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Le dernir
Faux Semblant en vogue, – établi depuis désormais
quelques semaines – est celui de la nation sifflotant au devant de la
stèle du prêt hypothécaire alors que des squelettes
farandolent autour de chaque vestige du système monétaire.
Halloween fut bien précoce
cette année. Les Etats-Unis tendent à apparaître tel un
grand masque de la Mort, et je suppose qu’il y a un lien avec le fait
que notre culture pop ait été submergée, durant des
dizaines d’années, par des vampires, zombies et loups-garous,
dans le même temps que notre économie s’est
auto-cannibalisée.
Nous avons appris de ces esprits que nous devions vitre de pair avec
cette existence pesante du crépuscule. Nous sommes désormais
bien renseignés sur ce qui est le mort-vivant, opérant en
association avec les Ténèbres, profitant de chaque occasion
propice à nous mordre à la jugulaire, dévorant
même toute notre jeunesse – considérez l’orgie de la
dette, aussi bien publique que privée, comme dévorant le futur
de vos enfants en festoyant comme si nous étions en 1999.
Les grosses banques
chargées de gérer cette anthropophagie ont l’air de
prendre un peu à la légère le fait que les billets
représentant notre monnaie se soient mystérieusement
dissociés des hypothèques les protégeant. Dans le bon
vieux temps, ces choses allaient de pair, telles un garçon et une
fille, Laurel et Hardy, ou encore un cheval et une calèche. Il
existait encore des transferts directs, lors desquels une Personne A pouvait
être sûre de pouvoir acquérir un bien d’une Personne
B tout en étant libre et quitte de tout droit, titre ou
intérêt. Quel concept singulier que cette absence
d’intérêt !
Il est difficile de
retrouver telle situation de nos jours – ceci n’étant pas
une surprise en soi, ces documents ayant été
écrasés tels des saucisses de Frankfort infestées
d’e-coli découvertes dans les marmites d’un centre
commercial géré par d’anciens revendeurs automobiles,
jetées dans le jeu de la vente de gros (littéralement)
pratiqué par les banques qui les servent coupées en dés,
à la façon Joe Style négligée, sur des pains CDO,
à des fonds de pensions crédules, des loubards crétins
de compagnies d’assurances, des responsables de fondations
d’écoles au QI à deux chiffres, ou même à
d’autres tels que des nigauds se prenant pour la réincarnation
de Bernard Baruch, sans faire mention des nations souveraines
étrangères ayant importé ces investissements papier
vérolés par navires porte-conteneurs entiers, puis finalement
des génies novateurs de banques qui organisèrent la chose et se
retrouvèrent eux-mêmes coincés avec des tonnes de ces
billets alors que, comme ils le disent eux-mêmes, la musique
s’était s’était
arrêtée.
Le Tableau apparaît sous un
jour bien plus dramatique lorsque vous prenez conscience de
l’espièglerie de ces CDO synthétiques représentant
les tritisations multiples – Dieu seul serait
en mesure de les dénombrer - de chaque hypothèque sous-jacente,
signifiant curieusement qu’une importante part de l’immobilier
est partout et nulle part à la fois, alors que l’univers Ponzi des swaps de défaut de crédit se pose
ici et là tel un trou noir dans l’attente de sucer toute
civilisation dans l’oubli. Et Ollie dit
à Stan : Eh bien, tu nous a encore mis dans de beaux
draps…
Mais je
m’égare quelque peu de mon sujet qui est l’incroyable
singerie qu’implique tout document légal relatif à
l’immobilier Américain. Comme le disent les banquiers face aux
juges, « nous avons perdu le document de
l’hypothèque ». A une autre époque on aurait
eu :
« Le chien l’a mangé »,
signé : Maman. Comme si c’était une raison
suffisante face à la Loi. Oh, et au passage, le chien a aussi
mangé le titre de propriété. Le Congrès a
également tenté d’entrer dans le jeu la semaine
dernière avec une loi qui aurait essentiellement été un
déni de toute signification de la notarisation –
c'est-à-dire le témoignage et l’attestation de la
véracité de documents – afin de mitiger le fiasco
endémique des signatures automatiques dans les moulins
d’hypothèques que sont entre autres le Nevada et la Floride,
où le total manque respect des procédures légales en
matière d’hypothèques était éndémique
et où des employés de qualité Burger King jetaient les
contrats de prêt et documents d’hypothèque à la
poubelle par pur ennui. ‘Oh, et le chien a aussi mangé ma
signature…’ Le président Obama a
placé son veto sur cette loi, qui était unanimement passée
au Sénat Américain par les bousiers humains travaillant cette
pile de fumier.
