Mes chères contrariées, mes chers contrariens !
Supervision
bancaire pas d'accord entre ministres européens à Bruxelles
Ce qui est bien avec l’Europe, c’est le cirque sans fin de
nos mamamouchis qui sont décidemment de grands, très grands
acteurs.
La comédie continue autour cette fois de la fameuse Union
Bancaire censée nous sauver de tous les périls. Bien que je ne
souscrive pas à cette idée, puisque ce n’est pas parce
que l’on va regrouper toutes les autorités de tutelles
existantes sous l’égide de la BCE que cela changera quoi que ce
soit au stock d’actifs pourris détenus actuellement par nos
banques.
En clair, ce n’est pas en prenant tous les plus mauvais joueurs
de foot que l’on forme une bonne équipe.
Néanmoins, les « zinvestisseurs »
qui animent les marchés adorent cette idée. Les espoirs sur la
mise en place qui devait être très rapide ont même permis
à la bourse de monter… Normal.
Alors Michel Barnier nous indique, suite à la réunion
qui vient de se tenir que : « Nous sommes prêts
à travailler dans les heures et les jours qui viennent pour travailler
à un compromis. » Voilà une avancée
spectaculaire.
Pour le ministre français, Pierre Moscovici, « bien
que non conclusive (j’adore ce terme, une réunion non conclusive
signifiant une réunion exploratoire ne servant pas à
grand-chose), cette réunion a été utile ».
Pour lui, « l’important c’est que les ministres
des Finances travaillent d'arrache-pied pour obtenir un accord avant la fin
de l'année ». Voilà également une belle
déclaration !!
L’un des problèmes en fait c’est que Berlin
souhaite que la BCE se concentre sur la supervision des grandes banques et de
celles qui posent un risque à l'ensemble de l'économie, alors
que la France veut « un système qui s'applique à
toutes les banques et dans lequel la BCE soit le décideur ultime »,
a expliqué M. Moscovici.
C’est assez normal dans la mesure où le système
bancaire allemand va beaucoup plus mal que ce que le gouvernement souhaite
admettre. Évidemment, cela arrange le gouvernement français de
montrer que son voisin allemand ne va pas si bien… Et toc !
L’autre difficulté consiste à régler la
question du poids de la BCE au sein de l'Autorité bancaire
européenne (EBA).
Si, en tant que superviseur unique de la zone euro, elle vote au nom
des 17 au sein des instances de l'EBA, les 10 autres craignent de se
retrouver automatiquement mis en minorité. Une question hautement
sensible pour Londres et sa place financière. Mais pour Paris, il est
hors de question de trouver un système de vote qui permette aux
Britanniques de disposer d'un droit de veto.
Donc là aussi, on se retrouve encore embourbés dans les
contradictions même du fonctionnement des institutions
européennes, qui ne sont pas calibrées pour la réactivité
en temps de crise.
Enfin, cette réunion devait également aborder la mise en
œuvre de la nouvelle réglementation bancaire dite de « Bâle
III ». Cette réglementation vise à renforcer la
capacité des banques à faire face à des crises futures,
notamment en augmentant leurs fonds propres. Le problème sur
Bâle III, c’est que les autorités américaines
viennent d’envoyer paître ces nouvelles normes de
solvabilité puisque les banques US ne sont pas en capacité
d’absorber une telle augmentation de leurs fonds propres dramatiquement
bas.
Crédits
immobiliers le taux moyen baisse à 3,31 %, vers le record
La bonne nouvelle du jour que je souhaitais évoquer avec vous,
c’est que les taux d'intérêt des crédits
immobiliers accordés aux particuliers par les banques en France ont
atteint en moyenne 3,31 % au mois de novembre, se rapprochant davantage
encore du plus bas historique à 3,25 % il y a exactement deux ans.
Pour ceux qui n’y ont pas encore pensé, non ce
n’est pas le moment d’acheter, mais c’est le moment pour ceux
qui ont acheté à des taux supérieurs de
renégocier vos crédits à taux fixes. Pas d’emprunt
à taux variable (souvent proposé dans le cadre de
renégociations de crédit).
Si le banquier qui vous avait fait le prêt à
l’origine peut vous proposer de meilleures conditions dans la conjoncture
actuelle, d’expérience ils se font un peu tirer l’oreille.
