La taxe à 75% : il y a eu pire

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Published : December 05th, 2013
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Mi-octobre, l’Assemblée nationale a enfin voté la fameuse taxe à 75% sur les rémunérations supérieures à un million d’euros versées en 2013 et 2014. Cette taxe correspondait à une promesse faite dès février 2012 pendant la campagne électorale de François Hollande. Cela fut l’occasion de nombreux débats, notamment à l’Assemblé, où ses critiques se sont souvent choqués de son montant « exorbitant ». Ce chiffre n’est pourtant ni nouveau, ni le pire.


La Hongrie, par exemple, faisait déjà depuis plusieurs années l’objet de nombreuses critiques pour ses taxes intempestives et rétroactives sur les entreprises. Le gouvernement Orban avait imaginé en 2010 une taxe à 98% sur les indemnités de licenciement versées depuis 2005 par le gouvernement précédent. Il a finalement dû l’annuler, notamment sous la pression de la Commission européenne. Plus récemment, il s’est même vu obligé de payer des compensations à une fonctionnaire hongroise[1] suite à une décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Dans la même veine le gouvernement hongrois avait aussi mis en place une taxe rétroactive de 0,6% sur les actifs (ce qui revient à une taxe beaucoup plus importante que 75% sur les salaires), transformant de fait des entreprises rentables en entreprises au bord de la faillite.


Certes, le gouvernement français n’aimerait certainement pas cette comparaison, pourtant les ressemblances entre les deux pays sont frappantes en matière fiscale. En particulier, quand on compare les taux d’imposition, la rétroactivité et le fait de cibler des catégories spécifiques de la population perçues comme étant privilégiées ou agissant d’une manière immorale. Mais au delà d’une comparaison qui surprendra sans doute, il est utile de regarder les effets à moyen terme de ces taxes. Car, après des recettes fiscales en hausse en 2011 qui s’expliquent par l’effet surprise des nouvelles taxes, le gouvernement a dû observer des rentrées fiscales nettement en-dessous de ses attentes en 2012.


À part la Hongrie, un autre pays champion historique de la taxation a été la Grande-Bretagne dans les années 60 et 70 puisque ce pays pratiquait une « super taxe » avoisinant les 95%.  Pendant les années Thatcher (qui avait même aboli, en 1985, la taxe sur les revenus d’investissement), elle fut réduite à 60% puis à 40%. Aujourd’hui, la taxe la plus importante en Grande Bretagne est de 45% pour les revenus supérieurs à 150 000 £. Le cas de la Grande-Bretagne a même dépassé le bon sens car à plusieurs reprises, des taxes ont dépassé les 100% ! Par exemple, pendant les deux années fiscales 1967 et1968, une taxe spéciale de 45% a été imposée sur les revenus dépassant 8 000 £ provenant des investissements, taxe qui s’ajoutait à deux autres taxes déjà existantes : une taxe sur le revenu de 41,25% et une surtaxe de 50%. Cela faisait un total de 136,25%.

On comprend mieux dès lors l’exode massif des riches britanniques, à l’instar des Rolling Stones (qui se sont exilés en France, O tempora, o mores) et des Beatles qui se sont exilé fiscalement aux États-Unis où ils composèrent leur fameuse chanson The Taxman. Mais surtout, on comprend mieux l’état de pauvreté de l’économie britannique dans les années 70. Une situation qui devrait faire réfléchir le gouvernement français actuel qui s’évertue à chasser à l’étranger les capitaux de ceux qui sont encore en mesure de payer des salaires de plus d’un million d’euro.

Somme toute, la taxe à 75% proposée par le gouvernement français n’est ni neuve, ni la pire dans l’histoire récente. Ce genre de taxes a déjà eu l’occasion de décliner ses effets pervers ailleurs et c’est précisément pour cette raison que ses initiateurs devraient tenir comptedes conséquences économiques connues de leur démarche.

 

 



[1] Celle-ci avait été condamnée à payer deux ans plus tard la taxe de 98% sur les indemnités de licenciement perçues.

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Marian Eabrasu est professeur d’économie et d’éthique à l’ESC-Troyes. Il a été chercheur à l’International Centre for Economic Research (Turin, Italie) et à l’institut Ludwig von Mises (Auburn, Etats Unis). Il est l'auteur de nombreux articles publiés dans des revues à comité de lecture comme La Revue Française de Science Politique, Quarterly Journal of Austrian Economics, Business and Society, etc. Son dernier article publié en 2012 dans Raisons Politiques s'intitule "Les états de la définition wébérienne de l'Etat"
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Les politiciens n'en ont pas besoin:
Quand ils leur faut tirer, ils font tirer.
Mais qu'est-ce qui peut bien se passer dans la tête de gens qui ne pensent qu'à taxer leurs compatriotes, sous toutes les formes possibles, même les plus sournoises ???
Il paraît que pour avoir une licence dans un club de tir il faut un certificat médical prouvant votre bonne santé mentale. Les politiques, comme les syndicalistes d'ailleurs, devraient aller faire un petit tour chez le psychiâtre avant de nous sucer et de nous emmerder !
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Rüss65 - 12/5/2013 at 3:19 PM GMT
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