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La sphère politique se tourne contre les sociétés de gaz et de pétrole

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oilprice.com
Published : February 08th, 2016
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Category : Editorials

Les sociétés de gaz et de pétrole ont, tout au long de l’année dernière, eu de grandes difficultés à s’adapter à la chute du prix du pétrole. Et les vents politiques et financiers soufflent aujourd’hui une fois de plus dans la mauvaise direction pour l’industrie, posant toujours plus de problèmes à une heure où seules très peu de sociétés peuvent en adosser davantage.

Le forage de puits de pétrole et de gaz coûte énormément d’argent. Pour les sociétés qui ont vu leurs revenus diminuer en raison de l’effondrement du prix du pétrole, l’accès au crédit est évidemment très important. Mais les régulateurs financiers américains s’inquiètent de plus en plus d’une dette énergétique dont la qualité ne cesse de diminuer. Un rapport publié par la Federal Deposit Insurance Corporation, le Bureau du contrôleur des devises et la Réserve fédérale a pris à parti le secteur pétrolier, et conclu que le risque de crédit qui lui est associé augmente au travers des Etats-Unis.

Il existe par exemple au travers du secteur bancaire au moins 34,2 milliards de dollars de prêts dont la note de crédit suggère un certain niveau de médiocrité, une qualité douteuse ou une perte. Ces prêts ne représentaient que 6,9 milliards de dollars en 2014. Pour dire les choses autrement, environ 12% des prêts aux sociétés de gaz et de pétrole sont de mauvaise qualité.

La baisse du prix du pétrole a réduit la capacité de certaines sociétés à rembourser leur dette. En revanche, la supervision accrue des régulateurs bancaires pourrait forcer les banques à prendre des mesures correctives, afin de potentiellement réduire leur exposition aux dettes énergétiques à risque. Voilà qui est loin d’être prometteur pour les sociétés énergétiques. Un resserrement des conditions de crédit – qui pourrait également être influencé par la hausse des taux par la Fed prévue pour le mois de décembre – rendra les opérations de forage plus chères encore.

Sur la sphère politique, la situation n’est pas plus réjouissante, et la semaine dernière a été particulièrement éprouvante pour le secteur de l’énergie.

L’avocat général de New York a d’abord demandé une enquête sur le cas d’ExxonMobil, accusée d’avoir menti quant aux dangers climatiques. L’enquête fait suite à des rapports publiés par InsideClimate News selon lesquels les scientifiques de la société auraient été au courant de certains dangers climatiques depuis des dizaines d’années, mais que les preuves scientifiques auraient été enterrées et de l’argent dépensé pour mener de nouvelles recherches destinées à semer le doute quant au danger potentiel.

Les critiques d’ExxonMobil, dont trois candidats présidentiels et un nombre de plus en plus important de membres du Congrès, ont appelé à une enquête par le Département de la Justice. L’enquête demandée par l’avocat général de New York porte l’affaire plus loin encore. L’avocat général Eric T. Schneiderman a ordonné aux assignés à comparaître de fournir leurs bilans financiers, emails et autres documents. L’enquête, comme le dit le New York Times, cherche à savoir si « les déclarations de la société à ses investisseurs quant aux risques climatiques jusqu’à cette année vont de pair avec ses recherches scientifiques ». ExxonMobil a confirmé réception de l’assignation à comparaître et était le 4 novembre dernier toujours en train de formuler une réponse. Kenneth Cohen, vice-président des affaires publiques d’ExxonMobil, a nié les accusations. « Nous rejetons sans équivoque les accusations portées contre ExxonMobil quant à la suppression des résultats de recherches climatiques ».

Le président Obama a également rejeté le projet de pipeline Keystone XL le 6 novembre dernier, chose qui ne devrait étonner que ceux qui ont coupé tout contact avec le monde extérieur. La réaction immédiate devrait être d’observer les effets de cette décision sur les marchés pétroliers, une analyse que l’on ne cesse plus de marteler depuis sept ans. Au quatrième trimestre de 2015, il y a de bonnes raisons de croire que ce rejet portera atteinte aux producteurs de sables bitumeux en raison des capacités de pipeline limitées. Les défenseurs du projet Keystone XL sont d’accord. Joe Oliver, ancien Ministre canadien des ressources naturelles et Ministre des Finances sous le Premier ministre Stephen Harper, a écrit dans le Financial Post au sujet du besoin urgent en nouveaux pipelines. Selon lui, les producteurs de pétrole canadiens perdraient 100 milliards de dollars en quinze ans si aucun nouveau pipeline n’était construit. L’atmosphère devrait s’alourdir davantage avec l’arrivée au Canada d’un nouveau gouvernement qui a promis une enquête environnementale plus poussée sur la question.

Mais les retombées politiques de Keystone XL sont probablement plus significatives que ses effets immédiats sur les marchés pétroliers. Le projet a été rejeté en raison de ses émissions de gaz à effet de serre, et son rejet représente un potentiel précédent pour les actions contre le réchauffement climatique. Le monde pourrait un jour le percevoir comme la première d’une série de décisions qui auront rendu plus raide encore la pente politique que devront grimper les projets de production d’énergie fossile afin d’être acceptés. A mesure que le coût des projets d’énergie alternative diminue, l’établissement politique réalise que s’opposer à l’industrie de l’énergie n’est plus aussi intimidant qu’autrefois.

Bloomberg a publié un graphique assez flagrant qui montre que l’industrie a des années durant surestimé ses perspectives de long terme. Au vu des développements de la semaine dernière, qui ont inclus le lancement d’une enquête sur l’une des plus grosses sociétés pétrolières du monde et le rejet du projet énergétique le plus politisé de tous les temps, les problèmes de l’industrie de l’énergie continuent de s’accumuler. Voilà qui devrait compliquer les futures fortunes des sociétés de gaz et de pétrole.

Nick Cunningham

 

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