N’hésitez donc pas à faire le tour des banques, voire de
passer par un courtier dans la mesure où les banques disposent de deux
tarifications : celles pour les clients/prospects et celles pour les
courtiers qui est une grille bien plus avantageuse in fine pour les clients.
En tout cas, c’est le moment et cela vous permettra de diminuer
la mensualité ou la durée de votre crédit en cours.
Enfin, sachez qu’à tout moment les taux peuvent se
retendre et repartir à la hausse puisque nous sommes sur des niveaux
historiquement bas, sans oublier le retournement actuellement en cours sur le
marché immobilier qui incite de plus en plus de banques à
réduire leurs financements sur ce secteur économique.
Espagne
nouvelle poussée du chômage, à 4,91 millions en novembre
Comme je suis un contrarien, je
déteste finir éventuellement sur une note positive ou qui
serait porteuse d’espoir.
Non, l’essentiel ce sont les mauvaises nouvelles. Justement,
côté Espagne, cela commence à s’accumuler…
Mais bon, ce n’est pas grave, nous ne risquons rien, nous on est
Français, les Espagnols, eux, l’ont bien cherché, un peu
comme les Grecs, les Italiens et les Portugais. Nous, on est parfaits. Cela
ne peut pas nous arriver.
Bon, pour ceux qui auraient un peu plus de lucidité, voici ce
qui se passe en Espagne d’après une dépêche AFP
d’aujourd’hui.
Le chômage a poursuivi sa progression en Espagne au mois de
novembre, avec 4,91 millions de demandeurs d'emploi. En novembre, ce sont 74 296
nouveaux chômeurs qui se sont empilés dans le stock
déjà existant.
Selon l'Institut national de la statistique (Ine),
qui utilise une méthode de calcul différente, le taux de
chômage a franchi au troisième trimestre la barre historique des
25 %, avec 25,02 %. Chez les jeunes de moins de 25 ans, le taux de
chômage atteint les 52 %, selon l'Ine !!
Ce qui est, vous me l’accorderez, porteur d’espoir pour nos
enfants.
En Espagne,
les nouveaux visages de la pauvreté
« Sous la neige qui tombe pour la première fois de
l'hiver, ils se pressent à l'entrée du centre d'accueil de
Caritas à Burgos, dans le nord de l'Espagne. Immigrés, femmes,
chômeurs, ils ont les multiples visages de la pauvreté qui
grandit dans ce pays en crise.
Dans la boutique, au rez-de-chaussée du foyer de l'organisation
caritative, les femmes fouillent dans les rayons pour dénicher les
vêtements chauds qu'elles emporteront pour une poignée d'euros.
"Je suis venue à cause du froid", murmure Carmen
Perez, une femme de ménage de 52 ans, son petit visage
emmitouflé dans un gros bonnet de laine, en serrant contre elle le sac
renfermant le précieux manteau. "Cela va me tenir très
chaud."
Depuis un an, avec ses revenus de 800 euros par mois, son mari et ses
trois fils de 20, 24 et 28 ans, tous maçons au chômage, son
loyer de 400 euros, elle est devenue une habituée de cette boutique. »
Voilà, je ne vous livre que les premières phrases de ce
témoignage sur la pauvreté en Espagne. Foyers, logements
d’urgence, développement des SDF dans un pays aux solides
solidarités familiales.
L’Espagne s’enfonce actuellement exactement de la
même façon que la Grèce s’est enfoncée dans
une crise sans précédent depuis cinq ans.
Nous sommes le prochain pays européen à rentrer dans ce
cycle infernal et cela commencera dès 2013 où nous devrons nous
acquitter de tous les nouveaux impôts votés par notre
gouvernement.
Nous ne sommes pas très différents des Espagnols…
En fait, si. Lorsque la crise a commencé en Espagne, le taux
d’endettement de la péninsule Ibérique était deux
fois moins élevé que le nôtre. Les
prélèvements obligatoires y sont également plus faibles
que chez nous.
Mais que ceux qui veulent dormir tranquilles continuent leurs beaux
rêves. Il ne peut rien nous arriver, nous sommes les plus beaux, les
plus forts, ce sont les riches qui paieront et le Prédisent a dit que
la crise était derrière nous… Si le Président
l’a dit !!
Charles
SANNAT
Directeur des Études Économiques Aucoffre.com
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