Le chien a aussi mangé notre
système financier.
Il serait injuste que tous
ces gens ayant acheté des propriétés grâce
à fraudes sur les évitent de se voir saisir leur maison
continuent de vivre dans des maisons valant plusieurs millions de dollars,
maisons qu’ils n’auraient jamais été en mesure de
s’offrir dans une économie gérée par des adultes.
Mais il se pourrait bien qu’ils les gardent, puisqu’il y a dans
la nature un nombre horrifiant d’avocats affamés qui finiront
bien par demander à ce que des documents pertinents soient
présentés à un juge si les banques veulent expulser les
mauvais payeurs. Et un certain nombre des agents chargés des
expulsions pourraient ne pas
avoir le courage de
présenter de faux documents à la cour, celle-ci
observant chaque preuve minutieusement, armée de microscopes à
électrons, à la recherche de la moindre molécule
défaillante.
Le mot de la fin,
c’est que nous avons atteint un point où personne ne serait plus
en mesure de réchapper à tout ce racket. Les dés sont
lancés. Les banques sont cuites. Non seulement elles ne seront plus
capables de récupérer leurs collatéraux sur bon nombre
de prêts, mais la valeur de la m..de que représentent les titres
hypothécaires dans leurs propres coffres se rapproche dangereusement
de zéro, ne restant pas même les trente centimes de dollars ou
quelque autre nombre fantaisiste qui leur a permis de rester ces zombies, ces
banques mortes-vivantes, que nous avons depus deux
ans, telles des victimes de cancer ingurgitant
désespérément des noyaux d’abricots dans
l’espoir d’un remède. Et si les banques sont cuites, alors
la Fed l’est également, ayant joué le rôle de benne
à ordures pour tous ces actifs pourris déchargés par les
banques depuis le TARP. La bilan de la FED ressemble
probablement à une lettre de suicidé. Et si la Fed est cuite
alors il en est de même pour le dollar, parce qu’il n’est
qu’une promesse de paiement tiré sur la FED.
De toute façon, les
Etats américains sont en train d’interdire temporairement les
expulsion, ce qui va résulter en un blocage total du marché de
l’immobilier. Qui voudra se lancer dans l’achat d’une
propriété tant que planera le spectre de
l’impossibilité d’avoir un titre de
propriété valide, ou non entaché d’une
hypothétique hypothèque.
Vous pouvez être certains que cette maladie se propagera dans
l’immobilier commercial, avec ses emprunts les plus court-terme et ses
renouvellements de crédit désespérés. Les choses
commenceront à prendre un air macabre. Mais c’est la
saison ! Halloween, la nuit du Sang, a eu lieu ce dimanche, juste
à temps pour l’ouverture de la Journée des Morts des
marchés des actions.
Viendra alors le jour de laisser tomber nos
costumes et d’arrêter de prétendre. Viendra alors le jour
où les squelettes danseront sur les vestiges de l’immobilier
destinés à devenir nos tombeaux.
James
Howard Kunstler
www.kunstler.com/
James Howard Kunstler’s new novel of the post-oil future, World Made By Hand, is
available at all booksellers.
James Kunstler has worked as a reporter and
feature writer for a number of newspapers, and finally as a staff writer for
Rolling Stone Magazine. In 1975, he dropped out to write books on a full-time
basis.
His latest nonfiction book, "The Long Emergency," describes the
changes that American society faces in the 21st century. Discerning an
imminent future of protracted socioeconomic crisis, Kunstler
foresees the progressive dilapidation of subdivisions and strip malls, the
depopulation of the American Southwest, and, amid a world at war over oil,
military invasions of the West Coast; when the convulsion subsides, Americans
will live in smaller places and eat locally grown food.
You can purchase your own copy here : The Long
Emergency . You
can get more from James Howard Kunstler - including
his artwork, information about his other novels, and his blog - at his Web
site : http://www.kunstler.com/
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