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La vie réelle n’est pas un art conceptuel

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Published : November 07th, 2014
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Category : Editorials

Les autorités n’arrêtent plus de nous dire que l’infirmière qui a été contaminée par le virus de l’Ebola alors qu’elle prenait soin de Thomas Eric Duncan a porté sa combinaison hazmat pendant tout le temps qu’elle s’occupait du pauvre homme, et bla-bla-bla, personne ne sait comment elle a pu attraper le virus… Mais les journaux et réseaux d’information ne se posent aucune question quant aux autres personnes, aux citoyens ordinaires avec lesquels l’infirmière a pu interagir hors de son lieu de travail, après avoir retiré sa combinaison de protection. Peut-être s’est-elle arrêtée devant l’étalage fumant de repas à emporter des magasins Kroger en rentrant chez elle après sa journée de travail ? Voilà qui ferait une excellente nouvelle série américaine - The Fatal Mac and Cheese.

Si une personne de plus venait à tomber malade, Rick Perry aurait à boucler Dallas plus vite que vous pouvez dire Guadalupe Hidalgo. La course à la quarantaine sera lancée au travers des Etats-Unis. Il sera intéressant de voir qui sera le premier à se débarrasser de ses actions sur les sociétés aériennes. Je dois moi-même passer demain par l’aéroport de Dulles, et par deux autres aéroports étrangers, avant de retourner à Newark International en fin de semaine, alors qu’une panique sera peut-être en cours.

Je suis pour le moment à Washington pour assister à une conférence sur la population et l’immigration. Croyez-le ou non, certaines personnes cherchent à avoir une conversation honnête sur la question, au milieu des débats hypocrites entre rêveurs qui émanent du bureau ovale en cette ère misérable de politique-comme-art-conceptuel. Il faut dire que l’éventualité de propagation d’un dangereux virus force la question. Rien n’attire plus l’attention d’une nation que le spectre du peuple voisin, saignant par les oreilles et par le nez.

Voici quels sont les rendements décroissants de l’économie globale. Ils ont toujours été présents, mais n’ont jamais été aussi frappants ou horrifiants que l’Ebola. Les employés chinois de FoxConn désespérés qui se sont jetés par les fenêtres de leur usine ressemblent désormais à des victimes de farces de confrérie. Une force a été libérée au cœur des ténèbres, qui ressemble fortement à la bête sortie de la cage thoracique de John Hurt dans Alien pour glisser jusqu’au vaisseau Nostromo. Une métaphore n’est rien de plus qu’une figure de style, mais il arrive parfois qu’elle puisse vous déchirer la chemise.

Le mélodrame de l’Ebola a tout ce qu’il faut pour déchirer la chemise de l’économie globale. Et il faut dire qu’il ait bien choisi son moment : le hoodoo des banques centrales touche à sa fin – et j’entends par là les fraudes comptables, les chèques sans provision et les relations publiques qui ne pourront que substituer d’authentiques relations économiques jusqu’à ce que l’ombre de la réalité vienne les balayer. Les marchés amorçaient déjà la semaine dernière le stage de vomissements de leur contagion hémorragique. Peut-être le S&P commencera-t-il cette semaine à saigner par les yeux et les oreilles.

Du sang a certes été répandu sur les routes embouteillées de la région du Bakken, où un baril à 88 dollars ne permet plus à quiconque de prétendre avoir lancé une entreprise à succès. La fée du pétrole de schiste est au cœur d’une matrice de mensonges que les Etats-Unis n’ont cessé de se répéter quant à leur effervescence économique. L’Amérique Saoudite et tous les autres, au service du maître désir des Etats-Unis : Dieu tout puissant, laissez-nous prendre la voiture jusqu’à WalMart jusqu’à la fin des temps…

Nous voilà face à l’un des grands évènements de notre temps : notre monde a grand besoin de transformations démographiques désespérées, à mesure que de plus en plus de régions sont déclarées impropres à l’habitation humaine. Combien de temps devrons-nous prétendre que tous les réfugiées du monde devraient être les bienvenus, le nez et les oreilles ensanglantées, et rêvant de poser de la tourbe pour six dollars de l’heure ou d’égorger des poulets pour la gloire du Colonel Sanders ? Je doute qu’il y ait suffisamment de place pour tous dans le vaisseau du profit qui nous portera vers de nouveaux mondes sur lesquels l’ombre des ailes de la réalité ne s’est jamais projetée.

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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