Il existe encore beaucoup de
confusion concernant l’intérêt du bénéfices du change légal. J’ai lu certains
articles écrits par des gens qui généralement semblent en connaître assez
long en matière d’économie, selon lesquels le change légal force les
marchands à accepter le dollar sous peine d’emprisonnement. J’ai récemment
écrit un court article pour Forbes, qui clarifie la manière dont
fonctionnent les lois sur le change légal aux Etats-Unis.
Les lois sur le change légal
n’ont rien à voir avec les marchands. Si vous voulez vendre des steak-frites
dans votre restaurant pour de l’argent, vous avez le droit de le faire.
Malheureusement, le système de taxation décourage vos clients potentiels,
comme je l’ai expliqué dans un autre article.
Les lois sur le change légal
prennent pour cible celui qui paie. Elles donnent au débiteur le droit de
rembourser sa dette en dollars. Dans la pratique, cela signifie que si vous
prêtez de l’or, votre débiteur obtient une option put à vos dépends. Si le
prix de l’or grimpe, il peut choisir de vous rembourser en dollars. S’il
baisse, il sera très heureux de vous rembourser en or. Le prêteur se retrouve
perdant.
La relation entre le prêteur
et l’emprunteur offre un bénéfice mutuel, sans quoi elle n’existerait pas.
Les parties échangent du capital et des revenus, et créent ainsi du capital
et des revenus nouveaux. Le gouvernement n’est pas satisfait de cette union
heureuse et vient mettre le canon de son revolver sur la tempe du prêteur.
Son droit de demander à son partenaire commercial d’honorer leur accord signé
se trouve violé.
Parce que personne
n’accepterait de prêter de l’or sous de telles circonstances, l’or est
relégué à l’activité de spéculation et d’accumulation. Voilà qui porte un
coup dur aux épargnants, parce que le meilleur moyen d’épargner est de prêter
en échange d’un intérêt. Les épargnants se retrouvent obligés de choisir
entre accumuler de l’or sans rien en tirer ou posséder des dollars pour en
tirer les miettes de rendements laissées derrière elle par la Fed.
S’il n’y a pas de prêt pour
l’or, qu’est-ce qui le remplace ?
La Fed est supposée prendre
des décisions de crédit afin d’optimiser deux variables. Premièrement, le
taux d’emploi ne doit être ni trop élevé ni trop faible. Deuxièmement, les
prix à la consommation ne doivent augmenter ni trop rapidement ni trop
lentement. La Fed n’a pas les moyens de prévoir l’état de l’emploi et les
prix, et ne peut encore moins les contrôler.
La plupart de ceux qui critiquent
la Fed se concentrent sur la masse monétaire. Existe-t-il trop de monnaie, ou
pas assez ? Le taux d’augmentation est-il trop élevé ou trop bas ?
Les politiques monétaires sont-elles trop laxistes ou trop sévères ? Les
débats constructifs sont perdus au milieu de ce marasme.
Si vous achetez des bons du
trésor, alors vous savez que vous prêtez au gouvernement. Vous rendez
possibles les dépenses sociales, et des activités comme la spéculation
immobilière.
Et si vous ne le faites
pas ? Si vous placez de l’argent en banque, vous financez les achats de
bons du trésor de votre banque. Vous savez, ou devriez savoir, que cet argent
est prêté.
Mais supposons que vous ne
placiez même pas votre argent en banque et que vous le gardiez chez vous,
sous votre matelas. Vous prêtez encore. Le dollar est le papier de crédit de
la Fed. Vous financez les activités de la Fed, qui consistent en l’achat de
bons du trésor et d’autres obligations.
Vous êtes le prêteur.
Tous ceux qui veulent obtenir
des dollars apportent de la demande sur le marché – en d’autres termes, ils
enchérissent sur le dollar. Avec quoi le font-ils ? Avec leur force de
travail, avec des biens tangibles, et avec des terres. Tous les actifs sont
aujourd’hui échangeables contre des dollars, bien que la plupart des gens
observent les choses à l’envers. Ils pensent que les actifs sont offerts à la
vente pour un juste prix.
Dans tous les cas, cette
enchère universelle sur le dollar offre du crédit à la Fed. En plaçant des
richesses entre les mains de la Fed, tout le monde lui offre son épargne à
prêter.
Oubliez les conséquences pour
les prix à la consommation. Il y a d’autres implications bien plus sérieuses.
Plutôt que d’avoir une relation délicate et mutuelle entre le prêteur et
l’emprunteur, nous avons une Fed qui utilise l’épargne des gens. Le déluge
indiscriminé de crédit généré par la Fed n’est pas un substitut pour la
réflexion individuelle, la planification et le prêt.
La conséquence en est une
destruction incalculable.
Les lois sur le change légal
ne sont pas une enfreinte à la capacité d’effectuer des transactions ici et
là, mais à quelque chose de plus subtil et de tout aussi important. Elles
détruisent la capacité de planifier sur le long terme, de se préparer au
passage du temps. Le temps est universel. Nous travaillons tous pendant notre
vie adulte, parce que nous savons qu’un jour nous vieillirons et n’en seront
plus capables. Pour prévoir l’arrivée de ce jour, nous épargnons et prêtons
notre épargne pour en tirer des intérêts.
L’emprunt est aussi lié au
passage du temps. Un entrepreneur veut lancer son entreprise tant qu’il en a
l’opportunité et l’énergie. C’est pourquoi il accepte de payer des intérêts
grâce à ses profits.
Pour ce qui est des prêts,
l’emprunteur obtient de l’argent immédiatement, mais le prêteur récupère son
dû plus tard. Le temps fait partie intégrante de la transaction, puisqu’une
des deux parties accepte d’être payée plus tard.
Sur le marché libre, tout est
question d’épargnant et d’entrepreneur. Sur le système bancaire central, les
lois de change légal s’en prennent au marché libre à la manière d’un poison.
Elles privent l’épargnant de ses droits et permettent à la Fed de s’emparer
de ce qui lui appartient et de saper ses projets de retraite.
Mais la Fed abuse également
les entrepreneurs. Elle les pousse à emprunter à taux faible, et à la manière
de Lucy frappant la balle de football sous le pied de Charlie Brown, diminue
une fois de plus les taux d’intérêts, ce qui baisse la marge de profit de
l’entrepreneur et fait baisser son capital.
Les lois de change légal vous
privent de votre capacité à prévoir votre avenir. Elles remplacent des
centaines de millions de décisions individuelles par un tuyau d’arrosage géant
qui crache des eaux usées à l’aveuglette. Peu importe que le débit en soit
augmenté ou réduit, le déluge de crédit de la Fed n’est en rien équivalent à
la planification individuelle et aux emprunts qui auraient lieu si nous
avions un marché libre.