La Réserve fédérale,
initialement créée en 1913, a choisi le terme « fédérale », parce
qu’il lui permet de passer pour une organisation en relation avec le gouvernement
fédéral, chose qu’elle n’est pas. Le terme « réserve » sous-entend
que la banque possède des réserves susceptibles de supporter le système en
place : la Fed joue le rôle de dernier canot de secours.
Le fait que la Fed ait été
engagée dans ce genre de publicité dès le départ en dit long. La majorité des
banques centrales n’essaient même pas de dissimuler leurs agendas. Elles se
contentent du nom « banque centrale de –insérer le pays concerné ici
- ». Ce titre a l’avantage d’être clair : il s’agit de banques qui
croient en le modèle de la planification centralisée.
Les banques sont de drôles de
choses. En tant que centres de circulation monétaire, les banques sont
supposées être ancrées au capitalisme. Mais la Fed et ses cohortes semblent
déterminées de voir le capitalisme, notamment le capitalisme démocratique,
relégué au passé.
Le capitalisme est synonyme de
prises de risques à la poursuite du succès. Parfois, les risques rapportent.
Mais la plupart du temps, ce n’est pas le cas, et un échec est nécessaire.
La Fed ne croit pas en ce
paradigme. Pour elle, aucune de ces règles ne s’applique aux grosses banques.
Ces banques ne peuvent pas faire faillite. Elles sont bien trop importantes,
nous dit-on.
Ces propos sont en eux-mêmes
offensifs. Le fait que la Fed ait passé six ans à punir les Américains afin
de sauver les grosses banques a fait passer la situation d'offensive à
obscène.
Le QE n’a absolument rien à
voir avec la création d’emplois ou l’amélioration de la situation à Wall
Street. Après tout, si le QE était supposé améliorer les choses pour nous, la
Fed n’aurait jamais lancé QE3 ou QE4, parce que QE2 a suffi à prouver que le
QE ne sert à rien en termes de croissance économique ou de l’emploi.
Le QE est destiné à transférer
de l’argent aux grosses banques. Celui qui a géré le premier programme de QE
l’a admis lui-même dans un article publié par le Wall Street Journal. Le fait que la Fed ait
dépensé trois autres trillions de dollars après ça prouve que le QE n’a rien
à voir avec l’économie des Etats-Unis.
Nous pourrions penser que
lorsqu’il en vient à améliorer l’économie, la Fed est la dernière entité vers
laquelle se tourner. Les prévisions économiques de la Fed ont été abyssales
au cours de ces vingt dernières années. La Fed est passée à côté de la bulle
sur la technologie, de l’effondrement de la technologie, de la bulle sur
l’immobilier, du krach de l’immobilier, de la crise européenne, et j’en
passe.
Tout ce que la Fed a fait
jusqu’à présent a été basé sur l’idée de soutenir un système délabré. Les
efforts de la Fed finiront par échouer, et la Fed par tomber (comme l’ont
fait les deux précédentes banques centrales américaines avant elle). Nous ne
pourrons alors qu’espérer qu’une institution aux tendances capitalistes digne
de celles qui ont fait des Etats-Unis une superpuissance pourra fleurir de
nouveau.
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