L’homme d’affaire et
économiste Français Jean-Baptiste
Say est connu pour avoir identifié les principes économiques
fondamentaux qui veulent que la demande en biens finis d’une
économie soit égale à l’offre lorsque les
marchés sont autorisés à s’autoréguler, ou
comme le dit Say, ‘que des produits sont échangés contre
d’autres produits’.
L’économiste classique
Anglais David
Ricardo a, ainsi que quelques autres, développé ce principe
que l’on appelle aujourd’hui la Loi de Say.
Selon Ricardo, la Loi de Say permet de comprendre que
l’équilibre entre l’offre et la demande sur le
marché des biens est constant. Cela signifie simplement que les
marchés, lorsqu’ils ne sont pas manipulés par le
gouvernement ou d’autres acteurs frauduleux, tendent à
établir un ‘prix d’équilibre’ qui
détermine l’offre et la demande pour chaque bien. Ainsi, les
marchés se débarrassent eux-mêmes de tout surplus et
de toute pénurie se traduisant par un excès de l’offre ou
de la demande.
Cet important corollaire de la Loi de
Say permet de comprendre ce qu’il se passe sur le marché
immobilier des Etats-Unis. Sur le marché immobilier plus que sur tous
les autres, nous pouvons apercevoir les conséquences terribles de
l’interférence du gouvernement et de la banque centrale avec les
forces du marché.
La Réserve
fédérale a gonflé la masse monétaire tout au long de
ces dernières décennies. Une majorité de cette nouvelle
monnaie et de ce nouveau crédit a été injectée
depuis la Fed vers les marchés résidentiel et immobilier,
entraînant une forte hausse des prix avant que les prix ne
s’effondrent en 2007.
La Fed a également
supprimé les taux d'intérêt durant de longues
années, ce qui a entraîné de mauvais investissements de
la part des constructeurs immobiliers et des individus, et encouragé
le développement d’une industrie des prêts
hypothécaires visant à accorder des prêts non-viables que
les taux d’intérêt du marché ne pouvaient
supporter.
L’ingérence du
Congrès sur le marché des prêts immobiliers n’a
fait qu’aggraver le problème. Des lois telles que le Community Reinvestment Act ont forcé les banques à accorder des
milliers de prêts à des personnes considérées
à risque. De la même manière, Fannie Mae et Freddie Mac
ont permis à des millions de contribuables de contracter des
prêts immobiliers qu’ils ne pourraient jamais assumer. Sans
parler des lobbys immobiliers qui se sont assurés de ce que les
intérêts sur endettement immobilier demeurent déductibles
d’impôts.
Les conséquences directes des
interventions de nos chers amis du Congrès et de la Fed ont
été une bulle puis un effondrement du marché immobilier
aux Etats-Unis, qui a noyé des millions d’Américains sous
leur dette – ou qui les a jeté à
la rue après que leur maison leur ait été saisie. Le
Congrès et la Fed sont directement responsables de la destruction de
millions de vies et de dommages économiques s’élevant
à plusieurs trillions de dollars de titres adossés à des
créances immobilières.
La seule solution à ces
problèmes serait d’autoriser le marché immobilier des
Etats-Unis de s’autogérer. Tous les mauvais prêts
immobiliers devraient être liquidés, que ce soit par la saisie
ou la banqueroute. Les banques qui possèdent d’importantes
quantités de prêts immobiliers ou de titres adossés
à des créances immobilières devraient ajuster leurs
bilans à la réalité du marché, ce qui forcerait
un certain nombre d’entre elles à se déclarer insolvables
– disons simplement que de telles banques devraient de toute les manières
être autorisées à faire faillite sans recevoir un centime
de la part des contribuables. Les banques ont pris des risques et
enregistré des profits grâce à la bulle sur
l’immobilier et elles doivent maintenant payer pour leur erreur de
jugement.
Nous n’avons jamais, au cours de
l’Histoire des Etats-Unis, eu plus besoin de
l’établissement d’une politique de laisser-faire :
jamais le gouvernement n’a été plus enclin à
soutenir artificiellement une industrie. C’est en autorisant le
marché immobilier à s’autoréguler que nous
pourrons reconstruire notre économie ébréchée sur
de nouvelles bases. Il est clair que les choses ne seront pas simples sur le
court terme, mais nous le devons aux jeunes Américains et aux
générations futures. Nous devons rétablir un marché
de l’immobilier rationnel.
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