bandés pour pouvoir être
dépouillé au bénéfice de Paul, un intérêt particulier avide, qui renvoie une
partie de son butin à ses patrons politiques sous forme de votes et de
« contributions de campagne ». Pierre a les « yeux
bandés » par les artifices que sont les dépenses déficitaires et
l’impression monétaire, qui dissimulent le coût véritable du gouvernement
ainsi que les bénéfices concentrés et les coûts dispersés au travers desquels
sont imposées des taxes à la population pour le financement d’une poignée
d’élites bien connectées.
En politique, il n’est
jamais question « d’assister le public », comme le voudrait le
Pape. La politique n’est basée que sur les intérêts personnels des
politiciens. Leur « objectif premier » n’est pas « le bien
commun », mais le maintien de leur poste et le gonflement de leur
salaire et de leur pouvoir. Au diable le public.
La rhétorique du
« bien commun » a commencé avec le philosophe français Rousseau, le
parrain intellectuel du communisme et ennemi juré de la propriété privée. Le
bien commun, nous dit Rousseau, est quelque chose qui est bien connue de
l’élite d’une société. Cette connaissance particulière leur donne supposément
le droit d’imposer leur volonté à d’autres. Les communistes ont certainement
porté son idée jusqu’à son extrême en massacrant des dizaines de millions
d’opposants, mais tous les étatistes, dont le Pape Francis, reposent sur la
même rhétorique. Ils reposent sur la répétition, l’offuscation et les jeux
rhétoriques plutôt que sur la terreur et le meurtre de masse pour pousser le
public à se plier à leur volonté de socialisme international, à la tête
duquel se trouve l’élite globale.
Quand le socialisme
s’est effondré une fois pour toutes dans l’Empire soviétique et ailleurs à la
fin des années 1980 et début des années 1990, les intellectuels socialistes
n’ont pas baissé les bras. Beaucoup d’entre eux ont suivi les conseils du
gourou environnementaliste et socialiste Barry Commoner, qui a écrit dans le
magazine du new York Times que les socialistes ne devraient plus avancer la
théorie de planification centrale en le nom d’une assistance au peuple. Elle
devrait être avancée, a-t-il dit, en le nom du sauvetage de la planète face
au capitalisme. Ainsi, les pastèques sont nées – vertes à l’extérieur, rouges
à l’intérieur. Le Pape est un récent converti au socialisme de la pastèque,
ce qui explique l’adoption de son agenda de lutte contre le réchauffement
climatique. Les chefs religieux comme le Pape étaient toujours considérés par
les machiavéliques comme Commoner comme étant des idiots utiles, pour
reprendre Staline. Ils transmettent un message selon lequel la planification
centralisée est en quelque sorte le désir de Dieu – comme si les Hommes
pouvaient savoir ce qui occupe l’esprit divin.
Si les dépenses sociales
des Etats-Unis explosent suite à l’expansion des aides sociales aux
immigrants paysans venus de pays du Tiers-Monde, l’Eglise catholique fera
fureur. Les associations caritatives catholiques reçoivent plus de la moitié
de leurs revenus du gouvernement. Ces aides sont une conduite digne d’un
Etat-providence, ce qui explique en grande partie l’enthousiasme dont fait
preuve le Pape pour les immigrés venus du Tiers-Monde. C’est le même agenda
que celui de Ted Kennedy, auteur de la loi fédérale sur l’immigration de 1965
qui a fortement réduit les quotas d’immigration depuis l’Europe du Nord tout
en ouvrant grand les portes aux immigrants du Tiers-Monde, qu’il pensait être
des parasites sociaux mais aussi des électeurs potentiels pour les démocrates
(voir Peter Brimelow, Alien Nation).
Si le Congrès adoptait
l’agenda de planification centralisée du Pape en le nom du sauvetage de la
planète, couplé à l’internationalisation du modèle américain
d’Etat-providence, il finirait par transformer son pays en nation du
Tiers-Monde. Chose que les intellectuels socialistes – et le prochain Pape –
blâmeront inévitablement sur le « capitalisme ».