Les cours du pétrole sont restés orientés à la baisse lundi en raison des
inquiétudes des investisseurs pour l’état de l’économie chinoise et l’excès
d’offre sur les marchés pétroliers du monde, rapportent les médias
internationaux.
Les contrats à terme (livraison en mars) sur le Brent de la mer du Nord,
référence européenne, a chuté jusqu’à 33,24 dollars le baril, et le prix des
futures de février sur le WTI, référence américaine, a enfoncé le plancher à
32,55 dollars le baril. Il s’agit des plus bas niveaux depuis plus d’une
dizaine d’années.
Cette dégringolade des cours de l’or noir, fait suite à la panique
boursière en Chine. Les craintes des investisseurs pour l’économie chinoise
ont augmenté suite à la dépréciation du yuan de plus de 1,5% face au dollar
au cours de la première semaine de l’année 2016.
Or, vendredi dernier, la Banque centrale chinoise a élevé le cours du yuan
par rapport au dollar à 6,5636 de 6,5646 yuans de la veille. Lundi, le
régulateur a poursuivi le renforcement de la monnaie nationale, en fixant son
cours à 6,5626 yuans le dollar. Cela n’a cependant pas rassuré les acteurs
économiques craignant que la Chine ne poursuive la dévaluation du yuan pour
épauler les exportateurs nationaux et préserver la compétitivité du pays sur
le marché régional.
Par ailleurs, les observateurs signalent que la Chine, grande
consommatrice de matières premières, fait craindre une baisse de la demande
dans un contexte de surproduction.
« Avec un excédent de production d’un million de barils par jour (sur
la demande) et très peu de signes annonçant une réaction rationnelle du côté
de l’offre, ce n’est pas étonnant d’avoir à nouveau des pressions (à la
baisse) », déclare Michael McCarthy, responsable de la stratégie chez
CMC Markets à Sydney.
Il n’y a pas longtemps, le département de l’Energie des Etats-Unis a
annoncé que les stocks de brut avaient reculé quelque peu, la société
américaine de forage et d’équipements des puits pétroliers et gaziers, Baker
Hughes, ayant annoncé la réduction de 20 jusqu’à 516 puits dans le pays.
Mais même si ce recul est de nature à rassurer des investisseurs obnubilés
par la surabondance de pétrole à travers le monde, certains experts jugent
limitée sa signification, d’autant que la production américaine a même
légèrement augmenté, et que les stocks d’essence nationaux n’ont jamais
autant augmenté depuis 1993.
Toujours est-il que, plombé par la Chine, le pétrole ne cesse de chuter,
ce qui fait prévaloir le pessimisme sur le marché.