Detroit et Las Vegas, deux
villes empêtrées dans la crise, et semblant incapables de se
relever. Howard Gold décide de s’y intéresser.
Depuis 2006, les prix de l’immobilier
ont chuté de plus de 58% à Las Vegas, soit plus que dans toute
autre grande ville des Etats-Unis. Plus de 70% des propriétaires sont
désormais incapables de rembourser leurs crédits, alors que le
taux de chômage avoisinait en mars dernier les 13,3%. L’an
dernier, et pour la première fois depuis 90 ans, la ville a vu sa
population diminuer.
Alors que le prix de l’or
flambe, Las Vegas Sands et Wynn
Resorts ne font plus de profit qu’à Macau. Le revenu des casinos de Macau sont désormais quatre fois plus
élevés qu’à Las Vegas, ayant atteint près
de 23 milliards de dollars l’année dernière.
Ironiquement, le titre de « nouveau
Detroit » emprunté par l’or est également la
citation favorite du Culinary Workers Union Local
226. Il a durant longtemps été pensé au sein de cet
union que les barmen et serveurs de D. Taylor ne pourraient se voir
délocalisés, et que les joueurs seraient toujours là.
Six ans plus tard, alors que
Margaret Elardi décide finalement de vendre
son casino à Phil Ruffin, ce dernier se voit accorder une licence de
jeu en moins de 15 minutes montre en main par l’union, ayant au
préalable accepté ses conditions. Le Las Vegas Sands est aujourd’hui le dernier strip-club de Las Vegas n’étant pas entre
les mains du Culinary Workers
Union.
Il est bien entendu que les
employés et serveuses des casinos de Las Vegas ne sont autres que l’équivalent
de voitures de locations un lundi matin, alors que le taux d’absentéisme
est si élevé qu’il est nécessaire d’aller
chercher ses employés aux portes du bar dans lequel ils ont
passé la nuit afin de les amener au bureau.
Las Vegas est dans une
impasse.
La population de la ville a
atteint le seuil de 2 millions, alors que Detroit voyait sa population
atteindre 1,9 millions d’habitants en 1950. L’an dernier, cette
dernière n’en décomptait que 700.000.
Il y a bien plus de voitures
dans les rues de Detroit que dans les années 1950. Simplement, elles
ne sont plus fabriquées par les habitants de la ville.
Quant à Las Vegas, il
est vrai que le nombre de joueurs continuera sûrement d’augmenter.
Ils choisiront simplement d’autres endroits où aller risquer
leur monnaie.
Douglas French
Mises.org
Douglas French is president
of the Mises Institute and author of Early Speculative Bubbles &
Increases in the Money Supply. See his tribute to Murray Rothbard.
Article originally published
on www.Mises.org. By authorization of the
author
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