Parmi tous les arguments
relatifs à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, je ne m’attendais
pas à voir arriver celui de la « taxe tampon ».
La « taxe tampon »
est au cœur d’un débat concernant les interférences regrettables de
Bruxelles. L’Union européenne impose une TVA de 5% sur les produits
sanitaires, et le mieux qu’ait jusqu’à présent pu faire le chancelier
britannique George Osborne a été de la reverser à des associations
caritatives pour les droits des femmes.
Les groupes féministes la
perçoivent comme une taxe injuste sur les cycles menstruels des femmes.
Des accords conclus
sur la taxe tampon
Voici un extrait de l’article
Deal
Reached to Scrap ‘Tampon Tax’ :
Des propositions ont été
faites qui permettraient d’établir une taxe à zéro pourcent sur les produits
sanitaires. Elles ont été avancées face à la menace de rébellion des députés
eurosceptiques britanniques suite aux récents calculs budgétaires. Cette taxe
est actuellement au niveau le plus bas autorisé par la loi européenne.
Le chancelier George
Osborne a assuré les citoyens que « le gouvernement a écouté la colère
des gens quant à la taxe tampon, et l’a prise en considération ».
La TVA sur les produits
sanitaires est actuellement de 5% - mais plus de 300.000 personnes ont signé
une pétition demandant à ce que ces produits soient exemptés de taxes.
M. Osborne a promis de redistribuer
les recettes de cette TVA à des associations caritatives. « Nous avons
dit que nous utiliserions cet argent pour venir en aide aux associations
caritatives qui défendent les droits des femmes, et avons déjà dépensé 17
millions de livres à ces fins dans tout le pays.
Nous avons promis de nous
battre pour pouvoir porter cette taxe à zéro pourcent, et ce soir, les
dirigeants européens ont accepté de nous laisser le faire. Nous sommes
parvenus à faire ce qu’aucun autre gouvernement britannique n’avait même
tenté d’achever.
Voilà qui prouve que le Royaume-Uni
pourra donner vie à une réforme qui bénéficiera à des millions de personnes
en tant que voix de puissance et de confiance au sein d’une Union européenne
réformée. »
Au sommet du Conseil
européen à Bruxelles, les 28 chefs d’Etat ont bien accueilli « les
intentions de la Commission d’inclure une flexibilité accrue pour les
Etats-membres quant à la réduction de leurs taux de valeur ajoutée, qui leur
permettrait de porter leur taxe sur les produits sanitaires à zéro pourcent ».
Vicki Young, la
correspondante politique de la BBC, a annoncé que le gouvernement semble être
parvenu à éviter, au travers de cet accord, une défaite de la Chambre des
communes.
Hourra !
Les 28 Etats-membres ont
accepté la possibilité pour les pays de réduire leur TVA sur les produits
sanitaires.
Selon le Daily Beast, l'outrage de la taxe tampon est exagéré.
Le Daily Beast se
trompe, du moins pour ce qui concerne le Royaume-Uni. Les taxes et les
régulations sont au cœur des débats concernant sa sortie de l’Union
européenne.
Le Royaume-Uni pourrait-il
aussi changer sa TVA sur les oignons ? Les fruits ? Les appareils électroniques ?
Les services financiers ?
Non, non, non.
Le Royaume-Uni aurait
besoin de l’accord des 28 nations de l’Union européenne pour modifier quoi
que ce soit. Dans le cas présent, elles ont accepté de jeter à George Osborne
et David Cameron un os insignifiant.
Et la prochaine fois ?
Comme l’a dit le chancelier,
« voilà qui prouve que le Royaume-Uni pourra donner vie à une réforme
qui bénéficiera à des millions de personnes en tant que voix de puissance et
de confiance au sein d’une Union européenne réformée ».
C’est faux. Le besoin
même de tels accords prouve que le Royaume-Uni est soumis aux 28 nations pour
n’importe quelle décision, jusqu’à la taxe tampon.
Le vote de sortie est le
vote du bon sens.